- lun, 30/04/2018 - 04:48
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Sur base des estimations de la production à fin décembre, la croissance du PIB réel s’est située à 3,7% en 2017 contre 2,4% en 2016, soit une accélération de 1,3 point de la croissance. Ce taux de croissance reste au-dessus de la moyenne de 2,7% des pays de l’Afrique Subsaharienne. Cette reprise devrait se poursuivre en 2018, avec un taux attendu à 4,3 %, propulsé par les activités extractives selon les estimations du dernier rapport sur les perspectives du cadrage macroéconomique.
Suivant l’approche de la production, contrairement à l’année précédente où la croissance a été tirée par le secteur tertiaire (1,7 point), cette croissance en 2017 est soutenue en premier lieu par le secteur primaire, avec une contribution de 2,2 points contre 0,4 point de pourcentage en 2016. Cet affermissement du secteur primaire résulte du dynamisme plus vigoureux de la branche «Extraction», dont la contribution a été de 2,0 points de croissance contre une contribution négative de 0,2 point une année auparavant, suite à l’entrée en phase de production de certaines entreprises, dans un contexte d’embellie des cours des principaux métaux d’exportations (le cuivre et le cobalt).
Les secteurs secondaire et tertiaire ont participé équitablement à la croissance. Ils se sont situés en 2e position avec une contribution de 1,2% chacun. Cette évolution est essentiellement consécutive pour le secteur tertiaire à la vitalité des activités de «Commerce de gros et de détail» et de «Transports et télécommunications», dont les contributions ont été respectueusement de 0,7 et 0,3 point de croissance.
L’apport du secteur secondaire est stimulé principalement par le dynamisme de la branche «Bâtiments et travaux publics», avec 0,8 point de contribution à la croissance venant de -0,7 point l’année précédente, et dans une moindre mesure par les «Industries manufacturières», avec une contribution de 0,3 point. Cette évolution est due essentiellement au relèvement de la production du ciment gris, suite à l’entrée en production de deux nouvelles cimenteries (CIMKO et PPC Barnet).
Selon l’approche par la dépense, la croissance serait en grande partie tirée par la demande extérieure nette, avec une contribution de 2,5 points de pourcentage. et dans une moindre mesure par la demande intérieure, avec 1,2 point.
Le bon comportement de la demande extérieure nette résulte de la vitalité des exportations des biens et services, attestée par une progression annuelle de 9,3 %, portant ainsi sa contribution à 2,5 points de croissance, grâce particulièrement aux exportations des produits miniers. Parallèlement, les importations des biens et services, avec une progression annuelle de -0,1%, ont indiqué une contribution à la croissance quasiment nulle sur la période sous analyse.
En ce qui concerne la demande intérieure, avec une faible progression de 1,0 %, sa contribution à la croissance tient principalement à la vigueur des investissements privés et de la consommation privée, dont les contributions ont été respectivement de 4,5 points et 1,8 point. Cet apport peu considérable de la demande intérieure fait suite notamment à la contre-performance du secteur public, à travers ses deux sous-composantes (consommation publique et investissements publics), lesquelles ont accusé des contributions négatives au cours de la période sous examen.
MORAL DES PATRONS.
Depuis le début de l’année, les chefs d’entreprises ont affiché un regain de confiance quant à l’évolution de l’économie congolaise, tel que l’atteste l’évolution positive du solde global de leurs opinions au cours de trois premiers mois. En effet, le solde global de leurs opinions s’est établi à 17,6%, à fin mars 2018, venant de 9,4% le mois précédent, témoignant ainsi leur perception favorable de la conjoncture intérieure comparé à la période correspondante de 2017.
Ce regain de confiance est lié principalement à l’amélioration constatée dans les industries extractives et dans le secteur de l’énergie. Les perspectives du climat conjoncturel en RDC, telles que vues par les chefs d’entreprises à fin mars 2018, se présentent comme suit:
Dans les industries extractives, le solde d’opinions y afférent s’est consolidé d’un mois à l’autre, passant de +11,8 % en février à +26,7 % au cours du mois sous analyse. Cette bonne évolution s’explique par la confiance des opérateurs de ce secteur dans le maintien, sur les mois à venir, de la bonne tenue qu’affichent actuellement les cours mondiaux de principales matières premières d’exportation de l’économie congolaise et, dans une autre mesure, par les garanties fournies par l’Etat en ce qui concerne les mesures d’application du nouveau code minier promulgué le 09 mars 2018.
En ce qui concerne la Construction, l’atténuation du pessimisme observée depuis janvier 2018 s’est poursuivie en mars avec une forte amplitude. Le solde d’opinions s’est ainsi redressé progressivement jusqu’à atteindre -11,9% au cours du mois sous publication, venant consécutivement de 33,3% -26,6% et ce, grâce notamment à un meilleur comportement des activités de génie civil . S’agissant des Services, le pessimisme qui s’était atténué en février est reparti à la hausse avec un solde d’opinions de - 33,1%, venant de - 22,7% un mois plus tôt.
Ce maintien de la confiance à un niveau considérable résulte essentiellement des perspectives favorables se rapportant à l’amélioration de la desserte en eau potable grâce à l’exécution des projets initiés à cet effet par le Gouvernement de la République avec l’assistance de ses partenaires au développement. Cette situation est attribuable à des prévisions très pessimistes à la fois de la propre activité des firmes et, dans une plus large mesure, de la demande générale du marché. Dans la branche «Electricité et Eau», la confiance des entrepreneurs est restée stable avec un solde d’opinions de +43,6%. Toutefois, l’optimisme des chefs d’entreprises s’est légèrement replié par rapport au mois précédent, pour lequel ledit solde s’était chiffré à +44,7%. Par contre, dans les industries manufacturières, une baisse de la confiance a été constatée, au cours de la période sous analyse, avec un solde d’opinions de -1,2% contre +11,4% un mois plus tôt.Ce fléchissement est induit par des évolutions en repli enregistrées dans la fabrication des produits chimiques, dans l’industrie textile ainsi que dans l’industrie du bois.
L’INFLATION HEBDOMADAIRE.
A la troisième semaine du mois d’avril 2018, l’inflation hebdomadaire est assortie légèrement en hausse par rapport à la semaine précédente, soit 0,316% contre 0,102%.
En cumul annuel et en glissement, le taux d’inflation s’est établi respectivement à 3,554% et 47,796%. En annualisé, l’inflation serait 12,019 % contre un objectif optimal de moyen terme de 7,0%. Au 20 avril 2018, la comptabilisation des opérations financières, incluant l’amortissement de la dette, affiche un déficit important de 130,9 milliards de CDF. Les recettes ont atteint 271,3 milliards de CDF alors que les dépenses se sont situées à 402,2 milliards. Ce résultat pourrait s’améliorer d’ici la fin du mois, étant donné que le mois d’avril est une échéance fiscale. En cumul annuel, la situation financière de l’Etat, incluant les recettes pré-affectées à la CENI affiche un excédent de 116,9 milliards de CDF alors que celle excluant ces recettes pré-affectées renseigne un déficit de 120,6 milliards.
En excluant les recettes pré-affectées à la CENI et les dépenses affectées aux élections aux mois de février et mars de l’année en cours, le déficit du Trésor est ramené à 83,3 milliards de CDF.
Aux vingt premiers jours du mois d’avril 2018, les services mobilisateurs ont collecté 271,3 milliards de. CDF, soit un taux de réalisation de 38,7% rapporté à leur prévision mensuelle. La composition de ces recettes révèle que celles collectées par la DGI ont contribué à concurrence de 56,5% dans le total des recettes publiques alors que les recettes provenant de la DGDA et la DGRAD ont représenté respectivement 29,0% et de 14,5% dans l’ensemble de recettes. Il y a lieu de relever que les deux rubriques « pétroliers producteurs» et «autres recettes et dons» n’ont pas encore enregistré des recettes au profit du Trésor public.
En cumul annuel, à la date sous examen, les recettes publiques ont atteint 1.880,3 milliards de CDF dégageant ainsi un taux de mobilisation de 91,0%. Pour ce qui est des dépenses publiques, intégrant l’amortissement de la dette, elles se sont chiffrées à 402,2 milliards de CDF, représentant un taux d’exécution de 63,2% rapporté à leur prévision mensuelle. La composition de ces dépenses est restée dominée par les ciépenses courantes, représentant 79,0% du total alors que celles en capital ont représenté 16,4%. En ce qui concerne l’analyse par poste de dépenses courantes, il sied de relever la prépondérance des charges relatives à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’Etat dont la part a été de 48,4 %. Les dépenses se rapportant aux frais de fonctionnement des ministères et des institutions politiques ont représenté 26,3% de dépenses courantes.
Au 19 avril 2018, l’exécution du Plan de Trésorerie de la BCC s’est clôturée par un déficit de 2,816 milliards de CDF, résultant des encaissements de 15,099 milliards et des décaissements de 17,915 milliards de CDF. Ce résultat devrait évoluer tout au long du mois avec la rentrée des différentes recettes attendues ainsi que l’exécution des dépenses récurrentes. En cumul annuel, l’exécution du Plan de Trésorerie de la Banque Centrale affiche un déficit de 2,807 milliard de CDF.
Pour ce qui est des dépenses publiques, intégrant l’amortissement de la dette, elles se sont chiffrées à 402,2 milliards de CDF, représentant un taux d’exécution de 63,2% rapporté à leur prévision mensuelle. La composition de ces dépenses est restée dominée par les dépenses courantes, représentant 79,0% du total alors que celles en capital ont représenté 16,4%.
En ce qui concerne l’analyse par poste de dépenses courantes, il sied de relever la prépondérance des charges relatives à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’Etat dont la part a été de 48,4%. Les dépenses se rapportant aux frais de fonctionnement des ministères et des institutions politiques ont représenté 26,3% de dépenses courantes.
Au 19 avril 2018, l’exécution du Plan de Trésorerie de la BCC s’est clôturée par un déficit de 2,816 milliards de CDF, résultant des encaissements de 15,099 milliards et des décaissements de 17,915 milliards de CDF. Ce résultat devrait évoluer tout au long du mois avec la rentrée des différentes recettes attendues ainsi que l’exécution des dépenses récurrentes. En cumul annuel, l’exécution du Plan de Trésorerie de la Banque Centrale affiche un déficit de 2,807 milliard de CDF. Au 20 avril 2018, te marché des changes reste marqué par lé’ poursuite de la relative stabilité sur ses deux segments. En effet, le franc congolais s’est fixé à 1.617,99 CDF le dollar américain et 1.639,50 CDF respectivement à l’interbancaire et au parallèle, enregistrant ainsi une dépréciation de 0,01 % et une appréciation de 0,03% d’une semaine à l’autre.
Au 18 avril 2018, l’exécution du budget en devises s’est soldée par un déficit mensuel de 14,41 millions de USD. En cumul annuel, il s’observe une augmentation nette des devises de 133,40 millions de USD, portant les réserves internationales à 977,42 millions de USD, correspondant à 4 semaines d’importations de biens et services sur ressources propres.
BASE MONETAIRE.
Au 19 avril 2018, la situation monétaire a renseigné une baisse hebdomadaire de la base monétaire de 16,34 milliards de CDF, la situant à 2.164,04 milliards. Le recul de cet agrégat est expliqué par la baisse des avoirs intérieurs nets de 32,90 milliards, contrebalancée par une augmentation des avoirs extérieurs nets de 16,56 milliards. Pour ce qui est des composantes, la baisse de la base monétaire est localisée principalement au niveau de la circulation fiduciaire en banque qui a accusé un recul de 15,45 milliards de CDF.
Au 18 avril 2018, les guichets des prêts à court terme et des facilités permanentes demeurent inactifs. Pour ce qui est du marché interbancaire. le volume hebdomadaire des transactions s’établit à 17,0 milliards contre 60,0 milliards de CDF la semaine passée. En cumuls mensuel et annuel, le volume total des transactions s’élève respectivement à 109,0 milliards et 438,0 milliards de CDF.
Au 18 avril 2018, l’encours global des Bons BCC est passé à 12,5 milliards de CDF, venant de 10,0 milliards une semaine avant, soit 7,5 milliards pour la maturité de 7 jours et 5,0 milliards pour celle de 84 jours, dégageant une ponction hebdomadaire et une injection annuelle respectivement de 2,5 milliards et 22,5 milliards de CDF.
Au 19 avril 2018, il s’observe une ponction nette de la liquidité de 38,0 milliards de CDF contre une ponction attendue de 20,8 milliards de CDF, dégageant un écart négatif de 17,2 milliards de CDF.
L’analyse de la situation monétaire intégrée provisoire, au 19 avril 2018, révèle que les facteurs autonomes ont injecté de la liquidité à hauteur de 199,5 milliards de CDF contre une injection programmée de 118,7 milliards, dégageant un écart de 80,8 milliards. Cette évolution est liée aux injections réalisées à la fois par les avoirs extérieurs nets et les avoirs intérieurs nets respectivement de 115,9 milliards et de 83,7 milliards de CDF. Les facteurs institutionnels ont ponctionné 237,5 milliards de CDF, se situant au-delà de la programmation attendue de 139,5 milliards, résultant du comportement de la réserve obligatoire qui a ponctionné 222,7 milliards et l’encours de refinancement 37,4 milliards alors que l’encours des Bons BCC a injecté 22,5 milliards de CDF.
Au 19 avril 2018, le compte courant des banques a enregistré une baisse de 874,0 millions de CDF, d’une semaine à l’autre, s’établissant à 697,83 milliards de CDF. Rapproché à la moyenne notifiée de la réserve obligatoire de 682,13 milliards, il se dégage un excédent des avoirs libres des banques de 15,69 milliards.
Au 19 avril 2018, les émissions nettes cumulées se sont établies à 50,10 milliards de CDF, tenant aux émissions de 170,77 milliards et aux destructions de 120,68 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 663,44 milliards de CDF dont 64,44 % en provinces.
S’agissant des dépôts de la clientèle, à fin mars 2018, les dépôts dans les banques se sont accrus de 5,80% par rapport à fin décembre 2017, s’établissant à 3.941,50 millions de USD. A la période correspondante de 2017, les dépôts ont augmenté de 15,94%. S’agissant des dépôts en monnaie nationale, ces derniers sont passés à 407,48 millions d’USD à fin mars 2.018 contre 378,66 millions à fin décembre 2017 et 427,42 millions en 2017, accusant respectivement une croissance de 7,61% et un recul de 4,67%. Quant aux dépôts en monnaies étrangères, ils se sont accrus respectivement de 5,60% et 18,90% par rapport à fin décembre 2017 et par rapport à l’année correspondante de 2017, s’établissant à 3.534,01 millions de USD au 31 mars 2018.
Pour ce qui est des dépôts de la clientèle par provenance, tous les dépôts affichent des hausses par rapport à fin décembre 2017 alors qu’en glissement annuel seuls les entreprises publiques et les ménages indiquent des progressions.
A fin mars 2018, les crédits bruts à la clientèle ont connu une progression de 2,97% par rapport à décembre 2017 et une régression de 2,54% en glissement annuel... S’agissant des crédits par monnaies, les crédits en monnaie nationale se sont décrus de 2,14% et 24,96 % respectivement par rapport à fin décembre 2017 et une année plutôt. Ceux en monnaies étrangères, au contraire, ont connu un accroissement de 3,57% et 4,30%. Cette situation est le reflet de la préférence par les banques d’octroyer des crédits en monnaies étrangères plutôt qu’en monnaie nationale. Cette situation est expliquée par les faibles niveaux des avoirs des banques, induits notamment par le niveau élevé de coefficient de la réserve obligatoire ; ainsi que de l’effet de la dépréciation de la monnaie nationale.
L’ECONOMIE MONDIALE.
L’expansion économique mondiale, qui a débuté aux environs du milieu de l’année 2016, est devenue plus large et plus vigoureuse, en dépit du fait des menaces des tensions commerciales observées en ce début de l’année en cours. En effet, la croissance mondiale devra atteindre 3,9% pour 2018 et 2019, soit une révision à la hausse de 0,2 point pour les deux années par rapport aux prévisions d’octobre dernier. Cette accélération s’explique par une croissance plus rapide dans la zone euro, au Japon, en Chine et aux États-Unis ainsi que par une amélioration attendue à court terme dans d’autres pays émergents et en développement, principalement les pays exportateurs de produits de base. Ainsi, la progression du commerce et de l’investissement demeure un moteur puissant de l’expansion mondiale.
Toutefois, cette dynamique positive reste confrontée à des risques pouvant impacter négativement la croissance mondiale à moyen terme. Parmi ces risques figurent le durcissement brutal des conditions financières avec la réduction des écarts de production et la normalisation des politiques monétaires, l’affaiblissement de l’appui des populations à l’intégration économique mondiale, les tensions géopolitiques, la transition de l’économie chinoise ainsi que l’aggravation des tensions commerciales liée aux restrictions et aux mesures de rétorsion. A ce propos, il est recommandé (i) de renforcer le système commercial multilatéral; (ii) de consolider le potentiel de croissance plus inclusive, (iii) de se constituer des amortisseurs pour faire face de manière plus efficace à la prochaine récession, (iv) d’améliorer la résilience financière pour limiter les risques. de marché et d’instabilité, ainsi que (v) de favoriser la coopération internationale.
Dans la zone euro, le FMI a légèrement revu à la hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2018, en raison notamment d’une demande plus forte que prévue d’une politique monétaire accommodante et d’une amélioration des perspectives de la demande extérieure.