La revanche de Kamerhe
  • mar, 20/09/2022 - 04:18

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1560|LUNDI 19 SEPTEMBRE 2022.

On peut l'aimer ou le détester, l'ancien directeur de cabinet du président de la République est un homme d'exception. Dans les annales de l'histoire politique congolaise, on lui trouvera un semblable : Jean de Dieu Nguz a Karl-i-Bond (1938-2003). Adulé, trahi, détesté, auteur de « Mobutu ou l'incarnation du mal zaïrois », rappelé sous les ors de la République, celui qui fut deux fois Premier ministre de Mobutu (1980-1981, 1991-1992), trois fois ministre des Affaires étrangères (1972-1972, 1976-1977, 1979-1980), avait tout connu : gloire, déchéance, prison, exil, reconnaissance.
Le Katanga n'a jamais oublié le président national de l'Union des fédéralistes et des républicains indépendants, l’UFERI. Cet espace géographique ne l'oubliera jamais...

SUR SES TRANCHÉES.
D'origine kasaïenne (son village est à 10 kms de Luiza au Kasaï Occidental), connu comme «l'homme du massacre des chrétiens» (Kinshasa, 16 février 1992), celui « de l'épuration ethnique » anti-kasaïenne (Katanga, 550.000 morts), Nguz a également été, par sa verve oratoire, de toutes les réconciliations.

Mobutiste, Tshisekediste (père), Kabiliste, Tshisekediste (fils), candidat président de la République par deux fois, humilié, rejeté par le pouvoir comme par l’opposition, la plus haute fonction exercée à ce jour par Kamerhe est celle de Directeur de cabinet du Président de la République. Celle qui l'a également conduit en prison, l'a fait condamner à 20 ans, puis à 12 ans d'enfermement, avant d'être lavé - miraculeusement - en appel.

Libre, il est désormais de retour dans ses tranchées après avoir été reçu en grande pompe par le président de la République, devant les caméras. Voici le président national de l'Union pour la nation congolaise en compagnie de son épouse Hamida Shatur dans ce qu'il aime le mieux : les foules dans ce Kivu dont il est originaire et où il draine des marées humaines. Là où pourtant des campagnes ne lui reconnaissaient aucune origine.
D. DADEI.


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