- lun, 15/02/2021 - 15:08
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1518|LUNDI 15 FEVRIER 2021.
Mike Mukebayi Nkoso porte une estocade sur Gentiny Mbaka Ngobila. Il lui conteste physiquement son projet de mise en concession des espaces publics.
Après la privatisation maquillée du marché central dit Zando, le gouverneur de la ville de Kinshasa n’ira plus loin. En tout cas, Mike Mukebayi Nkoso est déterminé à lui tenir tête. Branle-bas. Le député provincial, élu de Lingwala, ne lésine pas sur les moyens pour s’opposer au projet de l’Hôtel de ville de mise en concession des espaces publics servant de terrains de foot dans la Capitale.
Le week-end, soutenu par la population et certains députés nationaux dont Eliezer Thambwe, Mukebayi a fait arrêter les travaux de construction de clôture du terrain Comet, face à la maison Schengen. Selon l’élu, le ministre Ngobila en charge de Jeunesse et Sports fait l’objet d’une interpellation à l’Assemblée provinciale de Kinshasa du fait de ce projet qui cible également d’autres espaces publics dans la capitale.
LE FAIT ACCOMPLI.
L’Hôtel de ville souhaite mettre les élus locaux devant un fait accompli en anticipant çà et là sur des travaux de mise en concession. Le terrain de foot à la 7ème rue, Place commerciale, à Limete, est aussi concerné, à en croire Mukebayi.
Pour l’instant, c’est plutôt un grand parc de jeu qui est en construction sur la bande de terre qui sépare le petit boulevard du grand boulevard, entre les 1ère et 4ème rues, côté industriel. Rien, aucun panneau ni tableau, comme il est d’usage, pour renseigner sur l’ouverture d’un chantier. Sauf une grande muraille métallique posée sur le lieu, bloquant tout passage et contraignant tout le monde à faire un long contour soit vers la 4ème soit vers HJ Hospitals, à l’entrée Funa.
«Voilà le genre de gouverneur pour qui votre ministre de l’Intérieur exige aux Assemblées provinciales de geler toute initiative de destitution. C’est dommage, comment et où les élèves qui reprennent le chemin de l’école ce 22 février vont devoir passer?», se révolte un passant.
Deux grandes écoles se situent entre les 3ème et 4ème Rues. «Toutes les cultures vivrières ont été rasées en ce lieu au motif qu’elles sont polluées au plomb que rejettent des véhicules… Pour l’Hôtel de ville, le parc de jeu, par ce temps de pandémie de Covid-19, est sans risques pour nos enfants!», s’emporte un riverain.
Qui rappelle que «l’article 53 de la constitution stipule que toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations».
Même s’il est vrai que le plan d’aménagement de la province relève de la compétence exclusive de la province selon l’article 204 de la Constitution, l’article 203, aligne cependant l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement parmi les matières suivantes sont de la compétence concurrente du Pouvoir central et des provinces. Kinshasa a certes e statut de province, mais la ville a ceci de particulier, elle est la capitale du pays et le siège des institutions nationales.
Le gouvernement central doit donc avoir l’œil sur les projets visiblement sans tête ni queue de l’Hôtel. L’opération Kin Bopeto tourne à la confusion, à la privatisation des espaces publics. Au Soft International, un expert rappelle que, grâce à la coopération française, la capitale a été dotée d’un Plan particulier d’aménagement (PPA) de la partie nord de la ville de Kinshasa ainsi que le Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération kinoise (SOSAK) rendus publics en août 2015. L’Hôtel de ville n’a que faire des projets… «sans intérêts pécuniaires».
POLD LEVI.