- mar, 11/08/2020 - 16:01
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1494|LUNDI 10 AOUT 2020.
Une délégation allemande est attendue dans la semaine dans la Capitale, a-t-on appris auprès des officiels congolais à Kinshasa.
Cette visite fait suite à celle de travail effectuée à Berlin mi-avril 2019 par le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et marquée par une rencontre entre le Président de la République et Mme la chancellière Angela Merkel, de même qu’avec le président allemand Theodor Heuss. Plusieurs engagements et accords économiques avaient été annoncés et des MoU (Memorandum of Understanding, mémorandum d’entente) conclus mais la crise de Covid-19 faisant son œuvre, rien de concret n’avait suivi ce que les médias allemands avaient surnommé «une vraie offensive de charme» de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
«UN PAYS TRES GRAND, AU CŒUR DE L’AFRIQUE».
Vendredi 7 août dernier, au conseil des ministres, le Président a demandé aux membres du Gouvernement concernés par cette visite de réserver un accueil chaleureux à la délégation allemande et de collaborer pleinement pour la réussite de cette mission économique dont des membres devraient également se rendre dans la province du Kongo Central où ils sont intéressés par le projet Grand Inga nécessitant un investissement de plus de 10 milliards de US$.
La Belgique, la France, l’Allemagne, troisième pays européen auquel Félix Tshisekedi avait rendu visite outre la Grande Bretagne, le Président avait affiché le ton de ce voyage sur les bords du Rhin : séduire les investisseurs allemands encore très frileux à l’idée de s’engager dans un pays au potentiel gigantesque mais encore trop instable. «Nous sommes un pays très grand, au cœur de l’Afrique qui peut, de par sa taille, relier l’Océan atlantique à l’Océan indien. Il n’y a que les capitaux extérieurs, les capitaux frais, qui peuvent venir nous aider à bâtir ces infrastructures», avait déclaré Félix Tshisekedi dans la Capitale de la première économie d’Europe. Toujours dans cette optique d’opération de séduction, le président avait même surpris en annonçant une possible interdiction de l’exportation du bois congolais, sur le modèle gabonais. Au Gabon, «ils ont tout simplement mis fin à l’exploitation forestière anarchique», a expliqué le Président.
«Maintenant, ils interdisent toute exportation du bois gabonais. Parce qu’ils veulent en contrepartie en contrôler l’exploitation et même la transformation. Donc tout va se faire au Gabon. Et ça a eu pour incidence d’attirer au moins 80 entreprises étrangères. Je crois que c’est comme ça que nous allons réussir à mieux gérer cette exploitation». En septembre 2018, Heiko Maas le ministre allemand des Affaires étrangères s’était rendu à Kinshasa.
D’autant que les sujets qui fâchent avaient pu être éclaircis : corruption, violences au Kivu, incertitudes au sein de la coalition CACH-FCC. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’était rendu à Berlin pour parler d’avenir. Avec cette critique acerbe sur la dépendance de son pays face à l’exploitation minière : « Le Congo a énormément souffert et je ne vous apprends rien là-dessus, de guerres et de bien d’autres choses, pour un domaine qui finalement ne nous a pas donné grand-chose. Que ce soit en emplois ou en richesses. Voilà pourquoi nous voulons diversifier notre économie en allant sur l’agriculture génératrice d’emplois mais également de richesses». Un ton nouveau susceptible de faire réfléchir les investisseurs allemands.
ALUNGA MBUWA.