Le syndicat de l’OCC offre 150 maisons modernes aux travailleurs cotisants
  • mer, 03/11/2021 - 04:28

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1538|MERCREDI 3 NOVEMBRFE 2021.

Ils avaient accepté des retenues mensuelles sur salaires. Cela faisait dix ans que ça durait. Mais ils avaient foi en leur organisation syndicale. Cinq cents travailleurs de l'OCC, l'Office Congolais de Contrôle, toutes catégories socio-professionnelles confondues, peuvent désormais se frotter les mains. Les fruits commencent à tomber…

«UN JOUR GLORIEUX».
Le samedi 30 octobre, jour solennel. Devant leur ministre, celui du Commerce Extérieur Jean-Lucien Bussa Tongba, devant le 1er Vice-président de la Chambre basse, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, au titre de représentant personnel du Président de la République accompagné du Secrétaire général du parti présidentiel UDPS, Augustin Kabuya Tshilumba, non loin du village Mbenzale, sur le site Kanda, dans la commune de la N'Sele, en banlieue est de la Capitale Kinshasa, 150 travailleurs se sont fait remettre les clés des premières maisons de 5 chambres et sont devenus propriétaires sur un espace de terre qui s'étend sur 180 hectares.

Occasion de se remémorer des moments difficiles et inoubliables, «ce jour glorieux qui marque une étape importante du syndicalisme en République Démocratique du Congo, avec la livraison des maisons construites pour les travailleurs et par les travailleurs eux-mêmes, à travers leur syndicat, alors que le commun des mortels a toujours tendance à caricaturer tout syndicat comme étant un creuset des revendications de divers ordres, qualifiées à tort ou à raison d’excessives».

Et comme de coutume, «de rendre gloire et grâce à Dieu Tout Puissant pour les merveilles qu’il a réalisées au Corps des Volontaires de la Confédération Syndicale du Congo, afin qu’il puisse matérialiser cette œuvre en dépit des contraintes éprouvées tout au long de son cheminement», déclare avec émotion le président du Comité exécutif national de la Mutuelle Corps des Volontaires de la Confédération Syndicale de Congo, CVC, Fortunat Ndambo Mandjuajua.

Puis « de remercier l’UDPS, dont nous sommes membres depuis fort longtemps, et plus particulièrement, son président a.i en la personne de Jean-Marc Kabund-A-Kabund, parti dont l’idéologie corrobore fort heureusement avec le projet de société de notre syndicat, la Confédération Syndicale de Congo ; (l'UDPS) pour le soutien et les conseils de bonne gestion que nous ne cessons de recevoir des animateurs de cette grande école de la démocratie, créée entre autres par notre grand leader Étienne Tshisekedi wa Mulumba, d’heureuse mémoire, dont le vœu le plus ardent est de voir un jour la population congolaise se prendre en charge ».

«FONDS PROPRES».
Fortunat Ndambo Mandjuajua raconte la petite (mais grande) histoire d'une «exaltante, passionnante et épuisante œuvre de construction de ces logements sociaux, financés sur fonds propres à 99% par les travailleurs de l’OCC intéressés, depuis avril 2012, sous la direction de la Mutuelle CVC dont nous avons la responsabilité de gérer».

« La décision de créer un lotissement pour les travailleurs de l‘OCC au soir de notre longue carrière syndicale de vingt-et-un ans (...) fut prise au vu de la nécessité d’offrir aux travailleurs en proie à diverses tracasseries, un logement décent, en plus du succès que nous avons glané tout au long de notre parcours syndical, non seulement au profit de l’OCC par la sauvegarde de ses activités légales maintes fois menacées, mais aussi au bénéfice des travailleurs qui ont obtenu notamment un barème salarial indexé dont les effets se font sentir jusqu’à ce jour et une Convention collective d’entreprise protégeant les intérêts de tous et particulièrement ceux de la femme au travail ».

Fortunat Ndambo Mandjuajua fait part «de la quasi-totalité (de ses vingt-et-un ans passés à la tête de la délégation syndicale nationale) nonobstant ses deux licenciements sans préavis, ses trois mises à pied de 15 jours chacune et les multiples mandats d’arrêts dont il a été victime, sans compter les menaces et violences physiques subies, dont les stigmates sont visibles à l’œil nu».

Il explique que c'est par la seule volonté de l'homme que ce site autrefois «une savane sans route, un vaste champ d’herbes, ni ligne électrique, ni point d’eau», est en train de voir 260 ouvrages sortir de terre, avant de remercier un ancien Directeur général de l’OCC, Albert Kasongo Mukonzo «qui a libéré à temps nos retenues sur salaires jusqu’au moment où il a quitté l’Office».

«REMPLIS DE FOI».
A son départ, le projet connaît «énormément de difficultés». C'est l’arrivée d'un fils maison, l'actuel D-G a.i, Gaby Lubiba Mampuya, qui sauve le chantier. Lui, «avec qui nous avons œuvré comme délégués syndicaux au sein de cet établissement public, (va résorber) tous les retards dans le processus de libération des retenues sur salaires, allant jusqu’à 4 mois, comme c’est le cas ce jour et même plus », explique Fortunat Ndambo Mandjuajua.

Hommage rendu également par le ministre «à ceux qui bâtissent ». « Sans eux, cette surface de terre serait demeurée presque dix ans, une immense étendue d’herbes sauvages. Mais, remplis de foi, des modestes bâtisseurs ont ouvert ce chantier un matin comme celui-ci, le 19 mai 2012. Beaucoup l’ont abandonné en chemin. Après avoir accompli tant bien que mal leur part de tâche, certains ont été écartés du théâtre des opérations par les aléas de l’histoire. D’autres ont tenu bon, ou sont venus prêter mains fortes à l’ouvrage, pour assurer son avancement et sa visibilité enfin éclatante aujourd’hui sous le soleil de la N’Sele».

De féliciter la Mutuelle CVC. Et tous ceux «qui ont soutenu cette belle aventure. Certaines équipes dirigeantes, plus que d’autres, ont réussi à gérer l’Office avec performance technique et financière. Ce qui a permis notamment d’assurer le paiement régulier des salaires sur lesquels des retenues ont été prélevées directement à la source. Les retenues salariales correctement gérées par la mutuelle syndicale ont ainsi permis la poursuite des travaux.

À terme, comme cela peut arriver souvent dans la marche de l’histoire, des éléments accélérateurs sont survenus, tant au plan de la politique nationale qu’à celui de la gestion interne de l’Office Congolais de Contrôle. Des ouvriers de la première heure et ceux de la dernière heure se sont unis plus qu’avant pour conduire à maturité un chantier qui cadre à la fois avec la vision du Chef de l’État portée par le slogan « le peuple d’abord », et avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), relatifs à l’élimination de la pauvreté et à la promotion du bien-être social ».

Puis : « Il y a des hommes et des femmes qui font l’histoire, tandis que d’autres se contentent de la voir s’accomplir».
D. DADEI.


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