- mar, 31/10/2017 - 10:44
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Une descente improvisée dans des grandes surfaces de la Capitale a fourni l’occasion au ministre de l’Économie nationale Joseph Kapika de hausser le ton face aux opérateurs économiques peu soucieux de respecter le taux de change fixé par la Banque Centrale du Congo. Une opération de contrôle des prix qui a permis à Kapika, à l’approche des fêtes de d’année, de se rendre compte que la situation économique est loin de s’améliorer, que les prix n’arrêtent leur cycle de hausse.
Une vidéo échangée sur les réseaux sociaux montre un jeune littéralement en sanglots et inconsolable après qu’il a appris la nouvelle de l’augmentation du prix de poulet sur le marché. Si des mesures fortes ne sont pas prises, aussi bien par le gouvernement, par la Banque Centrale que par le secteur, la situation pourrait évoluer dangereusement. Kapika a ainsi pris le devant en déplorant le fait que le taux de change pratiqué par certains opérateurs économiques du pays soit trop élevé par rapport à celui du marché parallèle et celui fixé par la Banque Centrale du Congo.
Il a rappelé au secteur de distribution le respect du taux de change de la BCC. La Banque Centrale a mis à la disposition des banques commerciales du pays une somme de l’ordre de US$ 20 millions en vue de faciliter l’acquisition des devises pour les importations. Cette somme se trouve sur un compte à la Banque centrale du Congo mais les banques commerciales n’ont pas assez de CDF qui leur permettraient d’accéder à ces devises.
Pourtant, après les fortes mesures édictées en juillet dernier par le Président de la République créant un Comité de pilotage stratégique du Gouvernement placé sous la direction de son Directeur de Cabinet, le professeur Nehemie Mwilanya Wilkondja, mettant du coup une sorte de régime d’exception en vue de la sauvegarde de l’économie nationale en péril, l’économie avait semblé reprendre du souffle.
Une sorte de frémissement s’était observé, une sorte de changement de direction que d’aucuns avaient appelé normalisation bien qu’encore timide.
Selon des chiffres de la Banque Centrale du Congo, institut d’émission, à la dernière semaine du mois de septembre, l’indice des prix à la consommation avait connu un taux d’inflation de 0,81% contre 1,03% la semaine précédente, portant le taux cumulé annuel à 37,75%. Toute proportion gardée, le taux d’inflation avait été annoncé comme pouvant atteindre 53,27 % fin décembre 2017.
ESPRIT CITOYEN.
En glissement annuel, il se situait à 48,29 % face à un objectif de 7,0%. Le taux de croissance économique en 2017 devrait se situer à 3,2% contre une estimation de 3,1% en mars et une réalisation de 2,4% en 2016. Autre indicateur économique observé, le moral des patrons avait repris la bonne direction.
Après trois mois consécutifs de méfiance, les patrons affichaient, en août, un regain d’optimisme sur l’évolution de l’économie nationale. Le solde global de leurs opinions s’est redressé à +3,2 %, venant de -1,9 % un mois plus tôt. Une reprise de confiance liée principalement à l’amélioration dans les industries extractives, manufacturières ainsi que dans la production énergétique. Côté marché des changes, au 28 septembre 2017, le marché des changes renseignait, d’une semaine à l’autre, une relative stabilité dans ses deux compartiments. Le taux de change s’est situé à 1.566,87 CDF le dollar américain et 1.581,03 CDF respectivement à l’interbancaire et au parallèle, dégageant, d’une semaine à l’autre, une dépréciation de 0,26 % et une appréciation de 0,30%. Rappel: en juillet 2017, au moment où le Chef de l’État avait annoncé ces décisions, un dollar américain s’échangeait contre CDF 1.707,34, mettant le cap à CDF 2.000. Un an auparavant, le même dollar s’échangeait contre CDF 950.
Sur base des données de réalisation à fin juin dernier, le taux de croissance économique en 2017 devrait se situer à 3,2% contre une estimation de 3,1% au mois de mars de l’année en cours et une réalisation de 2,4% en 2016.
Au niveau de l’offre, le secteur primaire serait le principal moteur de la croissance dont la contribution se situerait à 1,79 point de pourcentage, impulsée principalement par la production minière. La reprise du secteur primaire serait expliquée par la branche «Extraction» avec une contribution de 1,51 point de croissance suite à l’amélioration de la production de principaux produits miniers, consécutive au maintien de la reprise des cours mondiaux des matières premières exportées.
Le secteur secondaire viendrait en deuxième position, avec une contribution de 1,27 point de croissance, suite au bon comportement des branches Bâtiment et travaux publics et Industries Manufacturières, attestée par des contributions respectives de 0,54 et 0,57 point, suite à la prise en compte de la production de deux nouvelles cimenteries (CIMKO et PPC Barnet). Il faut dire qu’en dehors d’un esprit citoyen au sein du secteur économique plus porté sur des anticipations, rien de durable ne sera possible.
ALUNGA MBUWA.