- ven, 24/02/2012 - 15:13
Et voici Kengo! L’opposant président du Sénat a fait parvenir au Soft International un texte susceptible de marquer un tournant et de conjurer le sort.
MISE EN LIGNE LE 24 FÉVRIER 2012 | LE SOFT INTERNATIONAL N° 1153 DATÉ 24 FÉVRIER 2012.
Présenté par le chef de sa cellule stratégique - le Sénateur Michel Bongongo Ikoli Ndombo, son mandataire à la Présidentielle - l’article ne fait pas part de convergences, il apporte le soutien dont la Nation a besoin.
Il explique non seulement qu’un dream team est possible, qu’il est souhaitable.
Il met en avant les idées forces de Kengo qui rejoignent celles de Kabila. Et pour cause!
Une exclusivité Le Soft international.
Le Congo face aux défis! Ceux qui approchent le Président de la République savent comment le Chef de l’État fait montre de parfaite maîtrise de la situation politique du pays et de lucidité.
La victoire est loin d’être une fin en soi, expliquait-il, il y a peu. Puis: «il nous faut éviter les dérapages».
Il y a des défis à relever! Défis d’après élections! Défis d’après victoire! Défi de la sécurité nationale! Défi de la paix! Défi de la mise en place des Institutions de la Législature! Défi de la cohésion de la Majorité - sa Majorité présidentielle! Défi de discipline!...
Aujourd’hui plus encore qu’hier - le pays est face à ses vieux démons de division et de tribalisme - alors qu’hier le Président de la République avait à ses côtés un homme que l’histoire rangera dans l’armoire des Compagnons de lutte.
Une semaine après sa disparition, j’entends encore siffler dans les oreilles ces phrases qu’il n’avait de cesse de répéter à chaque fois que je le rencontrais souvent pendant de longues heures à son bureau de travail semblable à celui de maître d’école ou à celui de son domicile du quartier des textiles.
Deux jours avant son accident, Augustin Katumba Mwanke me répétait encore - plus fort que jamais et jamais en vérité il n’avait autant articulé ces mots comme s’il voyait sa fin proche - et m’expliquait combien il avait eu tant raison dans ses combats passés et combien il avait tant raison aujourd’hui encore et me priait de le croire...
Il jurait et ne cachait rien de ce qu’il ressentait: la peine, l’injustice, la méchanceté du monde qui dégoulinaient de tout son être!
Cet homme fut un homme de conviction et comme tout homme de conviction, il ne pouvait comprendre comment d’autres pouvaient penser différemment que lui. A l’instar de tout homme de conviction, il ne savait et ne pouvait transiger. Laissons à l’Histoire en majuscules le soin de juger avec le recul nécessaire nos comportements d’aujourd’hui.
Sa mort est un défi que le Président se doit de relever...
***
J’ai eu un 17 février 2006 l’occasion de rencontrer le Président Kabila. Un moment historique. J’en ai acquis une intime conviction. Dieu a fait que j’aie eu l’honneur de le rencontrer encore ces jours-ci tout comme tout au long de la Ière législature de la IIIème République qui a pris fin.
Le Président de la République n’a pas pris une ride! Incolore, inodore, impassible, flegmatique, presque comme dénué de tout sentiment mais toujours aussi avenant. Toujours aussi peu loquace. Le même homme comme lors de cette première rencontre. Vrai, juste, authentique.
Transparence est le mot désormais à la mode à la Majorité. Signe que les gouvernements parallèles si ce ne fut du pipeau, c’est désormais du passé!
L’autre mot est équité tout comme compétence - cette denrée rarement partagée. Poids... politique en vue du partage! Mais de quel poids s’agit-il quand la Céni fait ployer la Cour Suprême de justice sous le poids de contestations aux Législatives! Des contestations qui de l’avis unanime ne sauraient être balayées d’un revers de la main sans se faire déconsidérer par l’Histoire.
Et le Président ne trouverait aucun inconvénient à ce qu’une évaluation de la Céni soit menée, elle qui a commencé elle-même à s’évaluer...
Le pays face à ses défis! N’est-ce pas face à la bourrasque que les Grands se découvrent?
Confronté au Printemps arabe, Mohamed VI, le roi du Maroc, a su et pu conjurer le mauvais vent qui venait… en anticipant.
L’Histoire dira - et dit déjà - qu’un certain Muhammad Kadhafi de Libye fit de même en 2001 après l’attentat du Boeing de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, faisant la liaison New York-Londres.
Au lendemain de la guerre d’Irak, le Colonel noua le dialogue avec Londres et Washington, Tony Blair et George W. Bush s’en sentirent flattés. Avant de retomber!
«Nous ne sommes en guerre avec aucun pays. Les Américains, les Britanniques, les Belges sont nos amis». C’est le Président qui le dit...
Et voici Kengo! L’opposant président du Sénat a fait parvenir au Soft International un texte susceptible de marquer un tournant et de conjurer le sort.
Présenté par le chef de sa cellule stratégique - le Sénateur Michel Bongongo Ikoli Ndombo, son mandataire à la Présidentielle - l’article ne fait pas part de convergences, il apporte le soutien dont la Nation a besoin.
Il explique non seulement qu’un dream team est possible, qu’il est souhaitable.
Il met en avant les idées forces de Kengo qui rejoignent celles de Kabila.
T. KIN-KIEY MULUMBA.
Ci-après.
Le 28 novembre 2011, au soir de l’organisation des élections présidentielle et législatives du deuxième mandat de la IIIème République, le processus démocratique en République Démocratique du Congo compte ses nombreuses défaillances et irrégularités: bourrage des urnes par des bulletins pré remplis, violences et atteintes à l’intégrité physique des personnes, destruction programmée et exécutée des biens meubles et immeubles appartenant à autrui et à l’Etat, corruption des agents de la Céni à l’échelle nationale, violation systématique et préméditée de la loi électorale, notamment en ce qui concerne la mission des témoins des candidats dans les différents bureaux de vote et de dépouillement.
Le décor de ces irrégularités monstrueuses et indignes du peuple congolais étant ainsi planté, le destin de la RDC se trouve alors confronté à de nouveaux enjeux majeurs pour sa survie et auxquels il doit impérativement s’attaquer. Il s’agit particulièrement de:
1. La crise postélectorale, sociale et politique;
2. L’absence de dialogue, source d’ingouvernabilité de l’État;
3. Le danger du recul de la démocratie;
4. L’illusion d’un partage du Pouvoir entre les acteurs de la classe politique;
5. La mise en place d’un Gouvernement de salut national;
6. Les cinq chantiers: projection d’un Congo moderne;
7. L’impératif d’un programme réaliste de Gouvernement.
I. LA CRISE POST-ÉLECTORALE.
Crise de légalité et de légitimité. Elle est là, manifeste et implacable. Elle est née de la détermination farouche d’un bon nombre de candidats et acteurs politiques, de la majorité comme de l’opposition, de préserver leurs chances individuelles de réussite électorale ainsi que celles de leur camp respectif, en se détournant des dispositions légales et réglementaires préalablement établies en la matière et en foulant au pied la volonté librement exprimée du souverain primaire. Au lendemain du scrutin précité, de nombreuses voix dont celles du trio Kengo, Mbusa et Bombole, s’élèvent pour dénoncer la vaste tricherie et proposer à la Nation l’annulation des élections, de manière à éviter de s’engouffrer dans une contestation généralisée susceptible de plonger la RDC dans une crise sociopolitique lourde de conséquences.
Cet appel au respect de la légalité connaît une fin de non-recevoir de la part de la majeure partie de la classe politique, tenants du Pouvoir et opposition confondus, les uns prétextant que tout s’est déroulé normalement hormis quelques ratés mineurs de parcours, les autres affirmant haut et fort qu’ils gagneront malgré les irrégularités.
Comment admettre de gagner les élections en acceptant de violer ou de faire violer la loi qui organise ces mêmes élections? C’est dans cette attitude désinvolte et irresponsable de la classe politique que réside le fondement de la crise de légalité actuelle. La loi peut être imparfaite, mais elle doit être scrupuleusement respectée dans toute sa rigueur avant sa modification reconnue par tous.
Ajoutée à celle de la légalité, il y a la crise de légitimité. Le peuple ne se reconnaît pas dans les résultats publiés par la Céni. Il se sent outragé par le vol de son scrutin organisé et perpétré par la Commission électorale nationale indépendante. Il en réclame réparation et, pour ce faire, exige la restitution de sa vérité des urnes. Sinon, il se fait menaçant et trouble la cohésion nationale. Mais malheureusement, la vérité des urnes, faut-il s’en rendre compte, ne sera jamais reconstituée dans son intégralité, beaucoup de procès-verbaux étant portés disparus.
C’est pourquoi, la Cour Suprême de Justice doit examiner les recours déposés par les candidats plaignants, avec impartialité et rigueur morale, sachant bien que les pièces à conviction, c’est-à-dire beaucoup de vrais procès-verbaux ont été volontairement détruits. Ceci contribuerait à apaiser les tensions sociales, en permettant aux véritables élus de jouir des bienfaits de la confiance placée en eux par le souverain primaire.
Au stade actuel où nous sommes, le peuple congolais doit avoir le courage de reconnaître et d’assumer son échec. Nous ne pouvons le faire convenablement qu’en nous retrouvant ensemble pour en dégager un bilan exhaustif. Que faire?
Face à l’ampleur du désastre, il faut exceller dans le pragmatisme et éviter des solutions unilatérales prises par un seul individu ou un groupe homogène d’individus mû par de mêmes intérêts de Pouvoir. La concertation, le dialogue s’impose. Or, c’est ce qui manque cruellement chez nous.
II. L’ABSENCE DE DIALOGUE.
Le dirigeant congolais à tous les niveaux de responsabilité est souvent allergique à l’usage des mécanismes du dialogue comme mode de gestion de la chose publique, à moins qu’il y soit contraint par la menace d’une implosion sociale.
Il fait, par contre, du diktat ou de la diabolisation l’instrument privilégié de ses prises de position dans la conduite de la cité. Ce comportement est aux antipodes de la norme de gestion quotidienne des ressources humaines dont regorge notre pays et rend ainsi ingouvernable l’État.
Pour remédier à cet état d’esprit préjudiciable à la bonne gouvernance, à la paix et à la cohésion nationale, la sagesse de l’expérience nous renseigne que la vie demeure en permanence une école où l’on apprend des autres et où l’on apprend aux autres.
Il faut donc s’exercer à encourager et à promouvoir le dialogue avec l’autre sans exclusive, afin de découvrir auprès de ce dernier l’ancrage qui permet de créer l’harmonie entre nous et de poursuivre ensemble le combat pour le développement de notre pays et l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Dans le contexte de notre processus électoral, il appartient à l’ensemble des Institutions de la République de s’impliquer sérieusement dans l’organisation des concertations apaisées. Ces concertations pourraient évaluer le chemin parcouru, inscrire les correctifs à apporter pour garantir la poursuite heureuse du processus dans le cadre des élections provinciales et locales à venir, apprécier les fautes commises dans l’exercice de la mission confiée à la Céni, déterminer les responsabilités des uns et des autres dans ce débâcle électoral, proposer des sanctions y afférentes, et tourner définitivement cette page de l’histoire de notre pays. Cette démarche aurait l’avantage d’offrir ainsi à la Nation un climat de réconciliation des cœurs blessés et meurtris, susceptible de donner naissance à un Gouvernement de salut national.
III. UN GOUVERNEMENT DE SALUT NATIONAL.
Que pourrait être sa mission première? Quel programme, réaliste dans son essence, à présenter au peuple congolais? Que serait le profil de sa structuration interne ainsi que celui de ses animateurs, au regard des impératifs de son programme?
Sa mission première: éradiquer le danger du recul de la démocratie.
Il n’y a pas de développement de l’être humain, il n’y a pas d’amélioration substantielle des conditions de vie d’un peuple, sans que l’Etat puisse accorder à ce dernier les garanties nécessaires à l’expression de ses libertés. Or, il n’y a pas de démocratie sans le respect des libertés individuelles et collectives des citoyens inscrites dans l’arsenal de nos lois.
Le principe ainsi édicté nous interpelle tous: Majorité au Pouvoir, Opposition, Société civile, simple citoyen congolais, en ce que chacun de nous, dans ses faits, gestes et attitudes privés et publics, se complaît à devenir un danger pour la survie de la démocratie dans notre pays. L’intolérance, la diabolisation de l’autre, le non-respect systématique des opinions contraires aux nôtres, l’exaspération des intérêts égoïstes, étant devenus le leitmotiv de notre vie en communauté.
Nous devons reconnaître que depuis 2006, la RDC accuse un recul dangereux en matière d’expression des droits et devoirs de chacun de ses citoyens. A titre d’exemple, il est regrettable que pour une manifestation publique prévue par un groupe des Chrétiens catholiques depuis un mois, les dispositions réglementaires ne soient pas arrêtées et harmonisées par les organisateurs et l’autorité urbaine, afin que cette activité éminemment politique puisse se dérouler dans la quiétude et dans l’ordre, et célébrer la maturité atteinte par le peuple congolais en matière d’expression démocratique. Hélas, nous avons assisté plutôt à des échauffourées allant jusqu’à la profanation du lieu saint.
Le futur Gouvernement de la République devrait s’atteler, comme une de ses priorités majeures, à l’éducation du peuple congolais à la démocratie.
Un programme réaliste de Gouvernement: un impératif catégorique.
Les cinq chantiers: projection d’un Congo moderne. Les cinq chantiers du Chef de l’État, à travers les grandes infrastructures à réaliser dans le pays à court, moyen et long termes, projettent le Congolais dans un rêve où la République Démocratique du Congo, par la magie de sa volonté de transformation, baignerait progressivement dans la modernité, accédant ainsi, comme tant d’autres pays, au rang de pays émergent.
Ce rêve a commencé à prendre corps, au cours de ces cinq dernières années. Il devrait devenir, au fil du temps, une réalité plus palpable et quantifiable, en mettant les forces vives de ce pays au travail, en prenant l’homme congolais comme point de départ et socle de son propre développement et de celui de sa Nation tout entière.
C’est ici que les 100 propositions de Léon Kengo wa Dondo, dans leur matérialisation progressive et programmée, seraient d’une utilité certaine comme mise en train ordonnée de ce vaste projet de modernisation de notre pays.
Les 100 propositions de Léon Kengo wa Dondo.
Pour Léon Kengo wa Dondo, il faut mettre le Congolais au cœur du développement de la RDC, en le maintenant en étroite collaboration avec les partenaires étrangers. Il s’agit pour cela de créer des mécanismes capables de:
1° Restaurer l’autorité de l’Etat notamment par une sécurité pour tous dans tout le pays, une gestion et une administration plus rationnelles de l’Etat, un fonctionnement équilibré des pouvoirs publics dans le respect de la Constitution;
2° Promouvoir l’emploi pour tous dans la justice distributive;
3° Rendre effectif un enseignement de qualité pour tous à moindres frais;
4° Accorder la santé pour tous à l’horizon 2016;
5° Mettre à la disposition de tous les infrastructures d’eau, d’énergie et de transport;
6° Relancer l’économie nationale par la production agricole;
7° Assainir les finances publiques par la modernisation du système fiscal qui conduira à l’assainissement de la gestion publique, à la refondation de la fiscalité, au déblocage de l’économie congolaise, à la relance des activités industrielles et minières;
8° Redonner au Congo sa place dans le concert des Nations, en rationnalisant notre réseau diplomatique, en mettant l’accent sur une diplomatie économique, sociale et de développement axée sur la recherche de partenariat pour le développement et les contacts avec les investisseurs privés, en renforçant la coopération avec les partenaires traditionnels du pays, en renouant un dialogue régulier et constructif avec tous les pays voisins, en ravivant le dialogue politique et technique suivi avec la MONUSCO, en octroyant la clause de la Nation la plus favorisée aux pays qui coopèrent de manière constructive, substantielle et légale au développement de la RDC, en garantissant le respect absolu des investissements étrangers dans le respect des lois et des règlements de la RDC.
Profil de la structuration interne et des animateurs du Gouvernement.
Illusion d’un partage du pouvoir. A l’issue des élections certes largement contestées, l’initiative de la formation de l’équipe gouvernementale revient au Chef de l’Etat. Faut-il, compte tenu de l’environnement politique troublé, procéder au partage du pouvoir, comme il en fut le cas avant 2006 et, plus loin encore, lors de la formation d’un des Gouvernements de l’après CNS?
Ce serait à notre avis une erreur, au regard la prolifération des partis politiques et du climat de tension sociopolitique de l’heure.
Le partage du pouvoir, comme on partage aux membres du village un éléphant abattu et dépiécé pour en goûter les délices, ne devrait pas être inscrit à l’ordre du jour, car il ne pourra pas amener, à cause de la complexité de son fonctionnement interne, une solide cohésion du peuple autour des institutions de la République et la poursuite des actions significatives de développement à l’échelle nationale.
Pour atteindre ce double objectif, à savoir: sauver la cohésion nationale et assurer le développement significatif au service de l’homme, ce qui faudrait à la RDC serait un Gouvernement de salut national, constitué de compétences éprouvées et de leaderships confirmés.
Gouvernement des compétences technocratiques et des leaderships locaux.
En dépit du dysfonctionnement flagrant de la Céni, la RDC entre de plain-pied dans la seconde législature de la IIIème République. Tous les espoirs de la population congolaise reposent sur la volonté et la capacité du Pouvoir exécutif national de mettre le pays tout entier sur les rails d’un véritable développement politique, économique et social.
Ce défi que le peuple congolais lance à la classe dirigeante peut-il être relevé par ce dernier?
Notre réponse est largement positive. A condition que le futur Gouvernement de la République soit confié entre des mains expertes dont l’expertise technique et la rigueur morale sont connues et appréciées de tous. La seconde condition implique la participation de certains leaders locaux dont l’influence s’avère prépondérante pour le maintien de la cohésion nationale.