- mar, 11/04/2017 - 04:38
Félix quitte le pays convaincu que son appel à manifester serait un bide.
Un appel à manifester à Kinshasa répercuté par l’UDPS s’est perdu dans le vide lundi 10 avril 2017, la population préférant massivement se terrer chez elle plutôt que de se lancer dans la rue.
«Comme il y a des policiers partout, j’ai préféré ne pas sortir», a confié à l’Afp Brel Kabeya, «chailleur» (vendeur à la criée) «acquis au changement». Sympathisante de l’UDPS, Aurélie Makuntu, vendeuse sur un marché du sud de la capitale, explique avoir fait le même choix «pour éviter de (se) faire tuer ou blesser». Paulin Kangudia, fonctionnaire, déclare lui qu’il voulait «absolument (se) rendre au boulot», mais constate qu’»il n’y a pas de transport». Pas question pour lui de manifester pour que des gens de l’UDPS «aient des postes au gouvernement»: «Non, ça jamais !».
A la mi-journée, la bouillonnante capitale Kinshasa était une ville relativement fantôme.
PREMIER APPEL POST-TSHITSHI.
Le vacarme de la mégapole de près de 10 millions d’habitants habituée aux violences à caractère politique a fait place au silence caractéristique des journées de tension, alors que la présence policière et militaire préventive n’était visible qu’à des points stratégiques.
Si l’UDPS avait appelé la population à manifester dans toutes les villes du Congo, la marche annoncée à Kinshasa n’a pas eu lieu.
Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, fils d’Etienne Tshisekedi décédé le 1er février en Belgique, qui réclamait ouvertement le poste de Premier ministre, et qui a signé le communiqué à la suite d’un «appel de Marraketch» de l’ancien gouverneur du Katanga, le richissme Moïse Katumbi Chapwe, a préféré, plutôt que de rester à Kinshasa et au pays pour manifester avec ses troupes, s’envoler la veille après-midi pour Addis Abeba.
L’appel de l’opposition «à une déferlante populaire (...) a été un échec», a estimé devant la presse le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoku, secrétaire général de la Majorité présidentielle.
A Kinshasa, le directeur d’une chaîne de télé populaire Molière Tv Léon Nemaalemba écrit sur son compte Facebook: «Quelque soit la raison, même si on venait de lui annoncer le décès de sa mère, on abandonne pas ses troupes la veille d’une manifestation programmée d’une telle ampleur où des incidents, des blessés voire des morts étaient attendus. C’est l’histoire du pilote dont l’avion en vol brûle qui annonce aux passagers qu’il saute avec le seul parachute disponible pour aller chercher du secours. Il aura très difficile à se justifier encore et encore auprès de ses combattants». Le premier vrai test de manif anti-pouvoir post-Tshisekedi se mue ainsi en bide.
Le Soft International avec l’AFP.