En visite au Congo en 2022, François Hollande fait montre d'empathie
  • ven, 30/09/2022 - 13:32

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1562|VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022.

À Kinshasa, en octobre 2012, il n’y avait que le froid, aucun sourire. François Hollande, président de son pays, n’avait pas voulu se rendre dans la capitale congolaise, au XIVème sommet de la Francophonie. S’il fit finalement le déplacement, c'est sur insistance de l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf, alors secrétaire général de l’OIF, l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Le socialiste François Hollande se fit attendre plus d’une heure au Palais du peuple où se tenait l'événement et fit attendre nombre de Chefs d'État présents, le couple présidentiel congolais debout, dans le hall avant que son épouse ne trouve un bahut.

Quand il vînt, une petite salutation froide, pas un mot au président du pays, ni à son épouse - sans doute, n’avait-il jamais considéré Kabila comme un homologue - avant de littéralement se jeter juste à côté dans les bras du secrétaire général de l'OIF. Devant des centaines de médias...

Quand Kabila prend la parole, bis repetita. Hollande trop occupé à parfaire son discours, ne put en aucune fois ni regarder dans la direction du président congolais, ni applaudir une seule fois une phrase du discours de son hôte. En public, devant des millions de téléspectateurs au Congo, dans le monde.

PROLONGENT-ILS UN VOYAGE DES NOCES?
Le président congolais regagne son siège à côté de celui de Hollande attendant un regard de celui-ci. Rien ne vînt...
Du tic au tac, quand Hollande prend la parole et termine son allocution, Kabila ne se lève pas pour saluer la fin de ce discours. Comment oublier ce moment ?

En 2022, dix ans après, Hollande n’est plus président. Il est en visite privée au Congo. Le pays a, à sa tête, un autre homme : le fils Étienne Tshisekedi wa Mulumba qu’il reçut avec dédain en 2012, à la résidence de France.
Mais cette fois, tout a un peu changé dans la tête de l'ex-président qui fait montre d'empathie envers le Congo.

Hollande est au Congo avec sa nouvelle épouse, l’actrice, productrice de cinéma et réalisatrice Julie Gayet qu’il a épousée, dans le plus grand secret, le samedi 4 juin dernier à la marie de Tulle, la ville de cœur des deux époux, dans leur Corrèze. Prolongent-ils un voyage des noces ?

Ils sont venus à l’hôpital de Panzi, à Bukavu, au Sud-Kivu, à la rencontre du Dr Denis Mukwege, le gynécologue et Prix Nobel de la Paix 2018 pour l'action en faveur des femmes victimes des violences sexuelles.

Célébré en France où une école à son nom a été ouverte, Mukwege - «une personnalité admirée et félicitée par le monde entier, une chance pour le Congo», a déclaré Hollande - lançait à Bukavu le bâtiment de l'Institut Africain de chirurgie mini-invasive, l'African Minimally Invasive Surgery Institute mis en place avec le concours du médecin belge Guy-Bernard Cadière, chef de service de chirurgie digestive au CHU Saint-Pierre de Bruxelles.

Occasion pour l’ancien président de discourir pour « la fin des ingérences » et une force des Nations unies « plus efficace » devant ramener la paix dans l'Est du Congo.

« Le Congo est un pays souverain, indépendant, démocratique, qui doit régler par lui-même les affaires qui le concernent, y compris ces guérillas qui viennent troubler la vie des populations », déclare-t-il au sortir d’une visite du Musée national à Kinshasa.

« Je vais dans l'est (...) car c'est une zone qui reste encore, hélas, trouble, avec des victimes civiles nombreuses et la nécessité - le président Macron a aussi pris l'initiative - de favoriser la paix dans cette partie du pays, la fin des ingérences étrangères et des prédations qui s'y commettent et, hélas, des agressions dont les femmes sont les victimes », explique-t-il. Hollande se réserve sur le départ de la Monusco réclamée par les Congolais, une force «indispensable pour dissuader, pour protéger».

Remettre en cause sa présence « serait faire le jeu des groupes qui terrorisent la population ou se livrent à des prédations insupportables ».

Toutefois, en RDC comme dans certains autres pays, estime-t-il, « les conditions d'engagement, la composition de ces forces, leur équipement, ne sont pas parfaits pour assurer le mandat qui leur a été confié». Ces forces doivent être «beaucoup plus efficaces, pour aller même au contact de ces groupes» armés. Sur les pays voisins « qui laissent passer les groupes (armés), sans parler de ceux qui les entretiennent, ils doivent arrêter ».

« C'est toujours très difficile d'avoir des forces extérieures. On voit bien lorsque c'est une force. S'il doit y avoir une force, elle doit être forcément internationale avec les pays qui sont les plus concernés. L'expérience que j'ai dans d'autres coins du globe, cette force doit être de courte durée, et avec un contact direct par rapport aux groupes qui terrorisent cette région.

Ça ne peut pas être forcément une force d'interposition, ça doit être une force d'action », a expliqué l'ancien président français.
ALUNGA MBUWA.


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