- ven, 20/12/2013 - 17:52
L’histoire écrira qu’en 2013, avec Kabila, le Congo a retrouvé son prestige, elle retiendra que Bunagana fut la première victoire militaire contemporaine authentique du pays.
La rébellion arrogante du M23 faisait frémir tout alentour mais cela n’a pas entamé le moral de marbre de Kabila qui, dans le plus grand secret, a mis au point son plan de reconquête du pays et s’est révélé au monde comme un fin stratège, faisant de 2013 une année de grâce pour le Congo.
Voici une année qui tire à sa fin. Qui aurait pu s’imaginer en décembre dernier, il y a un an, que l’année suivante se terminerait par d’aussi bonnes nouvelles pour notre pays, en clair par une reconnaissance diplomatique internationale unanime qui, seule, ouvre toutes les opportunités, à commencer par celle qui compte le plus, l’éligibilité à certaines «faveurs», en clair, à des décaissements - mieux, à la levée des fonds à l’international?
En décembre 2012, le Président de la République Joseph Kabila Kabange en était à rechercher sans fin les voies et moyens pour venir à bout d’une rébellion violente - celle du M23 - que nul n’expliquait et qui déferlait dans la province du Nord Kivu et d’un isolement international qui ne laissait aucune ouverture à aucune porte pour notre pays. Troïka Défense de la SADC (Tanzanie, Afrique du Sud, Angola), rencontres bilatérales avec Jacob Zuma, Jakaya Mrisho Kikwete et José Edouardo Dos Santos exerçant la présidence tournante de la Communauté des pays d’Afrique australe en même temps que s’ouvraient les fameux pourparlers de Kampala - notre Waterloo! - avec un M23 qui s’était offert sans coup férir le 20 décembre - il y a un an donc, aujourd’hui, jour pour jour - la stratégique ville de Goma comme nombre d’autres localités environnantes abandonnées pour faire montre - s’en glorifiait-il - d’esprit de gentleman, non parce que contraint et forçé par une menace militaire quelconque.
Ni les forces de la Monusco, ni la perspective de l’envoi d’une force internationale robuste - sa brigade brocardée - ne faisaient peur à l’arrogante rébellion au point où dans la Capitale, des candidats au départ se pressaient au portillon, se prépositionnant depuis certaines Capitales occidentales, attendant l’heure «h»!
ET KABILA
TISSAIT SA TOILE.
C’est dire si, en décembre dernier, le niveau d’humiliation atteint par le pays était insoutenable...
En interne, une décision spectaculaire dont on mesure aujourd’hui tout le sens était prise.
Le Chef de l’Etat venait de retoquer le projet de loi de Finances 2013 déposé par le Gouvernement estimant que la part qui revenait à la Défense nationale n’était pas conséquente. Kabila seul savait! Dans la plus absolue discrétion, le fin stratège tissait sa toile de ce qui est désormais connu sous l’appellation «Opération Pomme Orange».
Et le Gouvernement faisait recours, pour faire fonctionner l’Etat, à des crédits provisoires alloués début janvier par le Parlement...
Dans son discours sur l’état de la Nation, samedi 15 décembre 2012, Joseph Kabila Kabange avait expliqué devant Députés et Sénateurs réunis en congrès que l’objectif de cette énième guerre est de «susciter des foyers de tensions pour créer le chaos et justifier la balkanisation du pays».
Volontariste comme jamais auparavant, il martelait: «N’en déplaise aux prophètes de malheur qui projettent le démembrement de notre pays, la République Démocratique du Congo restera un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible».
Puis, dans la même veine: «Dès lors qu’une partie du territoire se trouve en péril, c’est toute la République Démocratique du Congo qui est concernée».
Sur la perte de Goma, son moral restait de marbre: «Il est vrai que nous avons perdu une bataille mais comme dans la vie d’un homme, un échec dans l’existence d’une nation n’est pas une fatalité. Le plus important est de se ressaisir et se donner les moyens de se projeter dans l’avenir».
De décliner son engagement, signe d’une détermination jamais observée - du moins pour le grand nombre: «Nous ne ménagerons aucun effort pour reconquérir nos territoires occupés. Apprêtons-nous à défendre notre mère Patrie jusqu’au sacrifice suprême».
Et de promettre de faire de la Défense nationale «la priorité des priorités», expliquant: «Désormais, au-delà de toutes nos actions pour le développement, notre priorité sera la défense de la patrie avec une armée dissuasive, apolitique et professionnelle qui rassure notre peuple».
Une année auparavant, mardi 20 décembre 2011, Kabila était investi pour un nouveau septennat dans une sinistrose ambiante. La veille, nombre de ses pairs africains avaient confirmé leur venue à Kinshasa jusqu’au matin du jour de l’événement mais à l’heure dite, sur l’esplanade de la Cité de l’Union africaine, seul était présent l’ami Robert Mugabe, incapable - tout à son honneur! - de se mettre sous l’emprise de quelque souffleur lointain bien intentionné. Mis au ban de l’Occident, traqué comme du gibier par les médias, le président zimbabwéen n’en reçut pas moins à Harare un stade plein comme un œuf quand vînt son tour de prestation de serment - le 22 août 2013 - prouvant qu’en définitive ce qui compte pour un dirigeant - fût-il africain - c’est une assise nationale et le droit. Pour le Congo et pour Joseph Kabila, c’est ce qui a été au rendez-vous de 2013: le droit du pays et le soutien du peuple. Alors que notre pays en crise économique et en guerre d’occupation, organisait les 13 et 14 octobre 2012 à ses frais le sommet de la Francophonie qu’il aurait dû abriter de droit plusieurs années auparavant vu son poids sur l’échiquier francophone, il n’est pas sûr que la solidarité africaine et internationale ait été au rendez-vous du XIVe Sommet de Kinshasa. On connaît le nombre d’incidents que «le petit journal» de Canal+ interpréta fort bien jusqu’à l’absence du Chef de l’Etat français à la traditionnelle et protocolaire conférence de presse de clôture préférant se faire représenter par la ministre en charge de la Francophonie Yamina Benguigui.
Sur la guerre, il n’eut guère de consensus, la position de Kigali ayant prévalu sur la nôtre. La ministre rwandaise en charge des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, pouvait déclarer: «Ce que le Rwanda refuse, c’est qu’on essaie de simplifier un conflit intra-congolais, qu’on essaie de l’étendre à la région et surtout d’impliquer le Rwanda négativement».
Le secrétaire général de la Francophonie, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf de soupirer - «je ne condamne personne, chaque Etat est souverain» - quand Kabila faisait part de sa surprise face à une absence de consensus sur ce dossier clair comme l’eau de roche à une rencontre aussi «fraternelle»…
ARRIVEE
EN POMPE.
Signe que le Congo n’avait qu’à compter que sur lui-même, sur personne et qu’il avait un énorme gap diplomatique à combler! C’est à quoi Kabila dut s’atteler en déployant personnellement ce front, l’un des trois de ce triptyque, avec les fronts politique et militaire, sur lesquels il est tant revenu, comme un maître d’école - LE Mwalimu - tout au long de ses discours de ces derniers mois.
Mais voilà qu’à Paris, à l’autre sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, le 6 décembre 2013 à l’Elysée, une page se tourne.
Au fond, qu’aurait pu être cette réunion de l’Elysée sans le Congo et sans Kabila? Le Congo et Kabila redevenus fréquentables! Notre pays et son Président soudain au centre de toutes les attentions... Beau retournement de situation!
Selon tous les analystes, la présence de Kabila à ce sommet ressemble à celle d’un Mobutu triomphant, arrivé au Vème Sommet de Paris en 1978, retour de Kolwezi.
Pour la première fois, le Léopard se rendait à ces assises qu’il avait - au nom de son idéologie de l’authenticité - longtemps boudées. Il y arrive en grande tenue de combat et en grande pompe fac à son hôte français, le président Valéry Giscard d’Estaing qui lui fait une accolade sur le perron de l’Elysée en héros de la guerre du Zaïre.
A la seule différence que la ville minière du Katanga venait d’être libérée par la légion étrangère française - sur décision de VGE - qui avait sauté sur Kolwezi pour en chasser les rebelles ex-gendarmes katangais (ce qui a inspiré nombre de cinéastes) quand à Bunagana, au Nord-Kivu, il s’agit d’une victoire militaire authentique de l’armée nationale congolaise reconditionnée et commandée par Kabila lui-même.
Les générations futures retiendront dans l’histoire du pays, que Bunagana fut la première victoire militaire contemporaine du Congo-Zaïre face à une rébellion soutenue par des puissants voisins. D’où son retentissement international…
On comprend qu’à Paris, Kabila ait été l’objet de toutes les sollicitations et que sa victoire sur des forces armées coalisées présentées jadis par un Mitterrand comme «invincibles», inspire respect. Tout comme son modèle d’approche de conflit inspirera plus d’un...
A Paris, le 6 décembre 2013, c’est un autre Hollande qui descend les marches du perron de l’Élysée pour accueillir avec empressement et chaleur le président congolais et la longue poignée de mains que s’échangent les deux Chefs d’Etat en dit long sur le jugement qu’il porte désormais sur notre Président. Une nouvelle page est en train de s’écrire. Elle occulte ce regard fuyant sinon dédaigneux du XIVe Sommet que les Congolais ont trouvé injuste.
Nul doute, pour le Congo et pour Kabila, 2013 a été une année de grâce… Nul doute, notre pays, avec Kabila, a retrouvé sa trace qui est sa vocation.
Au Congo de saisir ce processus. Visites de plénipotentiaires étrangers qui se multiplient dans la Capitale en cette fin d’année sont signe que le pays a pris la bonne direction.
A nous de parachever, de consolider, de pérenniser une somme d’opportunités en renouant avec ¬un mental de développement par la gouvernance, l’administration, la modernisation des infrastructures, les sciences, les technologies, seule façon d’assurer la croissance et donc le cap de l’émergence.
KKM.