- sam, 24/05/2014 - 16:39
Lors du meeting de la Convention Démocrate à Chicago, Franklin Delano Roosevelt se déplaça et expliqua qu’il ne se présenterait plus aux élections sauf s’il était plébiscité par les délégués qui étaient libres de voter pour qui ils souhaitaient. Les délégués furent étonnés un moment mais ensuite la salle cria «Nous voulons Roosevelt... Le monde veut Roosevelt!». Les délégués s’enflammèrent et le président sortant fut nommé par 946 voix contre 147 écrasant son concurrent.
Figure centrale du xxe siècle, Franklin Denalo Roosevelt appelé aussi FDR (1882-1945) né à Hyde Park, dans l’Etat de New York, mort dans sa propriété de Warm Springs dans l’Etat de Georgie, fut le seul président américain à être élu à quatre reprises. Le président démocrate ne fit qu’entamer son quatrième mandat qu’il fut emporté par la maladie quelques mois après le début de celui-ci. Confronté à la Grande Dépression, l’homme qui fut accusé d’être «socialiste», faisant en effet preuve d’une grande tolérance sur les thèmes de l’immigration et de la religion, tolérance qui se manifesta par ses réserves sur la politique des quotas, sur la prohibition et sur les querelles internes au Parti démocrate entre juifs, catholiques et protestants - mit en œuvre le New Deal, un programme de relance de l’économie et de lutte contre le chômage.
Il réforma le système bancaire américain, et fonda la Sécurité sociale. Il créa de nombreuses agences gouvernementales telles que la Works Progress Administration, la National Recovery Administration ou l’Agricultural Adjustment Administration. Il réussit à élaborer un nouveau mode de présidence, plus interventionniste et plus actif grâce à son équipe de conseillers, appelée Brain Trust.
Ce président fut l’un des principaux acteurs de la Seconde Guerre mondiale. Il rompit avec l’isolationnisme traditionnel des Etats-Unis. Avant l’entrée en guerre des États-Unis, il lança le programme Lend-Lease afin de fournir les pays alliés en matériel de guerre. Après l’attaque de Pearl Harbor, il assuma pleinement ses fonctions de commandant en chef de l’armée américaine et prépara largement la victoire des Alliés. Il tint un rôle de premier plan dans la transformation du monde au sortir du conflit, et inspira notamment la fondation de l’ONU. Critiqué par les uns, admiré par les autres, il a laissé une très forte empreinte dans l’histoire de son pays et celle du monde.
RECLAME PAR LE PEUPLE SOUVERAIN.
On rappelle que c’est en 1921 lors de ses vacances à l’île Campobello que Roosevelt contracta une maladie que l’on pensait être à l’époque la poliomyélite. Il en résulta une paralysie de ses membres inférieurs: il avait alors 39 ans. Il ne se résigna jamais à accepter la maladie, fit preuve de courage et d’optimisme. Il essaya de nombreux traitements: en 1926, il acheta une propriété à Warm Springs en Géorgie, où il fonda un centre d’hydrothérapie pour les patients atteints de la poliomyélite, le Roosevelt Warm Springs Institute for Rehabilitation, qui est toujours en activité. Le jour de sa première investiture présidentielle, il reçut personnellement des enfants paralytiques.
Pendant sa présidence, il participa à la création de la National Foundation for Infantile Paralysis. Roosevelt cacha la dégradation de son état de santé pour pouvoir être réélu. En public, il marchait avec des attelles orthopédiques ou une canne; en privé, il se déplaçait en fauteuil roulant. Lors de ses apparitions publiques, il était soutenu par l’un de ses fils ou par un auxiliaire. Une étude de 2003 a démontré que Roosevelt n’était pas atteint par la polio mais par le syndrome de Guillain-Barré. La tradition d’une limite maximale de deux mandats présidentiels était une règle non écrite mais bien ancrée depuis que George Washington déclina son troisième mandat en 1796. C’est ainsi que Ulysses S. Grant et Theodore Roosevelt furent attaqués pour avoir essayé d’obtenir un troisième mandat (non consécutif) de président. Roosevelt coupa pourtant l’herbe sous les pieds des secrétaires d’État Cordell Hull et James Farley lors de l’investiture démocrate aux nouvelles élections. Roosevelt se déplaça dans une convention de Chicago où il reçut un fervent soutien de son parti. L’opposition à FDR était mal organisée malgré les efforts de James Farley. Lors du meeting, Roosevelt expliqua qu’il ne se présenterait plus aux élections sauf s’il était plébiscité par les délégués du parti qui étaient libres de voter pour qui ils souhaitaient. Les délégués furent étonnés un moment mais ensuite la salle cria «Nous voulons Roosevelt... Le monde veut Roosevelt!».
Les délégués s’enflammèrent et le président sortant fut nommé par 946 voix contre 147. Le nouveau nommé pour la vice-présidence était Henry A. Wallace, un intellectuel qui devint plus tard secrétaire à l’Agriculture.
Le candidat républicain, Wendell Willkie, était un ancien membre du Parti démocrate qui avait auparavant soutenu Roosevelt. Son programme électoral n’était pas véritablement différent de celui de son adversaire. Dans sa campagne électorale, Roosevelt mit en avant son expérience au pouvoir et son intention de tout faire pour que les États-Unis restent à l’écart de la guerre. Roosevelt remporta ainsi l’élection présidentielle de 1940 avec 55 % des votes et une différence de 5 millions de suffrages. Il obtint la majorité dans 38 des 48 états du pays à l’époque. Un déplacement à gauche de la politique du pays se fit sentir dans l’administration à la suite de la nomination de Henry A. Wallace comme vice-président en lieu et place du conservateur texan John Nance Garner qui était devenu un ennemi de Roosevelt après 1937. Le 27 juin 1941, pour la première fois peut-être depuis la fin de la guerre de sécession, une mesure fédérale d’interdiction de la ségrégation raciale fut promulguée. Mais elle concernait seulement l’emploi dans l’industrie de la défense.
«ON NE CHANGE PAS DE PILOTE AU MILIEU DU GUE».
Mort de Roosevelt.
Le 7 novembre 1944, Franklin Roosevelt se présenta à la Présidence avec le soutien de la quasi-totalité de son parti.
Il fut de nouveau opposé à un candidat républicain, Thomas Dewey, dont le programme n’était pas en contradiction totale avec la politique de Roosevelt. Ce dernier, malgré son âge et sa fatigue, mena campagne en demandant aux Américains de ne pas changer de pilote au milieu du gué. Roosevelt fut réélu pour un quatrième mandat avec une courte majorité de 53 %50 (25.602.505 voix) mais plus de 80 % du vote du collège électoral (432 mandats).
Lors de son discours devant le congrès le 1er mars 1945, Roosevelt apparut amaigri et vieilli; il partit pour Warm Springs le 30 mars pour prendre du repos avant la conférence des Nations Unies. Le 12 avril 1945, il s’écroula se plaignant d’un terrible mal de tête alors qu’Elizabeth Shoumatoff était en train de peindre son portrait. Il mourut à 15h35 à l’âge de 63 ans d’une hémorragie cérébrale.
Lucy Mercer Rutherfurd, l’ancienne maîtresse du président, était présente aux côtés de Roosevelt et partit rapidement pour éviter le scandale. Eleanor Roosevelt prit le premier avion pour se rendre à Warm Springs. Le corps du président fut transporté en train jusqu’à la capitale: des milliers de personnes, notamment des Afro-américains, se rassemblèrent le long de la voie ferrée pour lui rendre hommage.
Le cercueil fut déposé à la Maison-Blanche puis dans la maison familiale de Hyde Park. Les fils de Franklin Roosevelt étant mobilisés, ils ne purent assister à la cérémonie funèbre sauf Elliott. Le président fut enterré au Franklin D. Roosevelt National Historic Site le 15 avril 1945.
La mort de Roosevelt souleva une grande émotion dans le pays et à l’étranger. Son état de santé avait été caché par son entourage et par les médecins de la Maison-Blanche. Roosevelt était président depuis plus de 12 ans, une longévité jamais égalée par aucun président américain. En URSS, le drapeau soviétique fut bordé de noir et les dignitaires assistèrent à la cérémonie à l’ambassade. Staline pensait que le président américain avait été empoisonné. Le président du conseil italien décréta trois jours de deuil.
En Allemagne, la nouvelle rendit Goebbels joyeux, et on ne connaît pas la réaction d’Hitler.
Conformément à la constitution américaine, le vice-président Harry Truman devint le 33e président des États-Unis alors qu’il avait été tenu à l’écart des décisions politiques et qu’il ne s’était pas rendu à Yalta. Truman dédia la cérémonie du 8 mai 1945 à la mémoire de Roosevelt.
(avec Wilkipédia).