- lun, 31/01/2022 - 18:23
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1545|LUNDI 31 JANVIER 2022.
Que nul ne trompe personne. Dans six-mois, le pays bascule dans la campagne électorale. Les Législatives nationales et provinciales certes mais surtout la grande bataille, la plus emblématique des batailles, la plus mortelle, la Présidentielle.
Dans six mois sans aucun doute mais en mai 2022, dans trois mois, c'est la pré-campagne. Les états-majors politiques s'activent et s'annoncent. Soyons clairs : les plus déterminés à ce jour sont les Katumbistes. Moïse Katumbi Chapwe n'a rien remisé dans les placards. Il a accepté certes de reculer d'un pas après avoir lancé des mises en garde sur des médias
- à l'Assemblée nationale, interdiction d'aligner la proposition de loi Tshiani sur «de père et de mère congolais», au bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante, réclamation d'un consensus, «des lignes rouges à ne jamais franchir», - et annoncé des consultations de ses troupes après la désignation sans consensus du bureau de la Commission Electorale Nationale. Depuis Lubumbashi, sa base arrière, il a fait nombre d'annonces. N'excluant rien.
Avant de se résoudre à écouter ses conseillers dont des ministres à la tête de ministères clé qui appelaient à la modération et surtout éviter de déclencher trop tôt les hostilités avec le pouvoir. N'ignorant pas ce dont tout pouvoir d'Etat est capable, l'ex-gouverneur du Grand Katanga a rétropédallé. Mais il a hâte d'en découdre au plus vite.
Sur la date de la tenue des élections, il avertit depuis sa cité de Kashobwe, à 2.000 km de Kinshasa, dans Jeune Afrique en août 2021: «En 2023, ce n’est pas une option, mais une obligation».
Puis, plus menaçant encore : « Je n'ai jamais eu peur de personne ». Mais pragmatique, il se rappelle qu'il avait dû s'extraire de la vie politique et s'exiler en Europe après la guerre ouverte que lui a lancée Joseph Kabila. Et son retour au Congo n'a été que de la volonté et de la seule volonté de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo courtisé par des émissaires.
QU'EXCLURE?
Puis, homme d'affaires avant tout, Moïse Katumbi Chapwe ne pense pas moins à ses finances. Que pourrait révéler le dossier minier (et donc de la Gécamines) qu'a promis la redoutable Inspection Générale des Finances, mais qui se fait attendre ?
Puis, le conflit Beveraggi et Necotrans Mining avec à la clé des centaines de millions de $US, qui n'a pas dit son dernier mot...
En tournée en décembre dernier dans l'ex-province Orientale, le puissant multi-millionnaire a montré de quoi il était capable en mobilisant des marées humaines dans cet espace Swahili.
Mais il ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. Il reprend en février ce qu'il appelle son safari avec une tournée dans le Grand Bandundu, le Grand Equateur, le Kongo Central et, cerise sur le gâteau, Kinshasa.
D'ores et déjà, il a désigné une cellule d'implantation. Objectif : la vente en six mois de 1 million de cartes de membres. MKC ne serait pas loin de ce chiffre...
Qu'en est-il d'autres? Jean-Pierre Bemba Gombo, Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini, etc., qui peuvent surprendre?
Quand on rappelle que les mêmes causes produisent les mêmes, après l'incroyable fin des FCC-PPRD, peut-on exclure aujourd'hui un quelconque renversement de situation?
Que dire de Fayulu qui n'a jamais aucune fois déposé les armes? Et de l'ancien Premier ministre Adolphe Muzitu?
T. MATOTU.