Crise, Bahati menace de quitter l'Union Sacrée
  • ven, 06/09/2024 - 10:24

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1618|VENDREDI 6 SEPTEMBRE 2024.

Il est (encore) «membre de l'Union Sacrée jusqu'à l'instant». C'est la phrase clé prononcée lundi 2 septembre 2024 à Kinshasa, lors d'une conférence de presse, par l'Autorité morale du regroupement politique Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés, Afdc-A, président honoraire de la dernière Chambre haute du parlement, désormais deuxième vice-président. Le reste, poursuit Modeste Bahati Lukwebo, c'est au Congrès de son regroupement dont la date de la tenue reste à décider, de le déclarer. Crise ouverte !

Elle est donc claire, la crise, dans cette salle de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, CÉNCO. Va-t-il quitter la méga plate-forme politique présidentielle ? Pour l'homme, qui dit disposer de 13 sénateurs, 40 députés nationaux, 77 députés provinciaux et 94 conseillers communaux, face à «l'injustice» - le mot est lâché - que son regroupement a subie, toutes les options sont sur la table, aucune n'est à exclure.

BAGARREUR POLITIQUE CORIACE.
« Je suis membre de l'Union sacrée jusqu'à cet instant. C'est le congrès qui va déterminer notre marche à suivre. À l'issue de ce congrès, vous saurez quelle est notre position».

Puis de tempérer un tant soit peu : « Nous savons que le président Tshisekedi est épris de paix et de justice. Lui seul connaît à quel moment il agira. Moi, je lui ai toujours fait confiance même s'il y a autour de lui des laborantins, des clichés. Je considère que ce qui est arrivé à l'Afdc-A à la sortie du gouvernement Judith Suminwa est biblique. Et tous ceux qui combattent injustement les enfants de Dieu, finissent par périr ».

Puis : « Les cadres et militants de notre parti ont réclamé un congrès extraordinaire. Je ne peux m'opposer à la volonté de la grande base disséminée sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger. Je comprends et partage leurs douleurs et chagrin de voir les autres récolter là où ils n'ont pas semé. C'est vrai que nos cœurs saignent.

Qui ignore les sacrifices qu'un chef de parti ou regroupement endure pour gagner un seul siège de député, soit-il national ou provincial, ou un sénateur et que par la suite ces efforts soient ignorés ! En réponse à cette demande d'un congrès extraordinaire, je voudrais rassurer mes camarades que dès la fin de la semaine en cours, une Commission préparatoire sera mise sur pied pour définir les TDR, l'organisation, le budget et la date dudit congrès ».

Il poursuit : «Suite aux multiples plaintes, du reste fondées, de toutes mes Fédérations de l'intérieur du pays comme de l'étranger, les ligues des femmes et des jeunes, du fait de n'avoir pas tiré avantage de leur dur labeur tel que l'a décidé le peuple congolais dans les urnes en décembre 2023, j'ai résolu de calmer la tempête et de me référer une fois de plus à Son Excellence Monsieur le Président de la République, chef de l'État et garant de la justice et de la paix sociale ».

Sur la guerre de l’Est, l'homme connu comme peu habitué à parler politique, trouve une phrase : « Tous les moyens usés par le gouvernement congolais n’ont pas abouti à un résultat positif suite aux multiples trahisons et complicités internes». Il se dit ouvert à toutes initiatives susceptibles de finir avec cette insécurité et restaurer l’intégrité du territoire national.

Rejoint-il le dialogue de Fayulu ?! Connu comme celui qui sait défendre ses intérêts, qui, face aux difficultés, sait s'incliner sans jamais rien lâcher, nommé, le 31 décembre 2021, informateur pour identifier une majorité présidentielle de gouvernement du premier mandat de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et cela après que lui et nombre d'autres élus, eurent lâché le FCC de Joseph Kabila en rejoignant le camp du nouveau président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombe, Bahati Lukwebo rêve du poste de formateur du gouvernement, réclame d'être nommé Premier ministre, chef du gouvernement, mais se laisse offrir la présidence du Sénat qu'il rejette avec force mais les mots bien placés par un certain Kitenge Yesu qui lui présente cette voie de sortie, à prendre ou à perdre tout, prononcés devant un dirigeant du parti présidentiel Udps, sont si fermes que l'ancien ministre sous Joseph Kabila en charge du Travail, puis du Plan puis de l'Économie, finit par courber l'échine.

Modeste Bahati n'avait alors aucun choix face à celui que l'on appelait «l'Homme Organe», que tout le monde craignait.
D. DADEI.


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