- lun, 16/12/2019 - 00:33
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1476|LUNDI 16 DECEMBRE 2019.
Les eaux du fleuve s’apprêtent-elles à emporter la Cité du Fleuve autrefois vantée comme la «smart city», la première du genre dans la Capitale Congolaise - Dubaï sur Kinshasa - mais qui est loin d’avoir séduit ni la nouvelle classe moyenne congolaise, ni l’Exécutif national qui n’ont pas beaucoup mis la main à la poche?
Il n’y a pas que ses accès peu reluisants, le moins que l’on puisse dire puisqu’avant d’y aller, il faut traverser un marché des pêcheurs très «kinois», entassé de pirogues, donc crasseux qu’il n’a jamais été possible de dégager, à ce jour !
FRANCO-LIBANAIS NOMME CHOUDURY.
Il y a le type de maisons mis en vente tant vanté pourtant par ses promoteurs dont le Franco-Libanais de Kinshasa, Robert Choudury au titre de Hawkwood Properties Congo dont l’actionnaire principal serait un fonds d’investissement basé à Lusaka en Zambie. Mais de quel matériel sont construits ces pâtés de maisons? «Du panneau contreplaqué, pire que du français HLM...», réplique un expert....
Mais voici que l’offre de «cadre merveilleux unique qui associe confort, sécurité et bien-être, contrairement aux désordres et autres tapages que connaissent la plupart des agglomérations de la ville de Kinshasa» pourrait voler en éclats avec les pluies torrentielles de décembre qui s’abattent sur le pays et lorsque les eaux des rivières Kasaï et Ubangi
en amont montent rapidement et poussent le fleuve en crue à déferler sur la Cité. Bientôt fini le rêve d’une cité pourvue d’infrastructures de base - routes spacieuses et asphaltées, aires de stationnement et de recréation, canalisations d’eau, fourniture permanente en eau et en électricité, accès pour tous aux NTIC par la fibre optique et des services communautaires traditionnels, comme l’a longtemps chanté la pub?
Nul doute, la tragédie est aux portes de la cité qui a, tout de même, reçu quelques membres de la classe moyenne congolaise.
Y a-t-il eu de mauvaises études, des problèmes de conception, des malfaçons? Situé le long du majestueux fleuve, ce projet aurait dû recevoir des techniciens en mesure certes de vendre mais d’abord de tout prévoir.
LA CITE ENVAHIE SUR 3 OU 4 METRES.
Il semble qu’ils aient rien prévu des inondations dues aux crues du fleuve, rien pour mettre des bâtiments construits souvent à la va-vite hors de portée de la déferlante du fleuve sorti de son lit sur près de 3 à 4 mètres.
Malgré le chaud soleil de mercredi 11 décembre, les eaux stagnantes qui ont envahi la partie sud de la cité ne s’écoulent, ni ne sèchent. Au Bloc 12 côté sud, les eaux bordent les couloirs des bâtiments, parkings, caniveaux, etc., et, clairement, aucune goutte ne fait reflux.
Il est 13 heures. Les rayons d’un soleil au zénith ne peuvent rien face à ces mares d’eau.
Elève à l’école internationale MAARIF (ex-Safak), David Wanene Kindwelo, habitant de la cité confie n’avoir jamais rien vu avant de semblable. «Bientôt un an que je vis ici. Mes cousines y sont depuis six ans. C’est la toute première fois que les eaux du fleuve débordent jusqu’à pénétrer dans des maisons et inonder le parking». «Ces eaux qui ont submergé une partie de la cité ne tombent pas du ciel. Elles sont montées du fait des pluies torrentielles dans les provinces de l’Equateur et du Bandundu. La force est telle que le fleuve a franchi la digue et a submergé les rues jusqu’à pénétrer dans les maisons». Même avis d’un autre qui requiert l’anonymat. Un père de famille qui ne cache pas son inquiétude. «Nul ne sait ce que le fleuve nous réserve dans les jours à venir. Auparavant, le fleuve était à 3 ou 4 m de la cité; allez-y voir aujourd’hui». La Cité du fleuve est désormais Venise. «On aurait dû construire des digues. Mais rien n’a été fait pour la rétention des eaux». Un crime. Un énième...
DEBORAH MANGILI.