- mar, 11/08/2020 - 15:42
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1494|LUNDI 10 AOUT 2020.
Le DirCab du Président de la République continue de clamer haute et fort son innocence sans convaincre même au sein de son propre camp, à l’UNC, Union pour la Nation congolaise, le parti politique qu’il a fondé le 19 juin 2010 (arrêté ministériel n°111), un an après qu’il eût été démis de ses fonctions de président PPRD de l’Assemblée nationale, le 25 mars 2009, et ait quitté le parti présidentiel kabiliste dont il avait été l’un des fondateurs et avait été le premier secrétaire général de l’histoire. Nul ne parvient en effet à expliquer l’enrichissement subit de ses proches, en premier, son cousin Daniel Shangalume Nkingi alias Massaro qui brandissait sur des photos et des vidéos des paquets de millions de US$.
IL NE CESSE
D’EN REMETTRE LE COUVERT.
Ni ses relations avec le troublant sujet libanais dont il avait dit au départ, devant les juges, ne pas connaître, ne l’avoir jamais vu nulle part dans sa vie quand des preuves tangibles et des témoignages probants ont été apportés par la suite.
Ni son fastueux mariage célébré trois jours durant peu avant et peu après la fête des amoureux de la Saint-Valentin le 14 février 2019 et les millions de US$ que Mme Hamida Shatur, son épouse, dont l’un des parents est d’origine indienne, avait déposés, dans la période considérée suspecte, dans ses comptes bancaires au pays et à l’étranger notamment, à en croire nombre des sources, en Grèce où la famille possède une propriété.
Le vendredi 7 août, sa femme et ses enfants se sont joints à un groupe de manifestants dans la Capitale pour réclamer la libération du parent emprisonné au CPRK, le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, la prison centrale de Makala, estimant que son procès est politique, que la composition du premier degré qui l’a condamné à une peine totale de 30 ans (20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité après sa sortie de prison) n’avait su brandir aucune preuve de sa culpabilité, aucune preuve matérielle que celui qui est toujours le Directeur de cabinet du Président de la République avait détourné de l’argent public ou avait été corrompu.
Ses avocats ont fait appel et la cause qui avait été entendue vendredi 24 juillet 2020, remise au vendredi 7 août 2020 afin de permettre aux appelants par le biais du greffier de régulariser la procédure au regard des intimes, a, à nouveau, été renvoyée au 21 août afin «d’harmoniser la saisine». Président du collectif de ses avocats, le bâtonnier Joseph Guhanika s’est montré serein.
« C’est le greffe qui doit s’occuper de ça, il n’a pas fait. On ne va pas l’incriminer. Peut-être, avait-il autre chose à faire. Ce sont des choses qui arrivent en procédure, à partir de ça nous ne pouvons pas déduire des comportements malveillants».
Malgré ses multiples échecs devant les juridictions nationales, notamment de demande de libération provisoire, le prisonnier le plus populaire du pays qui avait fait appel à la cour de cassation, a, un énième, essuyé un refus de libération provisoire au niveau d’appel, ne désespère pas.
ME COCO KAYUDI RECADRE L’AVOCAT FRANÇAIS.
Il multiplie les actions et les interventions médiatiques, histoire de ne pas se faire oublier dans l’opinion et fait parler même des candidats avocats français dont la venue au Congo en vue de renforcer le team de sa défense aurait été rendue impossible, le service de la chancellerie congolaise à Paris ayant opposé à l’avocat français Pierre Olivier Sur des dispositions de refus de visa. Ce qui ne l’a pas empêché d’intervenir dans les médias en faisant part de sa réprobation et de l’innocence de son client, estimant que «rien n’a été démontré contre» son client. Avocat de la partie civile, Me Coco Kayudi avait réagi aux déclarations de l’ancien bâtonnier de Paris faites avant le prononcé du jugement en rappelant que «les règles de notre déontologie interdisent de commenter les affaires en justice, surtout lorsque celles-ci sont prises en délibéré», réfutant l’idée selon laquelle «le dossier Kamerhe était vide».
Il y a «plus de 2.000 pièces dans ce dossier, ce ne sont pas de lettres d’amour que les parties se seraient échangées, affirmant que toutes les pièces sont «bel et bien des éléments de preuves qui ont été apportées. Visiblement, l’ancien bâtonnier de Paris n’a pas vu dans ce dossier le tas de correspondances de son client donnant ordre pour que les fonds sortent». Pour Me Coco Kayudi, «toutes les preuves (contre Vital Kamerhe) ont été «documentées et étayées. Il suffit d’accéder au dossier pour se rendre compte que l’essentiel de ces pièces, ce sont des extraits bancaires, les bons de paiements qui ont été retracés et qui n’ont pas été contestés» pour que l’enrichissement illicite de Vital Kamerhe soit prouvé.
Si l’avocat français «avait sérieusement lu son dossier, il se serait rendu compte que les enquêtes ont débuté et que son client a été interpellé 2 ou 3 mois après», avait par ailleurs réagi Me Coco Kayudi, selon qui «la procédure a été régulièrement et minutieusement menée au Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete. Les règles de procès équitable ont été bel et bien respectées lors de l’instruction de ce dossier. D’ailleurs son propre client ne s’en plaint pas».
ALUNGA MBUWA.