Accusé d'avoir outragé le Chef de l'État, le gouverneur du Kwilu sur une chaise éjectable
  • sam, 18/02/2023 - 21:07

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1575|JEUDI 16 FÉVRIER 2023.

L'un des gouverneurs miraculés de l'opération mise en fourrière intervenue en 2021 avec la création de la coalition Union sacrée a été rattrapé par son passé. À plusieurs reprises poussé à la purge qui se déversait sur le pays, le gouverneur du Kwilu, Willy Itshundala Assang, membre patenté du PPRD-FCC, a été sauvé par ses nombreux mentors tapis dans les institutions dans la Capitale à qui il déversait, selon ses accusateurs, de mirobolantes sommes d'argent collectées par la régie financière provinciale, la DGREK notamment au poste de péage de Masamuna, porte d'entrée du Kwilu au départ de Kinshasa.

Outre cela, une mission d'enquête de l'Inspection Générale des Finances, l'accable de détournement des fonds de rétrocession alloués à la province par le gouvernement central et destinés aux entités territoriales décentralisées.

SAUVÉ GRACE A SES SOUTIENS.
Le Gouverneur est parvenu à se sauver grâce à ses soutiens.
Il semble que soudain, le vent a changé de direction pour un homme dont le niveau intellectuel serait au plus bas, certains de ses pourfendeurs le qualifiant de «simple vendeur de manioc».
Passé tardivement à l'Union sacrée par un parti politique membre de cette coalition, en abandonnant dans la posture son recruteur principal, le gouverneur a mis à découvert sa véritable nature lors d'un entretien téléphonique avec un responsable local de l'UDPS qui l'interpellait sur des tas d'immondices qui jonchent devant la résidence présidentielle alors que la visite du président de la République s'annonçait chaque jour comme imminente. Réponse directe de Willy Itshundala Assang que l'on entend dans un audio: « Mais le président viendra faire quoi ici dans le Bandundu? Qu'est-ce qu'il a déjà fait pour la province, depuis qu'il est au pouvoir, afin qu'il se rende aujourd'hui dans le Bandundu, dans le Kwilu ? Qu'est-ce qu'il viendra dire aux populations du Bandundu».
Un audio partagé dans les groupes d'échange des originaires de la province, est devenu viral.
Après ce que certains considèrent comme des propos outrageants à l'égard du président de la République, des questions fusent de partout : un gouverneur de province peut-il parler de la sorte de son président de la République et rester en place? Un gouverneur de province, représentant en province du Président de la République, peut-il sortir un tel discours de sa bouche ? À supposer même que, depuis plus de quatre ans, le Gouvernement de la République, n'aie développé un projet quelconque dans la province, la visite du Chef de l'État dépendrait-elle strictement de ces projets ? Le président de la République serait-il aussi haï dans la province pour n'y avoir rien entrepris pendant son mandat ? Une visite du président de la République dans la contrée ne serait-elle pas, au contraire, une occasion pour lui de se rendre compte directement, de ses propres yeux, des problèmes qui accablent la province ? Faut-il, pour n'avoir rien fait dans la province, qu'un responsable politique, empêche le Chef de l'État d'aller visiter cette province? Puis, est-on vraiment sûr que rien, depuis quatre ans, n'a été fait dans cette province ?

IL TENTE DE FAIRE MEA CULPA.
Qu'en est-il de la centrale hydro-électrique de Kakobola dont les travaux lancés en 2016 ont été arrêtés, ont repris sous la gouvernance Tshisekedi et qui va bientôt fournir du courant électrique dans au moins trois territoires du Kwilu, les cités d'Idiofa et de Gungu et la ville de Kikwit dans le Bulungu ?
Logiquement, la colère des partisans de l'Union sacrée est montée de plusieurs crans. Cet audio découvre, face au président de la République, le vrai visage de Willy Itshundala Assang, aux dires de nombreux commentateurs sur la Toile.
Dans un monde de plus en plus dirigé par les réseaux sociaux, le gouverneur, a tenté de rectifier le tir. Cette fois, c'est à son initiative que l'échange téléphonique a eu lieu avec le même responsable local de l'UDPS. Un échange téléphonique à nouveau enregistré et posté dans les groupes d'échange de la province.
On entend cette fois le gouverneur rétropédaler, tenter de se justifier, se plaindre à l'infini du traitement injuste ainsi reçu, solliciter la compréhension de son interlocuteur, le supplier de ne pas prendre mal sa réaction, solliciter une rencontre face à face, prétextant une maladie qui pourrait encore le retenir loin de la province à laquelle, rapporte-t-on, il consacre d'ordinaire peu de temps. Trop tard...
Lundi 13 février, une foule de partisans de l'Union sacrée a déboulé devant le siège de l'Assemblée provinciale. Feuilles de palmier à la main, ils réclament, en chantant, le départ du gouverneur. «Cette fois, il n'est plus question que Itshundala revienne ici», fut le son le plus entendu. Des mots auxquels de nombreux députés provinciaux et des membres de la société civile sont sensibles.

D. DADEI.

 

 


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