- ven, 07/10/2016 - 13:51
L’issue du Dialogue national suspendue aux négociations sur le poste de Premier ministre.
L’accord négocié au Dialogue Politique National Inclusif pourrait ne pas être signé sous peu et le Dialogue pourrait ne pas se conclure au cours des prochaines heures.
C’est l’avis de nombre d’observateurs dans la Capitale après les propos diffusés jeudi 6 octobre par des médias locaux faisant état de l’exigence de l’opposition d’obtenir le poste de Premier ministre. Au cas contraire, elle n’apposerait pas sa signature au bas de l’accord.
LA QUESTION FAIT GRAND DEBAT.
Du point de vue de cette opposition, la majorité présidentielle ayant échoué à organiser les élections, elle doit céder le poste de Premier ministre et accepter de gouverner ensemble avec l’opposition en cédant des portefeuilles ministériels - et, du coup, des postes au sein du portefeuille de l’Etat - aux opposants qui prennent part au Dialogue.
La question fait grand débat au sein de la majorité Présidentielle qui brandit l’art. 78 de la Constitution qui dispose que «le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci». Elle s’interroge si ce Premier ministre issu de l’opposition cesserait d’appartenir à l’opposition! En clair, donner la primature à l’opposition pour que celle-ci apporte quoi en revanche à la majorité présidentille. A cette question, la majorité attend des réponses...
On rappelle que si le Président de la République nomme le Premier ministre, il ne met fin à ses fonctions que «sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement» à l’issue notamment d’une motion de censure issue du Parlement (art 146). En clair, ce n’est pas au fond, le Président de la République qui décide du sort du Premier ministre dès lors qu’il l’a nommé. On imagine la situation cornélienne du Président de la République qui serait face à l’hostilité de son Premier ministre. Encore que celui-ci dispose d’énormes pouvoirs. Il est le Chef du Gouvernement (art. 90); il définit (...) la politique de la Nation et en assume la responsabilité. Le Gouvernement conduit la politique de la Nation. Il a un regard aux questions de Défense, de Sécurité et de politique étrangère, domaines de collaboration. Le Gouvernement dispose de l’administration publique, des Forces armées, de la Police Nationale et des services de sécurité (art. 91). Le Premier ministre assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir règlementaire. Il statue par voie de décret. Il nomme par voie de décret délibéré en conseil des ministres, aux emplois civils et militaires ((art. 92). C’est dire si la question est loin de trouver une réponse.
T. MATOTU.