- mar, 11/04/2017 - 04:32
Le Congo menace de «prendre ses responsabilités».
Après le communiqué de la délégation locale de l’UE, Union européenne à Kinshasa faisant état d’un «manque de consensus» sur la nomination du premier ministre Bruno Tshibala Nzhenzhe, le Bureau Politique de la Majorité présidentielle en réunion lundi matin à l’Hôtel Fleuve Congo, a invité le gouvernement à rappeler à l’ordre le Représentant de l’UE. Pour l’UE qui a pris acte de cette désignation, celle-ci s’est «faite contrairement à la lettre et à l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016».
Ce sont les mêmes termes qui ont été repris à Paris et à Bruxelles par les minitères des Affaires étrangères des deux pays, de même que par l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe qui a publié un Appel de Marrakech et enregistré une vidéo en plusieurs langues. Signe d’une coordination?
Dans ce texte en version papier bourré d’expressions entendues, le richissime es-gouverneur du Katanga appelle les Congolais, à partir de «ce 10 avril et jusqu’au 24 avril, date anniversaire de l’instauration du multipartisme, (...) à marcher pacifiquement et à répondre massivement aux mots d’ordre du «Rassemblement» pour mettre un terme à ce pouvoir répressif et illégitime qui a décidé de gouverner le pays par défi».
«Le Bureau politique de la Majorité invite instamment le gouvernement de la République, par le biais du ministère des Affaires étrangères, à rappeler à l’ordre le Représentant de la délégation de l’Union européenne et à dénoncer immédiatement toutes les entorses à la Convention de Vienne, par les voies les plus appropriées et les plus diligentes», a déclaré lundi 10 avril André Alain Atundu, porte-parole de la MP, à l’issue de la réunion du Bureau politique.
Pour la majorité présidentielle, la déclaration de la délégation locale de l’UE est en violation avec toutes les conventions diplomatiques.
«ASSUMER SES RESPONSABILITES».
Cette déclaration introduit «une fausse note en mettant en cause indûment les prérogatives constitutionnelles et la bonne foi du président Kabila», déclare André Alain Atundu qui lisait un communiqué.
«La déclaration sur le prétendu manque de consensus dans la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 évoqué par ce communiqué de la délégation locale de l’UE est contreproductive et constitue une incitation à la radicalisation des extrémistes du Rassemblement», estime le porte-parole de la Majorité Présidentielle pour qui aucun Etat ou groupe d’Etats ne peut «s’immiscer dans l’organisation des activités politiques internes sans contrevenir à ce principe pertinent des relations internationales». Plus tard dans la soirée, le ministère des Affaires a rappelé ces mêmes principes, dans un communiqué de presse signé par le Vice-premier ministre Léonard She Okitundu, qui s’adressait au Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge Didier Reynders.
She Okitundu reproche à Didier Reynders de ne pas avoir respecté le «modus vivendi arrêté de concert sur l’utilisation des canaux diplomatiques comme moyen idoine d’échanges entre les deux gouvernements» et dit a désapprobation d’une «pratique manifestement inappropriée».
Il rappelle «l’impérieuse nécessité de respecter les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, à savoir l’égalité souveraine de tous les pays, l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, les principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats et l’inadmissibilité de l’intervention et de l’ingérence dans les affaires intérieure des des états».
«Le Ministère des Affaires étrangères note qu’à l’avenir, la non-observance de ces principes fondamentaux par ses partenaires amènera impérativement le Gouvernement de la République Démocratique du Congo à assumer ses responsabilités», écrit par ailleurs ce communiqué de Léonard She Okitundu. Une crise en perspective?
D. DADEI.