Concertations nationales: Kengo paraît décidé d’y aller plus vite
  • sam, 10/08/2013 - 09:16

Après un mois de remise en force en Europe, le président du Sénat a regagné le pays dimanche 4 août via la Belgique. Que n’a-t-on pas dit en son absence! Il a quitté le pays après qu’il eût signé avec le président de la Chambre basse Aubin Minaku un «Rapport» - un soubassement - devant permettre au Chef de l’Etat de créer les Concertations nationales. Les deux personnalités agissant ensemble proposaient au Chef de l’Etat le texte de l’ordonnance posant les principes de ces Concertations.

HATEZ-VOUS, MAIS LENTEMENT...
Il n’en fallait pas plus pour faire monter la moutarde au nez de l’opposition - les oppositions. Orfèvre en la matière, Kengo ne pouvait ignorer la détonation à laquelle donnerait lieu cette patate chaude! Jouant au dedans - tout comme au dehors - celui qui connaît et a pratiqué nombre d’hommes politiques du pays, de là, son extraordinaire longévité politique - trois fois Premier ministre de Mobutu - a quitté le pays tout en laissant ses lieutenants sur place. S’il avait été à la manœuvre dans un projet de Front commun de l’opposition, il est aussi celui qui initie le Conclave de l’opposition. Avait-il besoin de se faire adouber? Si oui, il aura parfaitement bien joué. Plutôt que d’être à Kinshasa, il s’en éloigne, laissant à d’autres le soin de se salir. C’est précisément parce qu’il quitte Kinshasa, que d’autres «reprennent» le projet - loin des yeux, loin du cœur? - et durcissent les demandes de l’opposition face au pouvoir... Mais cela aurait pu être un retrait stratégique pour cet stratège hors pair. Alors qu’on le croyait refroidi, voilà Kengo est - aussitôt qu’il a mis les pieds à Kin - plus décidé que jamais, voulant y aller plus vite, en finir plus vite. Du moins en donne-t-il l’impression! La même impression est celle qu’il laisse aux observateurs lors de sa rencontre lundi 5 mai avec le président de l’Assemblée national Minaku. Droit au but, il confirme les cinq thématiques, annonce la nomination du secrétariat technique «dès demain», du projet de budget «dès demain». Mardi, rien ne se passe... Mercredi, non plus. Certes, mardi, les deux hommes - qui forment le présidium ont été reçus ensemble par le Chef de l’Etat. Pour les derniers réglages.
Mais si Kengo est décidé d’y aller très vite, au Congo, il n’a jamais été prudent de courir trop vite. Est-ce pour cela que les choses paraissent soudain traîner un tout petit peu? Le conseil souvent donné en pareille circonstance est: hâtez-vous, mais lentement...
Voulues inclusives, si ces concertations ne peuvent l’être, la question de leur pertinence se posera du coup. Dans ce cas, aux grands maux, les grands remèdes. Au Président de la République reviendra le soin de s’assumer comme «garant» et «symbole de l’unité nationale».
D. DADEI

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