Sauvé par son déstin
  • lun, 22/07/2024 - 15:23

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1614|LUNDI 15 JUILLET 2024.

Attentat contre Donald Trump: des images pour l'histoire, peut-être décisives pour la campagne électorale américaine en cours.

Les images de cette fusillade perpétrée samedi 13 juillet à Butler, en Pennsylvanie, font la Une aux États-Unis, comme partout dans le monde. Des images qui marqueront l’histoire et sans aucun doute la campagne américaine pour la Maison Blanche alors que doit se tenir la convention républicaine qui s'ouvre ce lundi 15 juillet, à Milwaukee, dans l'État du Wisconsin, sur la rive ouest du lac Michigan. Un événement dramatique, mais qui renforce encore plus la popularité auprès de sa base de l'ancien président américain qui se présente une nouvelle fois à la Maison Blanche.

LE POING LEVÉ
ADRESSE À SES PARTISANS.

Il se couvre l'oreille, aux premiers coups de feu ; couché au sol, protégé par les membres des services secrets, un filet de sang qui coule sur son visage; debout, le bras en l'air, ses gardes du corps autour de lui, l'oreille droite en sang ; Donald Trump escorté hors de scène, poing levé adressé à ses partisans. Une tentative d’assassinat. Deux longues minutes résumées en quelques clichés capturés par les photographes de presse et qui tournent en boucle dans les médias et sur les réseaux sociaux. Des images à jamais inscrites dans l’histoire des États-Unis et qui vont marquer cette campagne présidentielle.

Selon l'analyste Ian Bremmer, spécialiste de la Maison Blanche, cette tentative d’assassinat change complètement la donne dans cette campagne. « Cette image de Trump debout, le visage ensanglanté, blessé, le poing levé avec les services secrets autour de lui, alors qu’il appelle ses partisans au combat, c’est une image qui est déjà iconique. Je pense que c'est une image qui va devenir très, très importante pour le reste de cette campagne.

Elle renforce la probabilité de la victoire de Trump face au président Biden dont la grande vulnérabilité, c'est l’âge et le fait qu'il n'est pas perçu comme physiquement robuste comme nous l'avons vu lors du débat dont tout le monde parle depuis deux semaines. Or, cette image de Trump, c'est le contraire d'une réponse fragile et je pense que c’est un facteur de ralliement pour son camp et ce pour longtemps ».

Pour les partisans de Donald Trump, sa photo poing levé, oreille blessée, drapeau américain flottant derrière est déjà iconique, symbole à leurs yeux de l’esprit combatif de leur champion. Dans un mail adressé à ses supporters, la nuit, peu après cette tragédie, l'ex-président américain, candidat à la Maison Blanche, écrit cette phrase : «Je ne baisserai jamais les bras».

Il annonce déjà sa venue ce lundi 15 juillet à Milwaukee, pour la Convention républicaine. Huit ans qu’il n’y avait pas eu de Convention républicaine physique, celle de 2020 ayant été organisée, en raison du Covid, à distance, depuis la Maison-Blanche. Le revoilà, à partir de ce lundi  15  juillet, Trump dans son exercice préféré, dans une ambiance encore inespérée alors que le destin venait de le sauver : un meeting encore plus géant, jusqu’au 18 juillet, devant plusieurs milliers de délégués républicains venus le désigner officiellement comme candidat à la Maison-Blanche.

Un formidable exercice de communication où les ténors du parti (mais aussi ses futures stars), candidats comme gouverneurs, députés ou sénateurs, se relaient sur scène pour dire tout le bien qu’ils pensent de l’Amérique et de Trump… Car, contrairement aux démocrates (qui tiennent la leur le mois prochain à Chicago), il ne devrait y avoir ni mélodrame ni coup de théâtre. Les Républicains auront quatre jours, retransmis en continu sur toutes les chaînes d’info, pour montrer leur unité, notamment sur le contenu de la plateforme 2024, leur programme qui a fuité avant même le début de la Convention.

Intitulée « Aux hommes et femmes oubliés d’Amérique», cette plateforme de 16 pages signe l’opération de recentrage de Donald Trump sur certains thèmes qui lui avaient coûté des voix en 2020, tout en décevant les plus conservateurs. Le mariage entre gens du même sexe n’est plus remis en cause et l’IVG n’y est mentionnée qu’une seule fois : « Nous nous opposerons aux avortements pratiqués en fin de grossesse », dit le document. Pour le reste, c’est du Trump pur jus… Il est ainsi question d’arrêter « l’invasion migratoire » ou de « mettre fin à l’inflation ».

Autre temps fort à venir, la nomination du vice-président. S’agira-t-il d’une femme (Nikki Haley, de retour en grâce), d’un Latino (Marco Rubio) ou d’un Noir (Tim Scott) ? Le nom est en général révélé un peu avant la Convention, mais Trump devrait l’annoncer au cours de ce rassemblement.

Une opération de recentrage sur des thèmes comme l'avortement. Coût de ce raout géant qui se tient cette année au Fiserv Forum de Milwaukee, dans le Wisconsin (un État clé): plus de 80 millions de $US, généreusement offerts par des compagnies pétrolières, une compagnie de cryptomonnaie et encore la Heritage Foundation, un think tank ultraconservateur qui s’est fendu d’un autre programme, bien plus dense (il fait 900 pages) et baptisé « Project 2025 », sorte de mémorandum pour organiser la transition une fois Trump au pouvoir.

Quant à Joe Biden sera-t-il encore dans la course de la Maison Blanche au lendemain de la Convention démocrate annoncée le mois prochain? La tentative d'assassinat à laquelle vient d'échapper miraculeusement Donald Trump ne creuse-t-elle pas le trou avec le démocrate lâché dans son propre camp après le débat calamiteux qui a opposé le candidat de 81 ans à Trump et après la multiplication de gaffes?
avec AGENCES.


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