- lun, 30/05/2016 - 02:53
Quand des avocats abusent des pages du Soft en donnant la ligne de défense de leur client.
Le droit de réponse du collectif des avocats de Katumbi laisse pantois. Au fond, il attribue au Soft International des propos clairement identifiés. «Simulation de la maladie»? «Exil forcé»? Des commentaires des partisans ou des détracteurs de l’ex-gouverneur qui abondent journaux et agences de presse...
L’article du Soft International fait état d’un transfert médical et d’un avion médicalisé ayant atterri à Lubumbashi, puis en Afrique du Sud. Notre journal ne saurait contester «l’état de santé» de Katumbi n’étant pas un établissement hospitalier mais qu’il reprenne ces propos, comment l’en blâmer? Après l’hôpital de L’shi, Katumbi en était à un deuxième, puis à un troisième en Afrique du Sud. Le voici déjà vers un quatrième voire un cinquième hôpital... à Londres, en Grande-Bretagne! S’agit-il (toujours) des soins médicaux? Il y a de quoi s’inquiéter, à commencer par ses propres partisans et la justice congolaise. Si le fait est sacré, le commentaire n’est-il plus libre? Chez nos droitsdelhommistes congolais, émettre un avis serait-il assimilable à un fait de crime de lèse-majesté? Sur le passé de Lewis Darryl, tout est sur Internet en accès libre. L’origine de la fortune de MM. Katumbi et Katebe Katoto? Le collectif ignore-t-il qu’elle fait débat depuis des lustres au point de conduire Katumbi et Katebe à se justifier? Le meeting du 24 avril 2016 était-il illégal? Ignore-t-on les déclarations publiques faites par les autorités légales? Régime déclaratif ou d’autorisation préalable? Il n’appartient pas au Soft de trancher ce débat, ni de contester des textes de Lewis Darryl visibles sur Internet. L’ex-US Marines a-t-il été arrêté dans son véhicule ou au lieu de la manifestation? Au juge et non au Soft International de l’établir. Le métier d’un journal est d’informer, non de dire la justice, métier qu’il appartient au juge (ou à l’histoire) d’exercer. En évidence, les avocats de Katumbi tirent profit des pages du Soft International pour communiquer. Ils donnent leur version des faits sur une affaire qui concerne le seul tribunal. De ce fait, ils abusent des pages de notre journal. Ci-après:
(...) Le collectif des avocats de la défense (...) relève à titre préliminaire ce qui suit:
- au moment de la publication de cet article, «Messieurs Lewis Darryl L., Franck Mwashila, Yannick Kibinda et Sefu Idi sont toujours détenus et interrogés à l’Agence Nationale des Renseignements;
- alors que les avocats de la défense n’ont pas pu accéder aux dossiers ni aux clients, à l’exception de M. Darryl qui fut assisté par ses conseils à une seule audition, il est étonnant qu’un journal puisse divulguer, commenter et voire déformer des supposées déclarations recueillies auprès des détenus par les agents de l’Agence Nationale des Renseignements, un service de nature réputée très secrète;
- le journal ne peut justifier l’accès à ces informations, qui sont supposées être secrètes à ce stade de l’enquête, autrement que par la fraude;
- dans ces conditions, aucun crédit ne peut être accordé aux affabulations publiées par ledit journal qui du reste viole le principe sacro-saint du caractère secret de l’instruction préliminaire. Le journal s’est plus égaré à épiloguer, à dessein et avec l’intention de nuire sur le passé de M. Lewis Darryl, sur l’origine de la fortune de M. Moïse Katumbi et de son ainé M. Raphaël Katebe Katoto, visant à porter atteinte à leur dignité et à leur considération.
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de relever les contre-vérités ci-après:
1. lorsque le journal le Soft International considère que le meeting du 24 avril 2016 était illégal, il ne prend pas en compte le fait qu’en matière des manifestations et des réunions publiques, notre pays est régi par le régime déclaratif et non celui d’autorisation préalable conformément à l’article 26 de la Constitution;
2. l’article allègue que les manifestants auraient forcé une barrière de la police pour faire passer le convoi des véhicules du gouverneur honoraire du Katanga afin de se rendre au meeting «non autorisé» organisé dans la commune de la Kenya, le 24 avril 2016. Il est regrettable que le journal ait déformé les faits. En effet, l’accès à la commune de la Kenya était libre à tout citoyen ce jour là. Aucun barrage n’a été forcé, M. Lewis Darryl et les autres personnes arrêtées l’ont été dans leurs véhicules loin du lieu de la réunion publique où M. Moise Katumbi Chapwe se trouvait, dans le quartier Brondo situé à plus ou moins quatre kilomètres;
3. le passé de M. Lewis Darryl, mis en exergue dans cet article, occulte sciemment son appartenance à une société privée de protection civile de renommée internationale dénommée Jones Group International dont les activités diverses sont licites et vérifiables sur son site web. Son siège est situé aux Etats-Unis à l’adresse suivante: 8000 Towers Crescent Drive, Suite 1525, Vienna, VA 22182.
C’est cette société qui l’a envoyé comme consultant en matière de protection civile non armée auprès de M. Moïse Katumbi et non comme son garde-corps;
4. le journal le Soft International doit retenir que la protection civile (des personnes et des biens) est du domaine du commerce en RDC où il est organisé par l’Arrêté Ministériel n° 25/CAB/MININTER SECDAC/037/2014 modifiant et complétant l’Arrêté Ministériel n° 98/008 relatif aux conditions d’exploitation des sociétés de gardiennage en République Démocratique du Congo.
Il en est de même au niveau international où le Traité instituant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) auquel notre pays a adhéré en janvier 1997, organise cette matière;
5. en rapport avec la prétendue simulation de la maladie, il est moralement inadmissible de contester l’état de santé de M. Moïse Katumbi dont l’expatriation médicale fait suite aux deux rapports concordants de trois médecins légistes requis par le Procureur Général de la République et de ses médecins traitant à Lubumbashi requis par le magistrat instructeur, avocat général de la république de son état.
Par ailleurs, les deux communiqués du 13 et 19 mai 2016 du Procureur Général de la République à ce sujet en font foi et les spéculations du journal le Soft International sont sans fondement;
6. au sujet du voyage que le journal prétend être sans retour, ce dernier n’apporte aucune évidence.
Il laisse croire et crée à dessein la confusion que Monsieur Moïse Katumbi ne reviendra plus au pays, Pourtant le communiqué du Procureur Général de la République est clair à ce sujet.
Par ailleurs, M. Katumbi Chapwe a promis de revenir aussitôt que les soins de santé seront terminés. Il ne revient pas au journal Le Soft de le pousser à l’exil;
7. Pour ce qui est de la Société Pomba One Security que le journal lie à M. Moïse Katumbi Chapwe, elle est une société de gardiennage de droit congolais, régulièrement constituée avec un permis d’exploitation du Ministère de l’intérieur et sécurité. M. Moise Katumbi Chapwe n’est ni associé, ni gestionnaire, encore moins client de cette société;
8. S’agissant des allégations sur le recrutement de mercenaires, M. Moïse Katumbi Chapwe a réfuté ces accusations tout en confirmant dans la presse nationale et internationale que son combat politique est pacifique, Dès lors il ne revient pas au Journal le Soft International d’entraver l’instruction judiciaire en cours en publiant des contre-vérités de manière répétitive;
9. Quant aux attaques personnelles liées à sa nationalité et sa fortune, il est à retenir de façon incontestable que M. Moïse Katumbi Chapwe est et demeure congolais d’origine et sa fortune est le fruit de son travail;
Enfin, astreint aux devoirs de réserve, le Collectif des avocats de la défense dénonce l’article paru dans le journal «Le Soft International» n° 1359 en date du 23 mai 2016, qui porte atteinte aux droits garantis par la Constitution et les instruments Juridiques Internationaux à M. Moïse Katumbi Chapwe, notamment la présomption d’innocence, le respect du caractère secret de l’instruction préliminaire.
En plus du droit de réponse, le client mis en cause se réserve le droit de poursuite.
Fait à Kinshasa,
le 27 mai 2016 le Collectif des avocats de la défense
Bâtonnier Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba Bâtonnier Jacques Bakambe Shesha
Me Hubert Dumbi
Me Azarias Ruberwa M.
Me Denis Kashoba
Me Georges Kapiamba Maître Barthélemy
Mumba Gama.
Me Kasongo Mushilanama King.