- lun, 25/01/2016 - 18:14
C’est l’homme qui, avec Mpinga et Me Nimy, fut envoyé à Bruxelles, en pleine crise avec Kinshasa et Bruxelles, ferrailler pour le régime Mobutu sur le plateau de la RTBF.
Gérard Kamanda wa Kamanda est mort dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 janvier à Kinshasa. Conseiller juridique de Mobutu, secrétaire général adjoint de l’Organisation de l’Unité africaine en 1972 - le seul Congolais à avoir occupé à ce jour le poste le plus élevé au sein d’une Institution internationale -, ambassadeur du Zaïre aux Nations unies en 1981, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères (1983, de 1995 à 1996, de 1996 à 1997), de la Justice, de l’Intérieur, puis de la Recherche scientifique sous le régime 1+4 au lendemain du Dialogue Inter-Congolais avant de se porter en 2006 candidat à la présidence de la République (0,31%), il est mort à l’âge de 75 ans. Avocat et opposant, membre de la mouvance kengiste (opposition républicaine), il avait été proposé à la Cour Constitutionnelle mais Gérard Kamanda wa Kamanda avait repoussé l’offre avant de connaître une attaque cardiaque.
Ce membre de la tribu Kweso, territoire de Gungu, secteur Mudi Kalunga, actuelle province du Kwilu, avait été admis une seconde fois à l’hôpital SOS Médecins de nuit, quartier Socimat, commune de la Gombe, et y a passé trois semaines. Né le 10 décembre 1940 à Kikwit, ancien étudiant de l’Université de Lovanium, dans les années 1960, il fait ses classes dans l’Union générale des étudiants congolais, UGEC, avant d’intégrer la Cour d’appel de Kinshasa, son diplôme de droit en poche.
Membre du comité central du MPR, le parti État mobutiste, cet intellectuel de haut fonde, à l’annonce du multipartisme en 1990 par Mobutu, le Front Commun des Nationalistes, FCN.
Il est le principal interlocuteur du gouvernement congolais lors de la crise des réfugiés rwandais, après le génocide de 1994, se montre intransigeant face au nouveau pouvoir rwandais. On lui doit l’expression «Hutu de service» qualifiant Faustin Bizimungu, le président Hutu du régime du FPR. Forcé à l’exil à l’arrivée au pouvoir de l’AFDL en 1997, il annonce la formation d’un mouvement de résistance, le Conseil national de la résistance (CNR), avant de regagner le pays en 2003 et de s’associer au processus du dialogue inter-congolais. Il prend part aux Concertations nationales de 2014 sous les couleurs de l’Opposition Républicaine conduite par le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo avant d’annoncer son divorce au lendemain de la formation de l’équipe de cohésion nationale. Me Kamanda est aussi celui qui, avec Mpinga Kasenda et Me Nimy Mayidika Ngimbi, fut envoyé à Bruxelles, en pleine crise entre Kinshasa et Bruxelles, ferrailler pour le régime Mobutu sur le plateau de la RTBF face à un groupe de journalistes dont Mme Colette Breackman du Soir.
ALUNGA MBUWA.