- lun, 09/11/2015 - 02:00
Cette nouvelle étape franchie, le Congo va pouvoir lever des fonds via les entreprises chinoises.
Louise Munga Mesozi, ministre du Porte-feuille, accompagnée de son collègue des Mines, Martin Kabwelulu, a présidé vendredi 6 novembre la cérémonie de mise en production de la phase 1 du projet minier SICOMINES,
produit du fameux contrat sino-congolais.
Le volet exploitation minière du contrat est ainsi donc entré en production avec, dans sa première phase, un objectif de 125.000 t/an et, à terme, aussitôt que la question énergétique qui se pose avec acuité au Katanga résolue avec la mise en service du barrage de Busanga, une production annuelle atteignant 250.000 tonnes de cuivre raffiné (à 99%).
La grande différence à la SICOMINES est dans la mécanisation de la production. «Tout y a été automatisé, selon un observateur. C’est la technologie la plus poussée au Congo, la capacité la mieux installée».
La SICOMINES, «avec 10 millions de tonnes de réserves (gisements) en cuivre et 6 millions en cobalt, se positionne désormais dans le Top 10 des producteurs dans le monde. La première cathode de cuivre, produite par cette nouvelle usine, a été officiellement produite vendredi 6 novembre.
COMMUNIQUER POUR EXPLIQUER.
«Aujourd’hui est un tournant dans l’accomplissement du projet SICOMINES», s’est réjoui le secrétaire exécutif du Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais, BCPSC, Moise Ekanga Lushyma.
Le lancement de la production à Kolwezi, capitale de la nouvelle province du Lualaba, s’est déroulé en présence du vice gouverneur de l’Eximbank chinoise et des présidents de CREC et de SINO-HYDRO, arrivés au Congo pour fêter l’événement.
Ces derniers mois, le BCPSC s’est fait fort de communiquer sur le projet. Lors des programmes télévisés comme lors des visites de diplomates. Des diplomates accrédités à Kinshasa - l’Européen Jean-Michel Dumond, le britannique Jan Lambe, le Chinois Wang Tong Qing, un conseiller de l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, Eric Madison, le consul général de Belgique à Lubumbashi Stephane Doppagne, le chef des opérations de la Banque mondiale pour les deux Congo, Ndiaye Ahmadou Moustapha, la directrice pays du PNUD, Mme Priya Gajraj et le représentant résident du FMI Oscar Melhado - ont ainsi été conduits à Kolwezi.
Pour Moïse Ekanga, cette visite d’information entrait dans un cadre de transparence et de redevabilité. «De la SICOMINES, on en parle beaucoup mais peu saisissent réellement la portée de ce projet. L’objet de la présente visite est de toucher du doigt la réalité du projet à son stade actuel», a-t-il indiqué.
La visite a permis aux invités de noter l’avancée du projet. Un personnel local évalué à 3.000 agents, soit 75% de l’effectif, a été recruté et bénéficie de nombreuses formations qui devraient lui permettre de remplacer peu à peu le personnel expatrié chinois à certains postes.
LE REVE DEVIENT REALITE.
L’embauche du personnel local a été effectuée de manière à favoriser les populations riveraines. La société .a consenti à indemniser systématiquement les paysans délocalisés en vue du projet.
«Plus de 60 millions de dollars sont inscrits au budget de la SICOMINES pour la mise en œuvre de la protection environnementale», a indiqué Sun, Rui Wen, directeur général de la SICOMINES.
Voilà huit ans que le projet SICOMINES a débuté lorsque le Congo s’est tourné vers la Chine pour trouver des financements supplémentaires nécessaires à la mise en œuvre de son ambitieux programme de reconstruction et de modernisation.
En septembre 2007, un protocole d’accord est signé entre le Congo et un groupement d’entreprises chinoises. Le 22 avril 2008, le protocole d’accord a permis la signature, entre notre pays et le groupement d’entreprises chinoises, d’une Convention de collaboration mieux connue sous le nom de Projet de coopération sino-congolais.
Outre la réalisation d’infrastructures, ce projet a mis en place une joint-venture dénommée SICOMINES pour l’exploitation commune des minerais entre le Congo et le groupement d’entreprises chinoises. Celle- ci constitue la clé de voûte du Projet puisque cette entreprise de droit congolais joue un rôle de plateforme financière.
C’est la SICOMINES qui emprunte et finance les deux volets de la Convention, à savoir, le Projet Infrastructures et le Projet Minier. C’est elle aussi qui assure le remboursement de la dette à partir des revenus d’exploitation minière.
C’est elle - détentrice des droits et titres miniers - qui garantit, côté congolais, les fonds levés par les entreprises chinoises dans le cadre du Projet. La Convention prévoit qu’après la commercialisation des produits issus du traitement métallurgique des minéraux aux prix les plus rémunérateurs du marché international, la SICOMINES se charge d’assurer le remboursement à hauteur de 66% des financements du projet Infrastructures et du projet minier et de redistribuer les 34% autres aux actionnaires à titre de dividende.
Maitenant que la première catoque est sorte des usines de Kolwezi, il ne reste aux Congolais qu’à rêver aux flux d’investissements dont le pays va bénéficier pour sa reconstruction.
ALUNGA MBUWA.