- lun, 14/10/2024 - 09:06
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Le Soft International n°1621|LUNDI 14 OCTOBRE 2024.
Il s'agit nul doute d'une victoire diplomatique d'autant que des opposants s'étaient manifestés lors du processus du vote. Le Congo a été élu mercredi 9 octobre 2024, à New York, lors de l'Assemblée Générale des Nations Unies, membre du Conseil des Droits de l'Hommes des Nations Unies pour la période de 2025 à 2027. Il a obtenu 172 voix sur 190 et rejoint le Bénin, l'Éthiopie, la Gambie, le Kenya, les cinq pays africains élus à cette instance internationale.
Les cinq pays rejoignent la Bolivie, la Colombie, le Chypre, la Tchéquie, l'Islande, les Îles Marshall, la Macédoine du Nord, le Qatar, la Corée du Sud, la Suisse et la Thaïlande. La ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner qui avait annoncé que le Congo était aussi candidat au Conseil de Sécurité des Nations Unies, a fait publier, jeudi 10 octobre, par son service de presse, un communiqué «exprimant la sincère gratitude (du pays) à tous les États membres qui ont soutenu sa candidature », disant que le pays «s’engage à contribuer de manière significative à l’avancement de l’agenda des droits humains».
Cette entrée au Conseil des Droits de l’Homme « offre (au Congo) une belle opportunité de poursuivre sa collaboration de longue date avec le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme ainsi qu’avec les autres partenaires qui accompagnent ses efforts dans l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le pays, et de renforcer le respect des droits fondamentaux, lutter contre les discriminations, promouvoir l’égalité des genres et défendre les droits des minorités», écrit le communiqué.
Créé en 2006 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Conseil des Droits de l’Homme est le principal organe intergouvernemental des Nations Unies traitant de la question des Droits de l’Homme. Il est chargé de renforcer la promotion et la protection des Droits de l’Homme dans le monde. Composé de 47 États membres, cette Institution met à disposition un forum multilatéral afin de lutter contre les violations des droits de l’homme dans différents pays. Il fait face aux différentes situations d’urgence en matière de Droits de l’Homme et formule des recommandations pour les faire respecter sur le terrain.
« Fort de sa première expérience, la République Démocratique du Congo entend réaffirmer son engagement en faveur des buts et principes de la Charte des Nations Unies, du droit international, y compris la justice économique, et la protection du droit à un environnement sain, conformément au Pacte du Futur adopté le 22 septembre 2024.
La République Démocratique du Congo entend également réaffirmer son attachement, envers un ordre international fondé sur l’État de droit et les droits de l’homme, lesquels constituent l’assise indispensable d’un monde plus pacifique, plus prospère et plus juste. La République Démocratique du Congo est prête à jouer sa partition sur la scène internationale, comme un pays partenaire engagé pour la protection et la défense des droits humains partout dans le monde.
La République Démocratique du Congo s’engage à partager son expérience sur les questions des droits de l’homme, en rapport avec les changements climatiques, les conflits armés, les industries extractives, ainsi que la justice transitionnelle », écrit le communiqué. Qui liste les « cinq grands engagements de la République Démocratique du Congo» en matière de la promotion et de la protection des droits humains, « nombreux et variés».
Dans le cadre du 75ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l'homme célébré en décembre 2023, le Congo « a solennellement pris cinq grands engagements». Qui sont :
◗ 1. Mettre tout en œuvre pour réduire les cas de violences contre les femmes et les filles et poursuivre la mise en œuvre des engagements pris au niveau continental dans le cadre de la masculinité positive.
◗ 2. Faire du droit au développement une réalité à travers des politiques et mesures législatives dans divers domaines, y compris dans le secteur des industries extractives, pour lever les obstacles au développement et assurer la durabilité environnementale. Matérialiser la réalisation des droits des personnes vivant avec un handicap ou le VIH/SIDA, et celles atteintes d’albinisme et les peuples autochtones pygmées, par des mesures concrètes dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle, de l’habitat, de la santé, de l’emploi et de l’accès à la justice.
◗ 3. Renforcer la protection des civils grâce à une police de proximité et une armée républicaine respectueuse des droits de l’homme ainsi qu’à travers des mécanismes efficients de redevabilité tels que l’auditorat militaire et l’inspection générale de la police et renforcer la lutte contre l’impunité à tous les niveaux y compris par le recours à l’expertise médico-légale ; aussi bien pour les abus et violations des droits civils et politiques que pour le droit au développement et les droits économiques, sociaux et culturels; à travers des cours et tribunaux indépendants et disposant des ressources humaines et matériels répondant aux besoins des populations congolaises.
◗ 4. Promouvoir la justice transitionnelle à travers la mise en œuvre de la politique nationale de justice transitionnelle sur toute l’étendue du pays et soutenir activement la redynamisation de l’Entité de liaison des Droits Humains, unique cadre de concertation et de collaboration impliquant les acteurs nationaux et internationaux œuvrant dans la promotion et la protection des Droits de l’Homme.
◗ 5. Renforcer l’espace civique à travers la protection des droits des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes et l’appui aux organisations et associations communautaires engagées dans l’inclusion, la lutte contre les discours de haine et toutes les formes de discrimination, et la participation des femmes et des jeunes dans les initiatives visant la promotion de la paix, de la cohésion sociale, le développement local et la protection de l’environnement en RDC».
ALUNGA MBUWA.