- ven, 12/01/2018 - 02:22
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le dialogue stratégique instauré par les deux ministres congolais She Okitundu et belge Didier Reynders a vécu. Année électorale oblige - en Belgique - on s’y attendait. La Belgique via ses deux Vice-Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères Reynders (libéral wallon) et de la Coopération au développement Alexander De Croo (libéral flamand) ont décidé l’arrêt de toute relation de coopération directe avec le gouvernement congolais.
Lors d’un huis-clos en Commission des Relations extérieures de la Chambre où ils étaient appelés à exposer la politique belge au Congo, les deux ministres ont fait part aux députés de «la révision fondamentale de la coopération belge. Concrètement, il a été décidé de mettre fin à une série d’interventions qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises. Cela concerne des interventions pour un montant total de 25 millions d’euros qui n’ont pas encore été signées ou qui ont déjà été temporairement suspendues», déclare un communiqué diffusé par Didier Reynders qui dit que son pays «souhaite renforcer sa solidarité avec la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population».
Les millions d’euros qui auraient dû aller à des projets de coopération conclu avec le Gouvernement, vont être redirigés vers l’aide humanitaire augmentée à 25 millions d’euros. La Belgique annonce qu‘elle va «davantage rechercher» à coopérer avec des organisations non-gouvernementales via ENABEL, la nouvelle agence belge de développement qui «recevra la mission de soutenir des organisations de la société civile congolaise sur le plan des droits de l’homme et des libertés politiques». Si nouveau programme sera conclu avec Kinshasa, cela ne le sera qu’«après l’organisation d’élections crédibles, sur base des principes de bonne gouvernance», poursuit le communiqué.
Les deux ministres ont dit leur conviction selon laquelle «seules des élections crédibles offrent une issue, sachant que cela fait déjà plus d’un an qu’ont expiré les mandats constitutionnels au Congo». Reynders et De Croo appellent à la mise en œuvre «de toute urgence» des mesures prévues dans l’accord de la Saint-Sylvestre en vue de réduire les tensions et d’ouvrir l’espace démocratique.
ALUNGA MBUWA.