KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1631|LUNDI 10 MARS 2025.

Le Kwilu est bloqué. Aucune institution provinciale ne dispose de légitimité. Tout part de l'annulation inattendue des scrutins du 20 décembre 2023 dans la circonscription de Masimanimba, réorganisés un an plus tard, le 14 décembre 2024, les résultats provisoirement proclamés le 18 décembre 2024 par la CÉNI, la Centrale Électorale Nationale Indépendante, définitivement proclamés par la Cour constitutionnelle le 20 janvier 2025. Pourtant, depuis, tout est à l'arrêt.

Les nouveaux élus provinciaux confinés à la maison sans savoir rien de ce qui se trame, sans avoir rien reçu un franc de leurs droits via le Bureau provisoire de l'Assemblée provinciale présidé par le Professeur Oscar Nsaman-O-Lutu depuis leur validation par une plénière de l'Assemblée provinciale, ni depuis que cette Assemblée provinciale existe il y a plus de douze mois.

Le Trésor public ayant régulièrement versé les fonds à chaque chambre selon le nombre de députés que forme chaque chambre, les élus de Masimanimba réclament leurs arriérés.

Un vent favorable a soufflé le 3 mars dernier. Le Président du Bureau provisoire reçu ce jour-là à l'Hôtel du Conseil par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka en compagnie de quatre de ses collègues de l'espace Ouest, a diffusé un communiqué officiel le lendemain 4 mars (réf. 001/ASS/PROV/KLU/PRE/2025) signé par son DirCaba, Jean-Jacques Muwoko Ndolo Obwong.

CLASH !
Adressé « à la bonne attention des Députés provinciaux du Kwilu », le texte les appelait à regagner la ville de Bandundu, chef-lieu de la province, pour la reprise des activités parlementaires et l'accueil de la Cheffe du Gouvernement, annonçant un calendrier prévoyant une plénière lundi 10 mars consacrée à l'adoption de la résolution d'une commission ad hoc en vue de l'élection du Bureau définitif de la chambre, une deuxième plénière qui se tiendrait mercredi 12 mars consacrée au règlement électoral, l'élection et l'installation du Bureau définitif se tenant vendredi 14 mars.

Le communiqué annonçait «l'arrivée (...) au Kwilu de la Première ministre, non seulement pour la mobilisation générale de la population et des jeunes dans le cadre de la campagne d'éveil de conscience «Congolais Telema» mais aussi pour résoudre le problème du Kwilu au niveau de l'Assemblée Provinciale que du Gouvernement Provincial, toutes les deux institutions (étant à ce jour et depuis 2024) dirigées par des intérimaires».

Le communiqué vante son Président provisoire. « Coup de chapeau au Président du Bureau Provisoire, l'Honorable Professeur Émérite Oscar Nsaman-O-Lutu, l'homme au carnet d'adresses très fourni et déjà adopté par tous les vingt-cinq Présidents des Assemblées Provinciales du pays et par l'Union Sacrée de la Nation.

C'est en effet grâce au plaidoyer des Présidents des Assemblées Provinciales du Kwilu, de Kinshasa, du Kongo Central et du Kwango auprès de la Première ministre le lundi 3 mars 2025 que la tournée de la Cheffe du Gouvernement dans les cinq provinces de l'Ouest au courant de ce mois de mars est devenue possible».

Après le Kongo Central, la province du Kwilu devrait ainsi accueillir « pour la première fois Son Excellence Mme Judith Suminwa Tuluka, Première ministre, Cheffe du Gouvernement», écrit le communiqué.

Puis, «la Première Institution de la province» de souhaiter «une chaleureuse bienvenue» à Madame la Première ministre, « à Bandundu Ville, siège des Institutions et dans la ville de Kikwit, pool économique de notre province ». Mais clash !

Un message officiel diffusé depuis « le centre de transmission des données » (n°104/2025 daté du 7 mars 2025), signé par le Vice Premier ministre en charge de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation, Affaires coutumières Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, reconnaît à la seule CÉNI «le pouvoir» d'organiser l'élection du Bureau définitif de l'Assemblée Provinciale «conformément aux textes légaux».

Retour à la case départ. Mme Judith Suminwa Tuluka se rendra-t-elle dans le Kwilu ? Si oui, sera-t-elle reçue ?
ALUNGA MBUWA.