KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1652|MARDI 23 DÉCEMBRE 2025.

Dans une communication des FARDC diffusée samedi 20 décembre 2025, les Forces Armées de la RDC, via le porte-parole militaire, le Général Major Ekenge Bomusa Efomi Sylvain ont qualifié le retrait annoncé par la coalition des forces armées rwandaises AFC/M23/RDF de pur mensonge. Ce retrait sur le terrain « n'est ni réel, ni effectif».
«La petite troupe qui s’est fait filmer a, une fois partie de la ville, s'est installée peu après dans les collines des Moyens et Hauts Plateaux d’Uvira pour se dissimuler», écrit le texte. Du coup, les FARDC «appellent la communauté nationale et internationale à ne pas se laisser abuser par ces déclarations mensongères. Les FARDC constatent que l’effet d’annonce fait partie des modes opératoires habituels du Rwanda, habitués à des subterfuges, stratagèmes, tromperie, astuces malicieuses, manœuvres dilatoires, malveillance et surtout non-respect des engagements et de la parole donnée». Le texte parle de «la présence visible et continue des combattants et unités armées du M23/AFC/RDF dans Uvira et ses environs. Ceux-ci sont toujours déployés dans plusieurs quartiers de cette ville, occupant des positions stratégiques et contrôlant certains axes routiers».
Ci-après en intégralité.

EN INTÉGRALITÉ.
Communication des Forces Armées du 20 décembre 2025 sur l'ineffectivité du retrait de la vile d'Uvira et de ses environs par la coalition AFC/M23/RDF.

1. Les Forces Armées de la République démocratique du Congo ont appris par voie de presse le prétendu retrait des Forces de Défense rwandaises et leurs supplétifs de l'AFC/M23 de la ville d'Uvira et de ses environs.

2. Cette diversion est en réalité un simple coup médiatique destiné à tromper l'opinion tant nationale qu'internationale, et constitue une manœuvre visant à instrumentaliser la confiance des négociateurs américains et qataris en vue de détourner la pression internationale qui s'accentue sur l'État agresseur et ses forces d'occupations- militaire.
Ce prétendu retrait ne correspond nullement à l'épreuve des réalités sur terrain et atteste de la mauvaise foi flagrante du Rwanda dans le respect de ses engagements en vertu de l'accord de paix de Washington.

3. Les ONG de défense des Droits Humains, la Société civile et nos populations locales ont constaté et continuent de constater que, sur le terrain, ledit retrait n'est ni réel, ni effectif.

4. Raison pour laquelle les FARDC viennent ici pur attirer l'attention de l'opinion en présentant ci-dessous des faits, actes et éléments attestant l'absence dudit retrait effectif et illustrant que les éléments AFC/M23/RDF ne sont pas retournés à leurs positions militaires initiales - ce qui serait la conséquence logique dudit retrait. Il s'agit de :

◗ Présence visible et continue des combattants et unités armées du M23/AFC/RDF dans Uvira et ses environs. Ceux-ci sont toujours déployés dans plusieurs quartiers de cette ville, occupant des positions stratégiques et contrôlant certains axes routiers ;

◗ À Uvira centre, beaucoup de militaires rwandais sont présents et visibles, habillés soit en tenue de la Police rwandaise, soit en tenue civile ; d'autres même sont aperçus au port de Kalundu et à la frontière avec le Burundi, côté congolais ;
◗ Maintien des barrières et postes de contrôle érigés par ces groupes armés toujours opérationnels, entravant la libre circulation des personnes et des biens dans Uvira et ses environs ;

◗ Absence de relève par les forces régulières (FARDC) : aucune prise en charge effective des positions par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ou par les forces de sécurité locales n'a été observé ;

◗ Intimidations, menaces, extorsions, exactions, arrestations arbitraires et autres tortures contre la population d'Uvira et de ses environs perpétrées par les éléments du M23/AFC/RDF attestées par divers témoignages ;

◗ Activités militaires nocturnes dans Uvira et dans le périmètre environnant attestées notamment par des mouvements suspects et des patrouilles armées signalés dans différents quartiers, confirmant la persistance de la présence du groupe ;

◗ La petite troupe qui s’est fait filmer a, une fois partie de la ville, pris la direction et s'est installée peu après dans les collines des Moyens et Hauts Plateaux d’Uvira pour se dissimuler ; une autre partie s'est dirigée vers les hauts plateaux de Fizi pour tenter de faire jonction avec les Twirhwaneho et les Red Tabara tandis qu'une autre partie tente de contourner les positions des FARDC par les collines vers Fizi ;

◗ Avant-hier, hier et même aujourd'hui, les combats ont eu lieu entre les FARDC et l'Armée rwandaise à Kasekezi, localité située à un kilomètre au Sud de Makobola, soit à plus ou moins 35 kilomètres au Sud d'Uvira, sur la route de Baraka ;

5. Il s'ensuit par ailleurs que le nommé Willy Ngoma, Porte-parole de l’AFC/M23, atteste cette conclusion dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux en disant que «jamais, jamais l’AFC/M23 ne laissera la ville d’Uvira». Car on ne peut pas se retirer d'Uvira et, au même moment, continuer les combats dans et au-delà de la ville, à plus de trente kilomètres. Ce refus de se retirer d'Uvira et de ses environs expose la population sous la menace directe de ces groupes armés et de leurs exactions ;

6. Les FARDC constatent que l’effet d’annonce fait partie des modes opératoires habituels du Rwanda, habitués à des subterfuges, stratagèmes, tromperie, astuces malicieuses, manœuvres dilatoires, malveillance et surtout non-respect des engagements et de la parole donnée ;

7. C'est pourquoi les FARDC exhortent les négociateurs américains et qataris ainsi que la communauté internationale à ne pas prêter foi aux déclarations des Rwandais et de leurs supplétifs de l’AFC/M23 qui sont déterminés à poursuivre les hostilités, sans aucun respect des Accords de Washington et de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

8. Les FARDC appellent la communauté nationale et internationale à ne pas se laisser abuser par ces déclarations mensongères. Elles rassurants les habitants d'Uvira et de ses environs que tout est mis en oeuvre pour restaurer l’autorité de l’État et protéger les populations civiles. Elles les exhortent à rester vigilants et à signaler tout mouvement suspect aux autorités compétentes et à nos services d'intelligence.

Ekenge Bomusa Efomi Sylvain,
Général Major.