- mer, 20/03/2019 - 05:38
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Sommes-nous à la veille d’un incendie dévastateur dans certaines de nos provinces? Nombre de gens pensent cela. A Paris, sur TV5, le candidat malheureux à la Présidentielle du 30 décembre qui ne s’avoue (toujours) pas vaincu parle d’«un soulèvement populaire», expliquant que «le peuple congolais se prépare à cela». Sauf que Martin Fayulu Madidi parle de tout autre sujet...
Ce dont il est question viendrait plutôt de la ville de Kinshasa - la Capitale du pays - et, très certainement, du centre du pays, dans le Kasaï et... de Mbuji-Mayi. La manifestation organisée à Kinshasa, vendredi 15 mars, à l’issue de l’annonce des résultats des Sénatoriales, a certainement été l’une des plus violentes. Les militants qui protestaient après l’annonce de ces résultats qui ont consacré l’échec de l’UDPS, parti bien implanté au centre du pays et dans la Capitale, ne couraient aucun danger. Les forces de l’ordre avaient reçu ordre de ne point recourir à la force, ni au gaz lacrymogène. Et cela pouvait se comprendre. Ce n’est pas le parti qui s’est fait arroser de gaz lacrymo, des années durant, qui allait l’employer contre ses militants...
Du coup, des groupes de manifestants ont marché jusque dans des zones de haute sécurité et hyper protégées. Celles du boulevard du 30 juin jusqu’au rond-point Socimat.
Dans le Kasaï Oriental, plus précisément à Mbuji-Mayi, on a assisté à des scènes horribles. «La violence a dépassé toutes les bornes», commente un témoin. «Dans la ville, tout a brûlé et aucune force de police en face, dans la rue, pour freiner cette violence», ajoute l’homme qui explique que les conflits ont souvent opposé les individus d’une même ethnie.
Il y aurait eu des revendications purement régionales. Alors que la province compte 5 territoires (Tshilenge, Lupatapata, Katanga, Miabi et Kabeya Kamwanga), un seul est, à ce jour, le plus «récompensé». Le président élu de l’Assemblée provinciale en est issu quand un autre ressortissant du même territoire a été investi candidat gouverneur au scrutin suspendu à l’issue de la réunion interinstitutionnelle du lundi 18 mars.
Or, celui-ci serait un député national pur sang certes, n’aurait pas le niveau intellectuel pour le job. D’autres le citeraient comme originaire du Lomami proche.
«Les décisions de Kinshasa peuvent être fondées et légitimes, encore faut-il les expliquer à la base, communiquer. Or, cela fait cruellement défaut...», poursuit un originaire qui explique que «l’UDPS est notre maison commune. Tout le monde ici est UDPS. Quand un délégué arrive de Kinshasa, les communications délicates ne sont pas toujours pertinentes», gromelle-t-il. «Le risque de fracture est réel. Il faut sauver Mbuji-Mayi. Il faut sauver le Kasaï Oriental».
ALUNGA MBUWA.