- jeu, 23/01/2020 - 06:19
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1479|JEUDI 23 JANVIER 2020.
Grosse frustration. Un pays qui n’est pas visité par aucun monarque étranger est comme la Corée du Nord. Mis à l’index. Ne pouvant décoller économiquement. Depuis des années, Kinshasa n’avait jamais reçu une visite d’Etat d’un Président étranger.
En août 2018, deux Européennes de premier plan, l’Allemande Angela Merkel et la Britannique Theresa May Mary se trouvèrent toutes les deux sur le Continent. Sénégal, Ghana, Nigeria pour Mme Merkel. Afrique du Sud, Kenya, Nigeria pour Mme Mary.
Pas une ne put se rendre au Congo.
Le 29 mars 2013, le président chinois Xi Jinping s’est rendu à Brazzaville, l’autre rive du fleuve. Il n’a jamais pensé que de l’autre côté se trouve Kinshasa, la Capitale du... «Grand» Congo producteur d’au moins 70% du cobalt outre le cuivre, le coltan. L’idée ne lui était jamais venue...
Fin juillet 2018, auréolé de son statut de nouvel empereur, Xi Jinping revint en voyage officiel en Afrique, placé sous le signe de la coopération économique. Sénégal, Rwanda si proche, Afrique du Sud où ses homologues lui déroulent les tapis rouges. Aucun projet de visite à Kinshasa. Dire qu’il existe des «programmes chinois». Où sont même les ministres chinois?
Le pays important est celui qui est couru. Beijing, par exemple, la Capitale chinoise, peut compter, dans la même journée, quatre visites de Chefs d’Etat étrangers outre d’autres villes du pays. Kinshasa n’a jamais reçu en visite d’état, aucun autre pays africain. Cela fait des lustre... Et vous dites que le Congo est important?
Mais voilà que des annonces sont faites. La Première ministre belge intérimaire certes Sophie Wilmès est attendue début février à Kinshasa pour «une mission qu’elle mènera en République démocratique du Congo» et qui permettra de «consacrer les relations» entre les deux pays, a annoncé la Rtbf mercredi 22 janvier après sa rencontre avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à Davos, en Suisse, au Forum économique mondial. Le ministre des Affaires étrangères a.i lui aussi, Philippe Goffin et le ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, seront du voyage. Sous le régime des affaires courantes, le royaume peine à se trouver un nouveau Premier ministre après les élections fédérales du 26 mai 2019 qui n’ont pas dégagé une majorité parlementaire claire. Fatshi et Sophie Wilmès ont discuté de «l’importance de communiquer entre les deux dirigeants et de marquer leurs relations plus officiellement».
Sophie Wilmès a souligné que «beaucoup d’investisseurs veulent travailler avec le Congo». Il s’agira de la réouverture du consulat congolais à Anvers et de la nomination d’un ambassadeur congolais à Bruxelles. Kinshasa et Bruxelles sortent d’une crise diplomatique, mais les relations se sont largement normalisées depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Les deux pays avaient scellé leur réconciliation lors d’une visite officielle du président congolais en Belgique en septembre.
Outre la Belge, le Français Emmanuel Macron a annoncé sa venue en 2020 à Kinshasa. Macron et Fatshi se sont rencontrés à Nairobi avec le président Uhuru Kenyatta et récemment à Paris où Fatshi fut accueilli le 12 novembre au Palais de l’Elysée. Dimanche 19 janvier, lors d’une adresse à la diaspora réunie à Londres, le Président de la République a annoncé la visite prochaine à Kinshasa de Mike Pompéo, Secrétaire d’état américain. Signe de réchauffement entre Washington et Kinshasa. Retour du Congo sur la scène mondiale. Vrai retour sur investissement pour Fatshi dont les visites à l’étranger ne se comptaient plus.
D. DADEI.