Pax Americana avec Donald Trump
Pax Americana avec Donald Trump
  • jeu, 08/05/2025 - 13:15

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1635 | LUNDI 5 MAI 2025.

Kinshasa, Washington et Kigali dans un deal sécurité contre minerais.

Donald Trump s'apprête à inviter officiellement à Washington, à la Maison Blanche, en juin ou juillet de cette année, les présidents congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et rwandais Paul Kagame en vue de signer un accord de paix entre leurs deux pays, le Congo et le Rwanda et dans la région des Grands Lacs et d'Afrique Centrale. À cette cérémonie de signature de cet accord de paix que la Maison Blanche veut entourer de solennité, d'autres Chefs d'État africains pourraient être associés. L'accord de paix sera assorti d’accords bilatéraux sur les minéraux critiques entre le Congo et les États-Unis d’une part, et de l’autre, entre le Rwanda et les États-Unis.  

 

Un accord de paix visant à mettre fin de manière «durable et permanente » à «une guerre présentée comme insoluble», a commenté en fin de semaine dernière, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, lors d'une rencontre médiatisée à la Maison Blanche devant le président américain Donald Trump.

Si, dans leurs décisions de politique étrangère, ses prédécesseurs à la Maison Blanche regardaient «ce qui était bon pour le monde», désormais, sous l'administration Trump, avec les slogans de campagne «America First» et «Make America Great Again», MAGA, la politique étrangère américaine implique, avant toute décision, de répondre à trois questions : « Est-ce que cela rend l'Amérique plus forte, plus sûre, plus riche? », a déclaré devant les médias Marco Rubio afin que nul n'en ignore rien faisant le point sur les 100 premiers jours de la politique étrangère américaine.

En clair : « Est-ce que cela est bon pour les États-Unis d'Amérique ?» Devant le président américain, qui écoutait religieusement son diplomate en chef et acquiesçait souvent, Marco Rubio a vanté deux de ses collaborateurs pour leurs talents. Parmi eux, Dr. Massad Boulos, Conseiller Principal Afrique du Secrétaire d’État américain, «un homme exceptionnel qui a réussi à conduire au Département d'État des représentants des deux pays qui ont signé une déclaration de principe ».

Les deux représentants du Congo et du Rwanda sont la ministre d'État congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner et le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier J.P. Nduhungirehe qui ont apposé le 25 avril 2025 à Washington leurs signatures au bas d'un document - «une déclaration de principes » «en soutien à une voie vers la paix, la stabilité et le développement économique intégré dans l’est de la RDC et la reprise de relations bilatérales normales entre les Participants» et cela sous la houlette et en présence du secrétaire d'État américain.

Signe de l'engagement américain dans le règlement de ce conflit qui dure depuis trente ans mais en recherchant, pour que les choses soient claires, à assurer d'abord les intérêts américains. Un jalon diplomatique visant à favoriser la paix, la stabilité et la prospérité dans une région secouée depuis des décennies par des conflits armés récurrents et des tensions transfrontalières, commente le Département d'État américain.

 

IL REMET TOUT À L'ORDRE.

Donald Trump s'est lui-même lâché : «De grandes nouvelles nous parviennent d'Afrique, où je suis également impliqué dans la résolution de guerres et de conflits violents. J'ignore pourquoi tant de ces événements sont tombés entre mes mains et celles de mon administration, mais ils le sont, et nous avons accompli un travail sans précédent pour les régler ou les mettre en place pour la paix. À suivre ! »   

Le texte signé le 25 avril à Washington engage « les Participants (...) à se coordonner par l’intermédiaire des voies existantes afin de créer un avant-projet d’accord de paix pour examen commun par les Participants au plus tard le 2 mai», cela, notamment, «dans le droit fil des Processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés dans le cadre CEA-SADC, tel qu’approuvé par l’UA avec la facilitation du président Gnassingbé, prenant en considération les discussions de Doha en cours entre le gouvernement de la RDC, le gouvernement du Rwanda et M23/AFC, et en coopération et consultation avec le gouvernement des États-Unis».

Les ministres congolais et rwandais n'avaient pas forcément à se rendre à Washington le 2 mai. Ils n'y étaient pas et se trouvaient le 3 mai à Libreville à l'investiture du président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema. Si la déclaration signée engageait chaque partie à remettre le 2 mai un avant-projet d'accord de paix, ni Kinshasa, ni Kigali n'a encore remis sa copie. «Les contributions des parties ne sont pas encore consolidées», a écrit dans la nuit de samedi à dimanche le ministre rwandais sur son compte X (ex-Twitte @onduhungirehe).

Selon des sources internes à la médiation américaine, la déclaration de principes avait été négociée sans la présence physique des délégations. Les amendements, contre-propositions et compromis avaient été échangés à distance. Une réunion des ministres des Affaires étrangères a été annoncée fin mai à Washington pour «finaliser un texte consolidé».

À la fin du processus, il est prévu en juin ou juillet que les présidents des deux pays se rendent à Maison Blanche pour la cérémonie officielle de signature, autour de Donald Trump, de l’accord de paix.

Le délai sera-t-il tenu?

Au moins, les liens restent maintenus à plusieurs niveaux entre Kinshasa et l’AFC/M23 et entre Kinshasa et Kigali.

Deux jours avant cette signature à Washington, des représentants de l'État congolais et ceux de la rébellion Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars, avaient signé de manière séparée le 23 avril à Doha, au Qatar, une « déclaration conjointe ». Le 30 avril, dans le cadre d'une réunion de suivi des représentants de six pays - le Congo, le Rwanda, les États-Unis, le Qatar, la France et le Togo - une «déclaration conjointe concernant les efforts visant à soutenir la paix à l’Est du Congo » était signée à Doha.

On y lit ce qui suit : « À la suite de la réunion trilatérale tenue à Doha le 18 mars 2025 entre leurs Excellences les Chefs d'État de la République Démocratique du Congo, de la République du Rwanda et de l'État du Qatar, et dans le cadre des efforts continus visant à résoudre la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo, des représentants de la République Togolaise, des États-Unis d'Amérique, de la République Française, de l'État du Qatar, de la République Démocratique du Congo et de la République du Rwanda se sont réunis à Doha afin de réaffirmer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs. Les discussions ont porté sur les efforts déployés pour faire face à la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo, sur le dialogue en cours entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), ainsi que sur la situation humanitaire persistante dans la région, qui continue de nécessiter une réponse urgente, coordonnée et durable. Les représentants ont salué la déclaration conjointe entre la République Démocratique du Congo et l’AFC/M23, facilité par l'État du Qatar, sur leurs engagements en faveur d'un cessez-le-feu, lequel constitue une priorité immédiate pour permettre l'acheminement sur et rapide de l'aide humanitaire. Ils ont également convenu de l'importance de s'attaquer par le biais du dialogue, aux causes profondes des crises en cours et aux défis entravant la consolidation d'une paix durable dans la région. Les représentants ont réaffirmé leur position commune concernant la nécessité pressante pour les parties au conflit de parvenir à une résolution sans délai, conformément aux résolutions pertinentes de l’Union Africaine et des Nations Unies, et dans le respect des engagements relatifs à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des deux pays. Les représentants ont salué les progrès réalisés à la suite du sommet conjoint EAC-SADC tenu à Dar es Salaam, en République-Unie de Tanzanie, le 8 février 2025. Ils ont également accueilli favorablement les avancées significatives concrétisées par la signature de la Déclaration de principes à Washington D.C., le 25 avril 2025, et ont exprimé leur volonté de contribuer aux efforts en cours visant à renforcer la confiance mutuelle, instaurer un cessez-le-feu durable et parvenir à une résolution pacifique du conflit. Ces efforts incluent notamment ceux menés par la Communauté d’Afrique de l’Est, EAC, et la Communauté de développement d’Afrique australe, SADC, sous l’égide de l’Union Africaine, et dirigés par son Excellence M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise et Médiateur désigné par l’Union Africaine dans ce dossier. En conclusion, les représentants ont exprimé leur profonde reconnaissance à l’État du Qatar pour l’organisation et l’accueil de cette réunion à Doha. Ils ont réitéré leur engagement commun à poursuivre le dialogue et à renforcer l’action collective en faveur d'un avenir pacifique et stable pour la République Démocratique du Congo et l’ensemble de la région des Grands Lacs. Enfin, les représentants ont exprimé leur sincère reconnaissance à l’État du Qatar pour avoir accueilli ces discussions et ont réaffirmé leur engagement commun en faveur du dialogue permanent et de l’action collective pour un avenir pacifique et stable en République Démocratique du Congo et dans l’ensemble de la région ».

Reste, dans un contexte de chaos que vit la liberté d'expression, les critiques voire les injures sont légion chez certains opposants et des influenceurs. À les entendre, avec plus ou moins de relativité, le texte de Washington et celui signé à Doha, ne représentent rien dans la résolution de la crise dans les Kivu. Au contraire, la souveraineté du pays a été «troquée» contre un «parchemin vide», tonne l'opposant exilé Franck Diongo Shamba quand Moïse Katumbi Chapwe, Martin Fayulu Madidi, Delly Sesanga Hipungu et Joseph Kabila Kabange, dans «une déclaration commune de l'opposition» datée du 30 avril 2025, y voient au contraire «un engagement constructif», «une avancée significative» sans cependant s'en satisfaire loin d'«un dialogue interne indispensable» porté par deux Églises congolaises, l'Église catholique via la CÉNCO et l'Église protestante via l'ÉCC.

 

CONTENU DES DOCUMENTS.

Quarante-trois personnalités congolaises conduites par le Prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege et le Consultant international Lexus Paix, Sécurité et Développement, le Dr Guillain Mathe, dans une lettre ouverte au Président de la République datée du 29 avril, l'invitent «à ne pas sacrifier les minerais congolais, à inclure la justice transitionnelle dans tous les efforts déployés pour restaurer et consolider la paix, à faciliter des consultations nationales impliquant toutes les forces vives de la Nation, y compris les élus de l'Assemblée Nationale».

Mais la déclaration du Président de la République Félix-Tshisekedi Tshilombo faite mardi 29 avril à Kinshasa, devant son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló en visite officielle, remet tout à l'ordre. « La signature des déclarations de principes que vous avez vues est un pas dans la bonne direction, celle que j’ai toujours voulue. Cet engagement que j’ai pris devant mon peuple, je le tiendrai jusqu’au bout. Je ramènerai la paix totale et définitive. Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problème d’instabilité en République Démocratique du Congo », avait-il déclaré devant les médias.

Mais que disent les textes de Doha et de Washington ? La « déclaration conjointe » de Doha signé par des représentants de l'État congolais et ceux de l'AFC/M23 stipule que «dans un esprit de compréhension mutuelle et de volonté commune de résoudre le conflit par des moyens pacifiques (...), après des discussions franches et constructives, les représentants de la République démocratique du Congo et de l’AFC/M23 ont convenu de travailler pour œuvrer à la conclusion d’une trêve devant permettre l’instauration d’un cessez-le-feu effectif » ; « les deux parties réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités, le rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation, et appellent toutes les communautés locales à respecter ces engagements» ; «les deux parties conviennent du respect des engagements précités qui ouvrira la voie à un dialogue constructif pour rétablir une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région. Ce dialogue portera sur les causes profondes de la crise en cours ainsi que les modalités pour mettre fin au conflit dans les territoires de l’Est de la République démocratique du Congo» ; «les représentants de la République démocratique du Congo et de l’AFC/M23 s’engagent à respecter immédiatement ces engagements pendant toute la durée des pourparlers et jusqu’à leur conclusion» ; « les deux parties appellent le peuple congolais, les chefs religieux et les médias à soutenir et diffuser ce message d’espoir et de paix».  

Le texte de Washington, base de la Pax Americana de Donald Trump, écrit, sur la «souveraineté, l'intégrité territoriale et la gouvernance», que «chaque Participant (le Congo et le Rwanda, signataire du texte de Washington, ndlr) reconnaît la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre et s’engage sur une voie permettant de régler leurs différends grâce à des moyens pacifiques, ancrés dans la diplomatie et la négociation plutôt que par un recours à la force ou à des discours hostiles. Chaque Participant reconnaît les frontières territoriales établies de l’autre et s’engage à s’abstenir de toute action ou de tout discours qui menace ou remet en question la validité de ces frontières. Chaque Participant reconnaît à l’autre le droit souverain de gouverner et d’administrer son propre territoire d’une façon qui n’enfreint pas la souveraineté ou l’intégrité territoriale de l’autre Participent. Les Participants s’engagent à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires internes de l’autre».

Sur les «préoccupations de sécurité», «les Participants reconnaissent qu’ils ont tous deux des préoccupations de sécurité légitimes dans la région frontalière qu’ils partagent et s’engagent à remédier à ces inquiétudes d’une manière respectueuse de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des deux Participants. Les Participants reconnaissent que la paix, la sécurité et la stabilité sont essentielles afin d’accroître les échanges commerciaux légitimes et la coopération économique régionale au sens large. Les Participants reconnaissent leur intérêt partagé à limiter la prolifération de groupes armés non étatiques au sein et à travers leurs frontières et s’engagent à s’abstenir de fournir un soutien militaire d’État à des groupes armés non étatiques. Les Participants s’engagent à étudier la création d’un mécanisme commun de coordination sécuritaire afin de lutter contre les groupes armés non étatiques et les organisations criminelles qui menacent les intérêts de sécurité légitimes des Participants».

S'agissant du « cadre d'intégration économique régionale», «les Participants s’engagent envers un cadre d’intégration économique régionale faisant fond sur les efforts existants, notamment l’ICGLR, la COMESA et l’EAC, qui engendre pour les deux Participants un accroissement du commerce et de l’investissement étrangers associé aux chaînes d’approvisionnement de minerais critiques dans la région, qui renforce la transparence afin de permettre aux deux Participants de tirer davantage de prospérité des ressources naturelles de la région grâce à des partenariats économiques et des opportunités d’investissement mutuellement bénéfiques. Les Participants s’attendent à ce que le présent cadre s’accompagne du lancement ou de l’accroissement d’investissements considérables, dont ceux facilités par les autorités et le secteur privé des États-Unis, afin de transformer l’économie régionale dans l’intérêt de tous les pays participants. Les Participants s’engagent à envisager des options pour relier le présent cadre à d’autres initiatives internationales ou régionales de développement économique, y compris des projets d’infrastructure. Les Participants s’engagent à lancer et/ou à élargir la coopération concernant des priorités communes telles que le développement hydroélectrique, la gestion des parcs nationaux, l’élimination des risques sur les chaînes d’approvisionnement de minerais, et des chaînes de valeur transparentes, formalisées et licites de bout en bout dans le domaine minier (des mines aux métaux transformés) qui rassemblent les deux pays, en partenariat avec les autorités et les investisseurs des États-Unis».

S'agissant du «retour des déplacés internes et des réfugiés», « les Participants s’engagent, avec le soutien des organes de l’ONU et des organisations humanitaires concernées, à faciliter le retour sûr et volontaire des déplacés internes dans leur commune d’origine dans l’est de la RDC après le retour de la paix dans ces zones, et des citoyens de la RDC déplacés par le conflit et actuellement présents au Rwanda ou dans d’autres pays, conformément aux obligations juridiques internationales des Participants».

Sur la «Monusco, Forces et Mécanismes régionaux», Kinshasa et Kigali «s’engagent à soutenir la Monusco conformément à son mandat et à protéger, à faciliter et à promouvoir la capacité de la Mission à protéger les populations civiles et à s’acquitter de toutes les obligations qui lui sont confiées par le Conseil de sécurité de l’ONU, y compris les fonctions qui contribuent à la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Les Participants s’engagent à protéger, à faciliter et à promouvoir la capacité de la Monusco ainsi que des forces et mécanismes régionaux à agir conformément à leur mandat, y compris, le cas échéant, pour un mécanisme de vérification convenu et une force d’interposition afin de faciliter l’exécution de bonne foi des présents Principes par les Participants et les groupes armés non étatiques».

Sur un «accord de paix», «conformément aux présents Principes, et dans le droit fil des Processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés dans le cadre CEA-SADC, tel qu’approuvé par l’UA avec la facilitation du président Gnassingbé, prenant en considération les discussions de Doha en cours entre le gouvernement de la RDC, le gouvernement du Rwanda et M23/AFC, et en coopération et consultation avec le gouvernement des États-Unis, les Participants s’engagent à se coordonner par l’intermédiaire des voies existantes afin de créer un avant-projet d’accord de paix pour examen commun par les Participants au plus tard le 2 mai. Afin de résoudre les désaccords sur le projet d’accord de paix, les Participants conviennent de se rencontrer au niveau des ministres des Affaires étrangères à Washington, une rencontre organisée par le Secrétaire d’État des États-Unis».

 

VICTOIRE DIPLOMATIQUE NUL DOUTE.

Si, dans ce texte, au point trois concernant le « cadre d'intégration économique régionale», tirets 1 et 3, il est clairement fait référence aux États-Unis, à savoir , «les Participants s’attendent à ce que le présent cadre s’accompagne du lancement ou de l’accroissement d’investissements considérables, dont ceux facilités par les autorités et le secteur privé des États-Unis, afin de transformer l’économie régionale dans l’intérêt de tous les pays participants» (...) «les Participants s’engagent à lancer et/ou à élargir la coopération concernant des priorités communes telles que le développement hydroélectrique, la gestion des parcs nationaux, l’élimination des risques sur les chaînes d’approvisionnement de minerais, et des chaînes de valeur transparentes, formalisées et licites de bout en bout dans le domaine minier (des mines aux métaux transformés) qui rassemblent les deux pays, en partenariat avec les autorités et les investisseurs des États-Unis», à Washington, des sources soulignent que l'accord à venir « contribuera à protéger les intérêts stratégiques américains en matière de minerais critiques» - un secteur clé pour les chaînes d’approvisionnement mondiales - tout en répondant aux besoins de sécurité régionale et qu'il « contribuera à protéger les intérêts stratégiques américains en minerais critiques et à apporter la paix et la stabilité tant attendues dans la région ».

Il reste que la perspective de signature de cet accord de paix entre Kinshasa et Kigali est considérée dans le monde comme une victoire de la politique étrangère américaine qui peine encore à trouver un accord dans d’autres conflits, au Moyen Orient par exemple ou dans la guerre en Ukraine quand lors de sa campagne électorale, Donald Trump avait assuré qu'il connaissait le président russe Vladimir Poutine et qu'il mettrait fin « à la guerre en Ukraine en 24 heures» sans néanmoins parvenir en trois mois à faire taire les armes.

L'étape de Washington est intervenue après une série d’initiatives diplomatiques menées sur différents fronts par d’autres pays. Telle celle du ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot qui a effectué une mission de cinq jours dans les Grands Lacs sans se rendre à Kigali, les relations entre la Belgique et le Rwanda étant actuellement rompues. Bruxelles affirme son soutien aux efforts en cours, tout en appelant à intégrer pleinement les dynamiques congolaises, notamment le dialogue national proposé par les Églises.

Autre déplacement : celui de Tiffany Sadler. L’envoyée spéciale du Royaume-Uni pour les Grands Lacs dit vouloir renforcer l’appui britannique à cette dynamique, avec un objectif : la stabilité et la prospérité. L’Union Européenne s’est aussi manifestée. Son représentant spécial, Johan Borgstam, a conclu jeudi 1er mai 2025 une visite à Kinshasa. L’UE insiste sur la mise en œuvre concrète des engagements et de ce que sera le contenu du projet d’accord attendu le 2 mai à Washington entre Kinshasa et Kigali. Johan Borgstam a eu ces mots : « Nous nous encourageons vraiment la conclusion d'un accord de paix qui soit coordonné avec les efforts en cours dans la région, dans l'esprit de ce qu'on appelle des solutions africaines pour des problèmes africains. C'est-à-dire que c'est important que toutes les initiatives actuelles assurent et renforcent le processus régional de l'EAC et de la SADEC. Ce qui importe maintenant, c'est que toutes les parties prenantes s'engagent d'une manière substantielle et procèdent rapidement à la mise en œuvre des actions identifiées dans les différents cadres de dialogue ».

Le diplomate a insisté sur la nécessité de concrétiser les engagements annoncés, en respectant les principes fixés par le Conseil de sécurité de l’ONU, dont celui de la souveraineté du Congo.

 

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