- ven, 30/09/2016 - 01:22
C’est l’histoire de la poule et de l’œuf.
Avec le surgissement des réseaux sociaux qui donnent des capacités à qui veut diffuser des informations et interagir grâce aux TIC, la communication vit son ère de totale dérégulation. Impréparé, notre pays subit de plein fouet ce choc technologique. S’il communique, sa communication est à la peine, noyée par les médias périphériques planétaires qui s’imposent comme LA référence à nos Populations. Il n’y a pas un bulletin d’information qui ne démarre sans le Congo, qui n’aligne trois, quatre voire cinq sujets sur notre pays. Jamais on a diabolisé un pays à ce niveau! Certes, le Congo parle et brille mais parler - ce qui équivaut à informer - n’a jamais été communiquer. Communiquer ce pourrait être se taire... Mais poser des actes d’adéquation. Ceux que les populations attendent. Bien faire et faire savoir.
Des élus s’éloignent d’une ligne politique tracée et connue, couvrent d’insultes les dirigeants, désertent leur hémicycle, aucun acte de discipline ne vient! L’insulte devient LA règle et les voici lever des fonds et faire des émules. Il faut saluer Kamerhe qui, par un coup KO, a évincé deux de ses cadres les plus emblématiques Ewanga et Lubaya. La démocratie c’est la discipline, Montebourg et Macron le savent. C’est cela communiquer. LA cohérence comprise. Mais l’art de la communication emprunte à l’art de la guerre. Vous ne pourrez défendre un site assiégé en vous réfugiant en interne mais en vous déployant. Or, le Congo ne s’est jamais déployé à l’externe quand des médias l’ont assiégé. Notre pays n’a pas construit un système de communication. Il ne dispose pas d’agence de presse.
Alors qu’une multitude de médias nous envahit! Alors que Twitter et Facebook nous assaillent, disent tout - et n’importe quoi -, sont repris par des agences de presse citées par des dirigeants déterminat la conduite du monde! Telles ces démissions de ministres! Cette rumeur nauséabonde sur la santé du Chef de l’Etat qui fait écho en Belgique et ailleurs! Et, last but not least, cette manipulation sur la rencontre avec le Pape François. Il n’existe de politique que soutenue par une communication pensée, réfléchie, anticipative et non celle a posteriori, au coup par coup. Celle-là est une communication de justification. Mais il faut tenir la diplomatie. Histoire de la poule et de l’œuf. Quand l’homme politique en vient à se justifier c’est qu’il a échoué à communiquer. L’exercice de justification est un exercice périlleux.
Le Président Joseph Kabila Kabange a regagné la Capitale mardi dans la soirée après une visite de 24 heures au Vatican où il a eu un entretien avec le Pape François.
Le Chef de l’Etat et le Souverain Pontife ont échangé sur des questions se rapportant aux relations entre Kinshasa et le Saint-Siège et la nécessité de les renforcer en vue de relever les nombreux défis qui se posent au Congo.
Le Pape a promis le soutien de l’Eglise catholique - la plus importante sur le Continent africain en termes du nombre de croyants catholiques - et de tout mettre en œuvre pour promouvoir le bien-être collectif, notamment par le truchement d’une collaboration franche entre les différents acteurs politiques, les représentants de la société civile et les communautés religieuses.
SERIEUX ET CONCENTRE.
Sur le dialogue en cours dans la Capitale, le Pape François a souhaité qu’il soit le plus inclusif possible afin qu’il puisse déboucher à un accord consensuel et à la stabilité du pays par des élections libres, transparentes et apaisées. Joseph Kabila Kabila avait été reçu lundi 26 septembre.
Arrivé à 10 heures, le président a été accueilli par le pape et les deux hommes se sont retrouvés dans la bibliothèque de la maison pontificale du Vatican où se déroulent habituellement les entretiens. Après un entretien d’une vingtaine de minutes au cours duquel le Pape est apparu sérieux et concentré - le cas du Congo et du Kivu s’y prêtait fort bien - l’ambiance était plus détendue à la sortie quand les deux hommes ont pris congé l’un de l’autre en se serrant la main devant les photographes.
C’est ici que François a remis en cadeaux ses encycliques au Chef de l’Etat. Accompagné d’une douzaine de personnes dont les ministres Raymond Tshibanda des Affaires étrangères et Alexis Thambwe Mwamba de la Justice, l’Ambassadeur accrédité en Italie Albert Tshisekela, son collègue près le Saint-Siège Jean Pierre Amuli et des diplomates congolais, le président a présenté sa suite au Pape. «Rencontre au sommet qui a mis en évidence la volonté commune de voir le Congo atterrir en douceur et poursuivre sa marche vers le développement dans la paix et la cohésion nationale», écrit le site d’information de la Présidence de la République.
Qui poursuit: «Immédiatement après (avoir pris congé du Pape), le Chef de l’Etat a eu des échanges fructueux avec Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire chargé des relations avec les Etats en l’absence du secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, parti assister à la signature de l’accord de paix historique en Colombie.
Il s’est agi de l’évaluation de l’accord-cadre signé récemment entre le gouvernement congolais et le Saint-Siège. Ce regard a permis de toucher du doigt les questions existentielles du Congo au plan social», poursuit le site. «L’entretien (était) empreint de cordialité et de chaleur humaine, sans aucun doute».
«Une attention particulière a été accordée aux graves défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements dans la capitale», écrit le communiqué publié peu après l’audience. Le Saint-Siège insiste sur «l’importance de la collaboration entre les acteurs politiques, représentants de la société civile et les communautés religieuses, en faveur du bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays».
Notons que le Congo est suivi de près par le Vatican. Mi-septembre, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya n’avait pu participer au «C9», le conseil de cardinaux qui conseillent le pape dans le gouvernement de l’Eglise, retenu par «des engagements pastauraux». A la veille de cette audience, le pape François avait reçu Mgr Jean-Marie Mupendawatu, ancien secrétaire du Conseil pontifical pour la santé, originaire du Nord-Kivu qui l’a informé sur la situation sécuritaire du Nord-Kivu.
«Ces assassinats se perpétuent dans un silence honteux, sans même attirer notre attention», avait déploré le pape le 15 août lors de l’angélus, rappelant que ces populations font partie de celles qui n’ont pas les moyens d’attirer l’attention de l’opinion publique mondiale». De son côté, le nonce apostolique, Mgr Luis Mariano Montemayor a fait état de l’inaction du pouvoir.