- mar, 08/10/2024 - 10:41
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1620|MARDI 8 OCTOBRE 2024.
Samuel-Roger Kamba, le ministre congolais de la Santé a dit sa détermination de s'engager dans la campagne de vaccination contre le mpox, l'épidémie de variole du singe dont le lancement initialement prévu mercredi de la semaine passée, a débuté samedi 5 octobre. Un report justifié par des raisons techniques dues notamment à la complexité de la tâche, mais aussi à l'immensité du pays.
Alors que le Congo est le pays le plus touché du monde par l'épidémie de Mpox, avec plus de 30.000 cas déjà notifiés dont 988 décès, la campagne de vaccination n'a pas débuté ce jour-là comme prévu puisqu'elle a été reportée de trois jours. En cause, le retard pris dans la formation des équipes techniques chargées de la vaccination sur le terrain.
Chaque équipe est constituée par des vaccinateurs, des pointeurs, des sensibilisateurs ou encore de chargés de la sécurité du groupe. « Il faut former tout le monde, c'est un travail complexe », explique un médecin du Sud-Kivu. Le déploiement des vaccins dans l'immense pays a aussi pris du retard. Il a fallu d'abord s'assurer d'une chaîne du froid fonctionnelle et ce n'est que plus tard que l'Unicef a pu faire parvenir près de 40.000 vaccins dans l'Équateur, le Nord-Kivu et le Tshopo.
Malgré tous ces problèmes et bien d'autres, le ministre Samuel-Roger Kamba, assure qu'ils seront prêts à la date annoncée, trois jours plus tard, pour lancer la vaccination. Sauf pour le Sud-Kivu, notamment, où le ministre provincial de la Santé a annoncé que cette campagne ne débutera que le lundi 7 octobre, le temps d'acheminer les vaccins reçus dans les zones de santé les plus touchées par la variole du singe. «C'est très peu de vaccins si l'on compare aux besoins réels», s'est alarmé un médecin de l'équipe de riposte du Sud-Kivu.
LES PLUS TOUCHÉS.
Le pays de 99 millions d'habitants ne dispose pour le moment que de 265.000 doses de vaccin, homologués uniquement pour les adultes, alors que les enfants sont aujourd'hui les plus touchés dans l'Est du pays. Mais le ministre Roger Kamba indique qu'un accord a été trouvé avec le Japon pour la livraison de 3 millions de doses d'un vaccin homologué pour les enfants.
«Actuellement, toutes nos provinces sont touchées par ce virus », a déclaré Samuel-Roger Kamba. Les provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, de Tshopo, de l’Équateur, du Nord-Ubangi, du Tshuapa, du Mongala et et du Sankuru sont les plus affectées, a indiqué le ministre. « Nous activons tous les mécanismes nécessaires pour identifier et traiter les cas gratuitement», a-t-il poursuivi.
Comment expliquer la recrudescence du nombre de cas observés en Afrique de l’Est et centrale ? Un médecin congolais pointe notamment le fait que « les populations vivent en proximité immédiate avec la faune sauvage, notamment dans les zones rurales et forestières », favorisant ainsi « les interactions fréquentes entre les humains et les animaux, comme les rongeurs et les primates, qui sont des réservoirs naturels du virus Mpox». L’épidémie, qui continue à se propager en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, n’est désormais plus cantonnée au seul continent africain.
Jeudi 15 août, l’OMS a indiqué qu’un premier cas avait été détecté en Europe, en Suède, et alerté sur le fait qu’il est « probable que d’autres cas importés (…) soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines ». Vendredi 16 août, le Pakistan a fait état de l’identification d’un premier cas de Mpox sur son territoire. Les autorités pakistanaises précisant qu’il s’agissait d’une personne arrivant d’un pays du Golfe.
La Chine, de son côté, à annoncé le renforcement des contrôles aux frontières sur les personnes et les biens provenant des pays touchés par l’épidémie. La personne infectée au Pakistan venait d'un pays du Golfe, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé.
Face à la réapparition de cette épidémie de variole du singe, l’OMS a déclenché son plus haut degré d’alerte au niveau international. Une recrudescence des cas, qui s’accompagne aussi d’une flambée de fausses informations sur les réseaux sociaux.
La recrudescence des cas de mpox au Congo, qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a incité l'Organisation Mondiale de la Santé à déclarer, mercredi 14 août, une urgence de santé publique de portée internationale.