Des ministres peu connus mais des Cv canon
  • lun, 07/05/2012 - 21:57

LE SOFT INTERNATIONALE N° 1167 DATE LUNDI 7 MAI 2012

Un texto a fait un buzz le week end. Il portait sur le tout nouveau ministre de l’Economie Jean-Paul Nemoyato Bagepole. Membre influent du parti CDC (Convention des démocrates chrétiens), originaire de la province Orientale tout comme le co-président de ce parti, le Sénateur Florentin Mokonda Bonza, le texto expliquait que Mokonda Bonza et le Député Gilbert Kiakwama kia Kiziki (Bas Congo) ont résolu d’effacer Jean-Paul Nemoyato Begepoli des listes du parti chrétien.

Explication: Nemoyato a accepté de faire partie du Gouvernement de la Majorité présidentielle conduit par le Premier ministre Augustin Matata Ponyon Mapon. Commentaire assassin du texto: «Mokonda et Kiakwama voulaient ce poste pour eux».

LES DEUX PARLEMENTAIRES N’ONT PAS APPRECIE.

Les deux parlementaires n’auraient donc pas apprécié la blague...
Il est vrai qu’il y a deux mois, des rumeurs avaient couru dans la Capitale faisant valoir le fait que le président de la République allait offrir le poste de premier ministre à Mokonda Bonza. Ce fut quand des rumeurs ont fait état de l’hypothèse d’une formation d’un «Gouvernement d’ouverture»...
Des rédactions de presse ont assuré que Mokonda Bonza avait accepté l’offre après avoir été reçu par le Président de la République.
Ensuite, il y a eu la «possibilité» pour le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo d’être nommé Premier ministre...
On sait comment tout cela fut commenté dans les milieux de la Majorité présidentielle.
Nul n’a apprécié l’hypothèse... On invoqua même avec force l’inconstitutionnalité.
L’art. 78 n’était-il pas plus clair?
«Le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci (...) Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition» (al. 2 et 3).
On sait que le Dép. Charles Mwando Nsimba fut désigné informateur... En réalité, le Président de la République aurait pu s’en passer, les partis de la Majorité présidentielle disposaient déjà d’une confortable majorité de plus de 350 Députés à la Chambre basse...


MATATA RECLAMAIT DES LISTES DES ETATS-MAJORS.

Si la formation de l’équipe gouvernementale a plutôt été offertée à un membre PPRD pur jus, à savoir le ministre des Finances Augustin Matata Ponyo Mapon, celui-ci s’est fait fort de consulter des états-majors en réclamant des listes de candidats, souvent trois noms devant chaque ministère convoité... La possibilité était ainsi laissée au Premier ministre formateur de choisir le candidat qui offrait le mieux le profil.
Au finish, comme sur le modèle tant expérimenté de «Yandi Ve» ou de «Yandi kaka», beaucoup de ténors politiques sont restés sur le carreau. Le cas de Mokonda et Kikwama. Sont-ils furieux que le Gouvernement ait ouvert ses portes à Jean-Paul Nemoyato Bagepole? Ce Député originaire du Bas-Uélé, province Orientale, n’a pourtant pas moins de mérite. Son CV renseigne qu’il est détenteur d’une licence en Economie et d’un DEA dans la même disciple, ce qui l’a conduit à être assistant à la Faculté des Sciences économiques à l’Université de Kinshasa...
Un autre ministre contesté est Bruno Kapandji Kalala. Contesté par le parti dont il se croyait membre - le PALU -... jusqu’à sa nomination au Gouvernement.
Pende et originaire du territoire de Gungu, (Kwilu, Bandundu), le nouveau ministre des Ressources hydrauliques et Electricité (le ministère qui reprend le flambeau du ministère de l’Energie à la tête duquel trônait depuis plusieurs années Gilbert Tshiongo Tshibinkubula wa Tumba) détient un diplôme de licence en Economie et Développement Rural, obtenue en 1973 à l’Université Nationale du Zaïre (UNAZA, l’actuel UNIKIN).


KAPANDJI PASSE POUR UN GENIE AU CONGO VOISIN.

Il a entrepris des études post-universitaires et effectué de nombreux stages professionnels, à l’I.D.E. (Banque Mondiale: Analyse Economique et Financière des Projets), à la Faculté Agronomique de Gembloux (Belgique), au Bureau d’Etudes Courtois (Belgique), au Bureau d’Etudes AGROPROGRESS (Rép. Fédérale d’Allemagne), à l’I.A.G.E. (Université Catholique de Louvain la Neuve en Belgique) et à l’I.D.E. et CE.R.DI (Clermont-Ferrand/France).
Au plan professionnel, Bruno Kapandji, un ancien de la réputé Mission catholique Yassa, dans Masimanimba où il fut l’un des aînés des Kin-kiey et consorts, traîne une longue carrière riche d’expérience.
Il a joué un rôle prépondérant dans la réalisation des études socio-économiques et dans la rédaction des rapports finaux des plans de développement de certains pôles économiques de l’ex-Zaïre au sein de la Société Italo-Congolaise pour l’Aménagement d’Inga (SICAI) de 1974 à 1980, puis comme l’un des «Experts du Zaïre» au sein du prestigieux Service des Etudes du Zaïre (SEZ) devenu plus tard Service Présidentiel d’Etudes (SPE) de 1980 à 1987. Avant d’être chef de cabinet du Directeur Adjoint du Bureau du Président de la République du Zaïre.
Son parcours professionnel renseigne qu’il a eu l’opportunité de jouer des rôles majeurs dans le développement intégral par la création du Centre de Développement Rural Intégré de Mweka (CEDERIM) au Kasaï Occidental en 1979, à la Banque Zaïroise du Commerce Extérieur (BZCE) en 1987 et dans nombre de projets dont celui sur la réhabilitation des infrastructures scolaires et ecclésiastiques de la Mission Catholique de Makungika (PRIMAK) dans le Bandundu en 2003. En 1990, il est nommé Administrateur directeur financier à la Société Nationale d’Electricité (SNEL). C’est lors de ce mandat que la SNEL passe du groupe B au groupe A des entreprises publiques.
En 2003 à la suite d’un concours et d’une sélection réussis, il est recruté et nommé Secrétaire Permanent du Pool Energétique de l’Afrique Centrale (PEAC) à Brazzaville, siège de cette organisation régionale chargée de la mise en œuvre de la politique énergétique en vue d’accroître le taux d’électrification de la population et de garantir la fourniture en électricité aux dix Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
A la tête de ce Pool, Bruno Kapandji Kalala a eu droit à deux mandats successifs (de 2003 à 2012) au cours desquels il a montré toute sa compétence de manager et d’expert en développement du secteur électrique régional.
Outre ces fonctions, Kapandji pilote sa fondation Bruno Kapandji Kalala Développement opérant dans l’arrière-pays dans les domaines agricole et de l’électrification rurale et qui a à son actif une micro centrale hydroélectrique opérationnelle dans le village de Ngula, dans le Bandundu.
Des témoignages affluent sur ce nouveau ministre de l’Energie. Le président brazza-congolais Denis Sassou Nguesso ne l’aurait laissé partir à Kinshasa qu’à son corps défendant... Pourquoi Bruno Kapandji Kalala ne fait-il pas tant plaisir à son parti où nombre de ténors disent que nul ne le connaissait?
Il en est de Bruno Kapandji Kalala comme du tout nouveau Vice-premier ministre Daniel Mukoko Samba en charge du Budget qui passe pour un inconnu au PALU. Originaire de la province du Bas-Congo, ce docteur en sciences économiques, a fait ses études au Japon, le pays du soleil levant. Fonctionnaire au PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), il avait été recruté en 2010 par le premier ministre Adolphe Muzito Fumundji qui lui confia le poste de directeur de cabinet adjoint. A condition qu’il prenne sa carte de membre... Ce qu’il fit.

D. DADEI.

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