Des succès diplomatiques systématiquement engrangés par le Congo
  • jeu, 03/07/2025 - 16:49

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1638 | LUNDI 09 JUIN 2025.

Il faut le dire tout de go : jamais ces vingt dernières années, le Congo (ex-Zaïre) n’avait aligné une telle série de succès au niveau diplomatique.

Malgré des conflits armés récurrents qui écument le Kivu et l'Ituri, l’occupation par des ennemis des espaces et villes stratégiques du pays, Goma, Bukavu, etc., ce qui freine la marche du pays, le front diplomatique congolais ne s’était jamais aussi bien porté.

Il faut le dire haut et fort : au plan diplomatique, le Congo n’est pas présent. Le Congo est désormais debout.

Il y a eu début octobre 2024 l’élection au Conseil des Droits de l'homme des Nations Unies (le retour du Congo après une précédente élection en 2017) malgré de sévères critiques sur les conditions de détention dans le pays quand l'Arabie Saoudite y a essuyé un revers.

Il y a le 3 juin 2025 l’élection au Conseil de Sécurité des Nations Unies comme membre non permanent 2026-2027 (le retour du Congo dans cet organe des Nations Unies qui seul émet des résolutions contraignantes pour les différents États membres, après y avoir siégé deux fois dans le passé en 1982-1983 et en 1990-1991 allant jusqu'à exercer la présidence tournante de l'organe exécutif des Nations Unies en 1991, au plus fort de la Guerre du Golfe en Irak) avec un vote incroyable (183 voix sur 187) qui confirme, nul doute, le rétablissement de la confiance internationale.

Comment oublier les liens qui se tissent, qui se développent, qui se consolident jour après jour en Europe avec des pays tels le Royaume Uni, l’Allemagne, la Belgique pour ne citer que ceux-là quand les États-Unis de Donald Trump, pays avec lequel le Congo négocie un accord minerais critiques contre sécurité qui pourrait ouvrir au pays au cœur et au centre du Continent une nouvelle ère de paix, de considération, de respect ?

Que n’avait-on pas dit sur les voyages à l’étranger qu'effectuait sans cesse le Président de la République,
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lors de son premier mandat ? Ces voyages ne trouvent-ils pas désormais une réponse ? Comment ne pas rappeler cette phrase du Franco-martiniquais Frantz Fanon qui sonne toujours aussi juste : «L'Afrique a la forme d'un revolver dont la gâchette se trouve au Congo».

Voilà qui indique que le Congo n’est pas n’importe quel pays dans le monde. Gâté par la nature, le Congo est le pays qui permit aux Alliés (France, Royaume-Uni, États-Unis, URSS, etc.) de gagner la deuxième guerre mondiale face aux nations de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon) 1939 de 1939 à 1945. Mais le Congo n’a pas désormais que l’uranium de Shinkolobwe qui aida à la fabrication de la tombe atomique, la Little Boy et la Fat Man qui furent larguées par l'armée américaine le 6 août 1945 sur Hiroshima et le 9 août, trois jours plus tard, sur Nagasaki. Le Congo dispose d'impressionnantes réserves mondiales de minerais, cobalt, cuivre, coltan, lithium, or, diamant, manganèse, tantale, étain, etc., ces minerais stratégiques pour les industries du monde outre ses eaux, ses forêts, etc. Autant de richesses dont le pays est doté qui expliquent ces guerres éternelles qui s’abattent sur lui depuis une trentaine d’années.

Faut-il compter le nombre de rapports des groupes d’experts des Nations unies sur les causes économiques des conflits dans l’Est qui ont mis en lumière l e lien entre les milices armées et l’exploitation, pour le compte de sociétés étrangères, de minerais stratégiques indispensables à la fabrication de certains appareils électroniques comme les téléphones portables ? La présence du Congo dans des sommets et à des rencontres bilatérales ont fini par faire prendre conscience au monde. La communauté internationale a donc mis le Congo au centre de ses agendas.

MERCI À LA BELGIQUE.
Quels pays dans le monde ont œuvré ou œuvrent pour le Congo ? Il faut y voir d'abord et principalement la Belgique, cette ancienne puissance coloniale naguère présentée comme la lucarne par laquelle le monde observe le Congo. Le fait que la Belgique abrite le siège de l’Europe, la Commission Européenne et le Conseil de l'Union Européenne, et celui de l’OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord fait d'elle une référence. Tout comme les relations personnelles entre le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et nombre d'hommes politiques belges. Certes, les amitiés peuvent se tisser et voire durer, elles ne sauraient jamais être éternelles hormis les intérêts. Quand le Congo est une zone stratégique, cela devrait faire raisonner ses ennemis.

Quelle part réserver à la Cheffe de la diplomatie congolaise, Mme Wagner Thérèse Kayikwamba, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, qui a rang de ministre d'État ? Cette polyglotte qui parle anglais, allemand, français, etc., qui a fait ses classes dans la diplomatie, avec un premier poste exercé à Kigali, au Rwanda, pays qu'elle connaît, à l'Agence de Coopération Internationale Allemande pour le Développement, GIZ, qui rejoint plus tard Oxfam, la confédération d'organisations caritatives indépendantes qui luttent contre la pauvreté et les inégalités dans le monde, puis la mission de maintien de paix des Nations Unies Monusco, avant l'autre mission des Nations Unies en Centrafrique, Minusca, qui devient plus tard l'assistante de Huang Xia, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, etc. Une dame si engagée, si déterminée, si acharnée, si à l'aise lorsqu’elle a en charge un dossier.

L’honneur que le Président de la République lui a réservé vendredi 6 juin 2025 lors du Conseil des ministres en lui offrant un bouquet de fleurs devant la Première ministre, devant ses collègues ministres, résonne comme une marque de reconnaissance. Les mots prononcés par le Chef de l’État en disaient long : «Instructions données, résultats obtenus» avant de la qualifier de «vraie héroïne» de la diplomatie congolaise.

Dans un texte d'opinion publiée le 7 juin 2025 dans le quotidien français La Tribune, Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques, chercheur monde arabe et géopolitique, enseignant en relations internationales à l'IHECS, Bruxelles, écrit : «L'élection du Congo au Conseil de sécurité des Nations Unies confirme le retour légitime du Géant économique de l’Afrique centrale sur la scène diplomatique mondiale. Cette victoire symbolise des années de rétablissement de la confiance internationale sous l'égide de Félix Tshisekedi. Cette élection est le couronnement d'une longue démarche dont le front de bataille était la reconstruction de la confiance du Congo auprès de ses partenaires dans le concert des nations. Kinshasa devait, en effet, se faire adouber, d'abord par les pays d'Afrique centrale qui ont porté sa candidature avant le sommet des 54 ministres des affaires étrangères de l'Union africaine qui l'ont également fait porter à leurs chefs d'État. Le retour du Congo au Conseil de sécurité de l'ONU se comprend comme la reconnaissance envers un partenaire historique reconnu fiable, et qui a su bâtir cette réputation au sein des Nations Unies où le positionnement dans le leadership aujourd'hui n'est plus une sinécure. C'est donc à juste titre que, samedi 31 mai 2025 lors d'une cérémonie en prévision de l'élection du 3 juin,
Félix Tshisekedi parlait déjà lui d'un retour légitime sur la scène internationale, soulignant que le pays ne partait pas de zéro, mais revenait avec maturité et expérience ».
T. MATOTU.


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