- jeu, 02/05/2024 - 15:13
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1607|JEUDI 2 MAI 2024.
Il n'est pas sorti en librairie, ni imprimé mais il fait courir. Des commandes passées et payées sur Internet. Nul ne veut rater cette histoire. Chacun veut avoir la première copie. Des invitations déboulent de partout par diverses associations.
Des médias demandent des interviewes. L'auteure raconte son histoire, explique, témoigne, fait comprendre.
COMMENT ELLE A SURVÉCU.
Trente ans après le génocide survenu au Rwanda, aux États-Unis, une survivante fait salle comble.
Le mois d'avril qui a vu cette tragédie se produire et dont les effets continuent de marquer la sous-région et, particulièrement le Congo-Zaïre, sous pression de l'État français sous François Mitterrand, invoquant l’humanité, qui avait ouvert ses portes aux génocidaires, offre une opportunité.
Dans des salles, des participants ont les yeux rouges. D’autres s’essuient une larme. L’histoire de Chantal Rutayisire Uwingabire fait grande émotion.
A Dallas, dans le Texas, dans des villages de l'État d'Iowa, l'auteure est là : elle partage son histoire au monde, explique comment toute jeune fille (une dizaine d'années), elle voit de ses propres yeux ses parents et sa famille être décimés par des génocidaires ; comment par miracle, elle est épargnée ; comment elle a vécu l'horreur absolue ; comment elle a vécu des mois durant dans la forêt et dans la brousse ; comment elle fut accueillie et sauvée par une famille Hutue ; comment elle a survécu des années durant ; comment après les larmes, elle reconstruit sa vie ; comment elle a retrouvé le sourire.
C'est le titre de l'ouvrage sous presse : A Smile after Tears (Un Sourire après les larmes). La résilience.
« HONORONS NOS MÉMOIRES ».
« En partageant nos histoires, nous nous assurons que les leçons du génocide ne seront pas oubliées ; que ce qui s'est passé dans une autre vie, ne se reproduira plus jamais ni aujourd'hui, ni demain, sur cette terre des hommes.
À travers le processus de guérison, souvenons-nous de tout ; éduquons nos contemporains ; honorons la mémoire de nos familles », déclare Chantal Rutayisire Uwingabire qui vit à Katy, dans la région de la grande agglomération de Houston, dans le Texas.
A-t-elle quitté son pays et l'Afrique pour oublier cette histoire ? « Non ! Elle reste africaine et fière de l'être ».
Certes, Dieu qu'elle prie chaque jour a accompli un miracle dans sa vie en lui donnant une vie qui lui permet de vivre, qui lui permet d'envoyer ses deux enfants (Brian et Neysa) à l'école, de leur assurer les soins, de leur garantir un avenir.
Si, dans A Smile after Tears, livre appelé à être traduit dans différentes langues, lors de ses conférences, dans ses interviewes, Chantal Rutayisire Uwingabire raconte le souvenir qui lui est resté de sa famille dont elle garde «heureusement quelques photos» qui lui font rappeler une vie, elle dit avoir trouvé son bonheur avec ses enfants pour lesquels, assure-t-elle, elle vit.
« Il faut savoir se transcender, travailler pour sa famille, avancer, ne pas se laisser gâcher la vie. Survivante, le conseil que je donne est que nous devons avancer et ne pas continuer à nous victimiser. Il faut nous mettre ensemble pour un avenir meilleur ».
ALUNGA MBUWA.