- lun, 14/10/2024 - 08:56
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1621|LUNDI 14 OCTOBRE 2024.
Il reste des bisbilles et le go sera donné aux marchandises et aux passagers à l'embarquement et au débarquement à Kisangani Bangoka (Bangboka, comme on l'écrivait jadis) en trouvant les conditions optimales d'accueil, de sûreté et de sécurité.
Bangoka a revêtu sa plus belle robe. Mais un aéroport parle un maximum de langues s'il s'agit d'un aéroport international comme c'est le cas. L'aéroport doit, avant le go, se doter d'un système de communication, sonorisation et enseignes lumineuses, refaire les parkings véhicules et la route de ce qui fut la troisième ville du pays en passe d'être débarquée par les villes de Kolwezi au Lualaba, Goma au Nord-Kivu, Bunia dans l'Ituri.
Une réunion du Conseil d'Administration de la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme, RVA-SA, Société d'État, autorité qui gère une cinquantaine de plateformes aéroportuaires du pays, tenue mardi 9 octobre à son siège, à Kinshasa, Immeuble Jacaranda, 7470, avenue Roi Baudouin à la Gombe, a ouvert la voie.
Quand il séjournait en Belgique pour une raison de santé, le Président de la République, Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a annoncé, le 6 août 2024, avoir remis à plus tard, un voyage prévu à Kisangani, province de la Tshopo, où il allait inaugurer la nouvelle aérogare de la ville.
Qui ne le sait ? Pour diverses raisons dont d'agenda, une telle manifestation peut se tenir pendant ou après la fin des travaux. Mais, pour Bangoka (code IATA, FKI; code OACI, FZIC), «tout est désormais quasi prêt», a assuré mardi 9 octobre 2024, le Conseil d'Administration de la RVA-SA. «Le système de sonorisation est en route comme les enseignes lumineuses, au total, 92 panneaux de signalisation. Il y a aussi un auvent à prévoir pour protéger contre les intempéries le personnel dédié et les bagages».
«FAIRE TOUT NICKEL».
À cela, il faut noter les travaux de parking pour véhicules qui, « avec l'accompagnement des autorités nationales et locales, pourraient être engagés très vite». Le Président du Conseil d'Administration, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba et les Administrateurs de la RVA-SA, veulent « faire tout nickel ce jour-là. Unanimement, ils ont décidé de faire bouger les lignes ».
Ils envisagent de rencontrer le Vice-premier ministre en charge des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi et le Gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia Lebabonga.
L’entreprise chinoise Zhengwei Corporation, qui a effectué la rénovation de l’aérogare, doit aussi être libérée de sa facture, ce qui lui permettra de procéder à la remise de l’ouvrage à la RVA-S.A.
La réunion du Conseil d'Administration de la RVA-SA attend aussi une solution idoine sur certaines constructions érigées sur les terrains autour du PK10, le long de la route de l’aéroport et autour du pylône électrique du PPSA-1. Les travaux de la route de l'aéroport, longue de 23 km, sont à reprendre.
À en croire San Zong, le responsable des travaux de la société de péage Sopeco, « le financement n'a pas suivi suite au changement de l'équipe gouvernementale. Nous avons les engins, le personnel, mais nous avons manqué de moyens pour préfinancer les travaux».
Construit en 1974 avec les moyens les plus modernes de l'époque, la plate-forme Bangoka dans ce qui s'appelait Stanleyville pendant la colonisation, avait vocation d'être une plate-forme internationale, en remplacement de l'aéroport de Kisangani-Simisini, un un hub entre Lubumbashi, Goma et Kinshasa Sous Mobutu, la compagnie aérienne nationale Air Zaïre y assurait une escale permanente mais, aujourd'hui, seules quelques compagnies privées, CAA et, depuis peu, Mont Gabaon Airlines, la relient aux autres villes.
Dès janvier 2013, la compagnie aérienne belge Brussels Airlines avait envisagé d'y assurer, des liaisons journalières directes depuis Bruxelles, avec un avion Airbus A330-200. Mais l'enclavement et l'absence de développement économique de l'ex-Province Orientale n'ont pas contribué à y attirer des vols réguliers à destination de pays tiers même si les compagnies Ethiopian Airlines, Kenya Airways et Uganda Airlines y ont les yeux braqués sans toujours vraiment se décider.
Kisangani a surtout été le théâtre de plusieurs conflits armés, la rébellion Simba d’Antoine Gizenga et Pierre Mulele menée de 1961 à 1964, le Belge Jean Schramme et le Français Bob Denard, l'opération Dragon Rouge du régiment Para-Commando belge menée pour délivrer des centaines d'otages belges et étrangers retenus à Stanleyville par des rebelles de Christophe Gbenye, la guerre de l'Afdl de l'armée rwandaise, mille autres rébellions, MLC, RCD/K-ML, les combats entre les armées ougandaise et rwandaise, etc. Résultat : la destruction d’une ville et le délabrement de son aéroport.
Annoncé en 2009, le projet de réhabilitation qui a bénéficié d'un financement de 19 millions de $US de la BAD, la Banque Africaine de Développement et du Gouvernement congolais, avait prévu aussi l’aménagement de la piste d’atterrissage portée à une largeur de 60 mètres et une longueur de 3500 mètres, le renforcement et l’extension du tarmac, des voies de circulation, des balisages lumineux.
Mais les travaux avaient mis du temps pour démarrer.
Mais le Gouvernement Sama Lukonde Kyenge n’avait pas abandonné le projet. En mai 2022, un accord fut signé avec l’entreprise chinoise SZTC pour les travaux qui allaient durer 7 mois et le 22 novembre 2022, le ministre des Transports et Voies de communication, Cherubin Okende Senga a fait le voyage de Kisangani pour lancer les travaux. Ce fut en présence des autorités politico-administratives locales et de celles de la RVA-SA.
La reprise imminente des vols par la nouvelle aérogare de Kisangani Bangoka mise aux normes internationales avec l'augmentation attendue du trafic aérien, aura-t-elle un impact sur l'économie de la Tshopo ? Il faut espérer. Il faut surtout y travailler.
D. DADEI.