- ven, 24/06/2016 - 03:39
Le gouvernement américain a annoncé jeudi 24 juin sur le site du ministère des Finances - le Trésor américain, US Department of The Treasury - des sanctions financières visant le général Célestin Kanyama Tshisiku, commissaire provincial de la ville de Kinshasa. Il s’agit d’un message fort à effet psychologique.
Washington se détache de ses partenaires européens dont certains prônent jusqu’à ce jour la modération hormis la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Le gouvernement américain en contact ces dernières semaines avec nombre de dirigeants du G-7 qui s’en vantaient, reproche au général Kanyama des «violences envers des civils» alors que les Kinois majoritairement le prennent pour un héros dans la lutte contre le banditisme urbain. Tous ses avoirs «basés aux États-Unis ou en possession de citoyens américains sont gelés» et «tous les citoyens américains ont interdiction d’effectuer des transactions avec lui», selon le communiqué du Trésor américain.
Directeur du Bureau de contrôle des avoirs étrangers au département du Trésor américain, John Smith fait état «d’un schéma répressif, avec des arrestations d’opposants et la répression violente de manifestations politiques afin d’éviter la programmation des élections nationales».
REACTIONFERME DE KINSHASA.
Présent à Washington au moment de l’annonce de ces sanctions, le conseiller principal en charge des questions diplomatiques du Chef de l’Etat, l’ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi a réagi avec fermeté dans une déclaration condamnant ces sanctions et estimant qu’elles «mettent en péril nos relations bilatérales». «La République Démocratique du Congo condamne les mesures prises ce jour par le Gouvernement des Etats-Unis. C’est une atteinte à notre souveraineté et cela mettra en péril nos relations bilatérales. Cela ne fera qu’enhardir ceux qui cherchent à diviser notre nation et entraver notre processus démocratique», déclaré l’ambassadeur peu après l’annonce de ces sanctions.
«Alors que la RDC est confrontée à d’importants défis politiques, économiques et sécuritaires, nous nous félicitons de l’appui des partenaires internationaux. Nos efforts, en particulier pour organiser des élections, bénéficieront d’encouragements des personnes intéressées par un processus libre, équitable, transparent et pacifique, comme nous l’avons vu de certaines organisations internationales à ce jour». «En dépit de cette décision prise par l’administration Obama, nos efforts pour coopérer et travailler avec des partenaires étrangers se poursuit». L’ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi poursuit à Washington, DC une mission de consulter des responsables politiques américains concernant les mesures prises par Kinshasa pour faire avancer à la fois un dialogue national et le processus électoral. «Nous continuons à rechercher un consensus par le dialogue, mais aussi, nous avons pris des mesures qui ont permis à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de continuer à préparer les élections, y compris l’allocation des fonds pour faciliter l’identification et l’enregistrement des électeurs congolais pour les élections à venir».
ALUNGA MBUWA.