- lun, 11/04/2016 - 05:03
Edem Kodjo a enfin été nommé facilitateur du Dialogue national politique inclusif. Rien ne peut plus désormais empêcher la convocation et la tenue de ce forum réclamé par l’opposition, souhaité par les Congolais, voulu par l’extérieur.
AIDER A LA CONVOCATION D’UN DIALOGUE GLOBAL.
La présidente de la commission de l’UA, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, a nommé l’ancien Premier ministre Edem Kodjo sans faire allusion à la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies 2277. Le facilitateur entend «aider à la convocation d’un dialogue global en vue de régler les problèmes liés aux prochaines élections» au Congo, a indiqué l’Union africaine dans un communiqué publié sur son site Internet.
Dans sa toute récente prise de position, le G7 - composé d’anciens sociétaires de la majorité présidentielle - paraît enfin ouvert à ce Dialogue qu’il détestait cordialement à ce jour, se limitant à «prévenir». Que l’émissaire unafricain ne soit pas venu «aider la MP à créer une nouvelle légitimité» au Congo. «Que M. Edem Kodjo ne vient pas ici [à Kinshasa] pour aider la Majorité présidentielle à créer une nouvelle légitimité extraconstitutionnelle», a déclaré samedi 9 avril Olivier Kamitatu Etsu, cadre de cette plateforme d’opposition, cité par l’Afp. Que la désignation d’Edem Kodjo ne soit pas une occasion pour cautionner l’organisation d’une énième transition qui durerait trois ou quatre ans. Que «cette désignation ne soit encore moins une occasion pour transformer la grande messe voulue par la majorité présidentielle en assemblée constituante qui élaborerait une nouvelle constitution et instituerait un nouvel ordre politique sur le modèle de la IIème République».
Kamitatu ne souhaite pas non plus que l’arrivée du Togolais remette en cause la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies. Texte qui demande au gouvernement congolais d’organiser les élections dans le respect du délai constitutionnel. Si Kodjo est venu pour matérialiser les craintes exprimées par le G7, cette plateforme «déduira que le facilitateur est tout simplement venu souffler sur les braises de la contestation non éteintes du 19, 20 et 21 janvier 2015», a poursuivi l’ex-ministre du Plan. L’actuelle direction de la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante a reçu un ultimatum de la part du G7. Olivier Kamitatu a déclaré que si en septembre 2016, l’élection présidentielle et les législatives ne sont toujours pas convoquées, il lui faudra trouver d’autres dirigeants à la tête de la CENI. La Majorité et une frange de l’opposition sont favorables à cette rencontre, annoncée depuis novembre dernier par le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange.
OUI SANS RESERVE A L’UDPS.
Mercredi 6 avril 2016 au Centre pour handicapés, avenue des Huileries à Kinshasa Gombe, des pionniers de l’UDPS - des hommes et femmes qui, tout au long des années 80’, ont bravé, à mains nues, la dictature du Maréchal Mobutu et son MPR/Parti État pour permettre aux populations congolaises d’avoir une vie meilleure - ont dit oui au Dialogue sans réserve. C’est lors d’une conférence de presse et présenté sa feuille de route. Par la bouche de leur porte-parole, Corneille Mulumba, ils ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger qui guette le pays qui va donc bientôt se retrouver avec des institutions illégitimes au 31 décembre 2016.
«Du Président de la République aux Assemblées provinciales, en passant par l’Assemblée nationale, le Sénat, et les gouverneurs de province, parce que tous seront hors mandat constitutionnel ou élus par des assemblées provinciales devenues elles-mêmes illégitimes», a souligné Corneille Mulumba.
Pour ces pionniers de l’UDPS, la solution c’est d’aller au Dialogue politique pour éviter un désastre. «Parti d’avant-garde, clairvoyant, et responsable, l’UDPS considère que seul le Dialogue peut nous permettre de trouver des compromis susceptibles de générer un processus électoral apaisé, de préserver la cohésion nationale, l’unité et l’intégrité du Congo, et de garantir une paix durable» ont martelé ceux qui se disent avoir connu les arrestations arbitraires, les tortures physiques et morales, les exécutions sommaires, les confiscations des biens, etc. «Gardiens» du temple des valeurs prônées par l’UDPS, ils entendent prendre part à ce Dialogue et en présentent même des termes de référence. Le nombre total des participants à 300, à raison de 100 par composante (pouvoir et alliés, opposition politique et Société civile dans sa diversité).
Le Comité préparatoire à mettre sur pied pourrait être composé de 5 personnes par composante, soit un total de 15 qui seront assistés par 5 experts désignés de manière consensuelle. Il aura 15 jours pour préparer le Dialogue. C’est à lui que revient la charge de fixer les termes de référence du Dialogue politique.
La Durée des travaux devrait être de 45 jours, avec une prolongation possible de 15 jours décidée par consensus, en cas de nécessité. «Pour des raisons de sérénité des travaux, le forum devrait être localisé loin de Kinshasa.
A Mbandaka ou Kisangani, par exemple», ont-ils fait noter. Les médias ne devraient être autorisés qu’aux séances d’ouverture et de clôture. Ce Dialogue politique doit être inclusif, car «les décisions qui y seront adoptées vont impacter la gouvernance de la RDC pour les 10 à 15 prochaines années». D’où, il faut obtenir l’implication de toutes les forces politiques et sociales du pays, chacun devant assumer pleinement ses responsabilités devant notre peuple et devant l’histoire dans le devenir du pays.
ALUNGA MBUWA.