Matata, An-1, à chacun son bilan
  • ven, 10/05/2013 - 17:57

C’est une grande première. Jamais, de mémoire de journaliste, un Premier ministre zaïro-congolais n’a présenté un tableau synthèse de l'évaluation de ses ministres. Mais Augustin Matata Ponyo vient de le faire. C’est donc ce Premier ministre lève-tôt qui est resté esclave de sa logique qui consiste à évaluer l'action de chaque membre du Gouvernement en vue d’un compte-rendu global à la population. Cet exercice va bien au-delà du simple souci de transparence. Bien au contraire, en bon élève de Jean-Jacques Rousseau, Augustin Matata Ponyo aura bien assimilé le principe sacro-saint du «Contrat social» sur lequel repose toute gestion démocratique de la chose publique.

LE SOFT INTERNATIONAL N°1225 ED. VENDREDI 10 MAI 2013.

Ainsi donc, au terme d'une année de gestion, il était temps pour le Premier ministre d'évaluer les autres membres du Gouvernement. Un exercice rigoureux qui a le mérite d'émuler les «canards boîteux» à faire mieux. Si une chose est d'être ministre, une autre et la plus importante, est d'accompagner le Premier ministre dans l'atteinte des six objectifs de son Programme quinquennal, présenté le 09 mai 2012 devant la chambre basse du Parlement. Sur le palmarès de Matata Ponyo, les deux vice-Premiers ministres viennent en tête de listes. Mais n'obtiennent pas la même côte. Si Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre et ministre du Bidget s'en est plutôt bien tiré avec 94,19%; son collègue de la Défense nationale est le seul membre du Gouvernement à ne pas franchir la moyenne avec 43,79%. S'il faut puiser dans le jargon académique, on lirait sur les valves: «Mukoko Samba: Très grande distinction. Luba Ntambo: ajourné total».

Laurel KANKOLE n
Forum des As,9 mai 2013.

De l’an I du Gouvernement Matata, on peut tout oublier. Sauf le fait que la RDC est non seulement écoutée, mais aussi et surtout entendue à l’internationale. La preuve la plus éclatante est ce changement de lecture du nec plus ultra de la communauté internationale par rapport au dernier épisode du feuilleton tragique dénommé «agression rwando-ougandaise déguisée en rébellion». Pour une fois, le monde occidental dans son ensemble désigne clairement le Rwanda comme sponsor de la rébellion qui opère dans les Kivu. Pour une fois, la RDC peut compter sur le soutien sans équivoque du Conseil de sécurité dans la défense de l’intégrité de son territoire. Pour une fois depuis longtemps, le chef du Gouvernement congolais a droit au tapis rouge dans les capitales occidentales.

Et comment ne pas relever l’organisation du XIVème sommet de la Francophonie à Kinshasa. Un événement à portée quasi planétaire. La diplomatie congolaise sur laquelle il était de bon ton de gloser est en train de renaître de ses cendres.

Chapeau au tandem Tshibanda- Tunda dont le mérite est de mettre en œuvre - dans la complémentarité - les grands axes diplomatiques tracés par le Président!

Reste la question de l’amélioration des conditions de travail et, plus intimement, de l’ordinaire du diplomate congolais.

Reste aussi le nécessaire déploiement d’un personnel diplomatique de qualité à la Centrale ainsi que dans les capitales qui comptent. Certains de nos partenaires extérieurs n’ont toujours pas compris que la représentation diplomatique r-dcongolaise dans leurs pays se limite… au chargé d’affaires.

Si la voix de la RDC est de plus en plus entendue, c’est parce qu’aussi place RTNC2, s’est installé depuis l’époque Muzito, un virtuose de la parole. Lambert Mende Omalanga incarne sans doute comme personne depuis l’avènement des Kabila le ministère de la Communication.

Plus que le porte-parole du Gouvernement, Mende est l’avocat du Régime.

Dans un pouvoir où beaucoup préfèrent nager sans se mouiller, profiter des délices du pouvoir sans le défendre à haute et intelligible voix, Lambert Mende est l’un des rares à demeurer au front.

Tel un boxeur sur le ring, il prend des coups au nom du pouvoir et sait placer ces uppercuts qui font mal. à l’interne comme à l’international, on peut tout reprocher à Lambert Mende, sauf son silence quand il s’agit de communiquer. S’il prêche la parole du Gouvernement, l’icône de Lodja a entrepris de numériser l’audiovisuel.
à Kinshasa comme en provinces, la télé et la radio publiques sont mises au régime de la modernité. Féru des nouvelles technologies, Lambert Mende arpente les marches de la Cité de la RTNC à Lingwala et descend en provinces pour installer les médias d’état dans le numérique.

Ce vent de modernisme qui a même dépoussiéré l’ex-Renapec, siège du cabinet du ministre de la communication et médias, devenu un bijou où l’air douillet accueille le visiteur dès la porte qui ouvre sur le hall du bâtiment.

Longtemps confiné dans ses dimensions ancestrales de la Poste et Télécommunications, le ministère situé avenue des Huileries a amorcé sa sortie du ghetto. Perfectionniste devant l’éternel, son nouvel occupant a d’abord relooké l’immeuble abritant le ministère. Un coup de peinture et le bâtiment retrouve sa seconde jeunesse et revit.

Au- delà du cosmétique, du lourd. A l’ère et à l’heure du tout numérique, Kin-kiey Mulumba a consacré ses 365 jours à référencer la RDC. Un préalable pour un pays qui veut exister au 21ème siècle. Chose faite avec une adresse pour le Congo/Kinshasa.

Bonjour le «portail électronique gouvernemental». Un autre exploit dans la même veine est la «fibre optique». Cette révolution qui va catapulter la RDC dans le haut débit. Chose quasiment réalisée. Sur le front des recettes à verser au Trésor public, le ministre Kin-kiey semble avoir trouvé le bon filon.

Dans la foulée du XIVème sommet de la Francophonie, il y a eu un autre événement qui témoignait du grand retour de la RDC sur la scène internationale. Il s’agissait de la conférence des ministres africains de la Culture tenue à Kinshasa.

En somme, une espèce de la conférence ministérielle de l’Union africaine version culture. Un succès de l’avis de tous les participants venus de quatre coins du Continent.
Une réussite que les observateurs ont mis à l’actif du ministre ayant en charge la culture Baudouin Banza. Par - delà tout, cette conférence amplifiait la voix du Congo/ Kinshasa au niveau de l’Afrique.

José nawej n
Forum des As,
9 mai 2013.

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