Le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba appelle à penser d'abord Congo
  • mar, 25/02/2025 - 00:35

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1630|LUNDI 24 FÉVRIER 2025.

Lors d'une réunion statutaire du Conseil d'Administration de la RVA-SA, la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA, a appelé ses collègues Administrateurs à penser, dans chacun de ses faits et gestes, «d'abord Congo, d'abord Patrie». «Comment ne pas dire aujourd'hui ici que l’urgence pour nous Congolais est de souligner qu’il est grand temps que nous puissions penser d'abord Congo, penser d'abord Patrie ; que nous Congolais arrêtions de penser d’abord nos poches ?».

Ce fut mercredi 19 février 2025 dans la communication statutaire à l’ouverture de la réunion statutaire du Président du Conseil d’Administration de la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme.

Une réunion du Conseil d'Administration de la RVA-SA, « la deuxième réunion statutaire depuis le début de l’année 2025, la deuxième réunion statutaire qui (se tenait) au cours du mois de février 2025, la première réunion, qui, depuis que le Conseil d'Administration de la RVA-SA dispose d'un siège à l'immeuble Jacaranda, avenue Roi Baudouin, commune de la Gombe à Kinshasa, se tient si loin de ce siège, dans cette salle de réunion de la Nouvelle Tour de Contrôle de l'Aéroport International de N'Djili, dans la Capitale et ce, conformément aux Statuts et Règlement Intérieur qui nous régissent», a souligné le Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA.

Que cette réunion statutaire du Conseil d'Administration de la RVA-SA ait eu lieu sur l'une des plateformes aéroportuaires du pays - l'Aéroport International de N'Djili, à Kinshasa - était déjà fort en symbole à un moment où la RVA-SA et le pays, venaient de perdre deux de leurs aéroports - celui international de Goma, dans la capitale de la province du Nord-Kivu, et celui national de Kavumu, dans la capitale de la province du Sud-Kivu - «tombés, détruits ou vandalisés» par les rebelles de la coalition M23-AFC soutenus par l'armée rwandaise, les RDF, le dimanche 26 janvier pour le premier et le dimanche 19 février pour le deuxième, tous nos Agents et Cadres de ces plateformes aéroportuaires désormais en errance», a poursuivi dans sa communication le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, appelé Kkm ou, mieux, Kkmtry, par ses proches.

DIPLOMATIE ÉGALE INTÉRÊT.
Dès sa prise de parole, le Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA n'a pas caché son émotion de se trouver avec ses collègues Administrateurs en réunion statutaire du Conseil d'Administration, sur une plate-forme aéroportuaire du pays, la première en tous points de vue, quand deux des aéroports du pays «se trouvent hors de notre contrôle, du fait d’une inimaginable guerre, avec des équipements détruits ou vandalisés », a-t-il ajouté. Signe que le pays tourne malgré tout ; que le Congo est le Congo !

Il a souligné «l'importance d'un aéroport dans la vie d'un pays, l’aéroport qui reste le premier objectif à être visé quand arrive une attaque ou une agression. D’où la nécessité et l'urgence de sécurisation de ces plateformes. Il y va de la sécurité de nos installations certes, mais de la sécurité et de la souveraineté du pays ».

Pour le Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA, en cette période « d'une inimaginable guerre que le Rwanda livre au Congo », considérant les réalités de cette guerre, « le Congo doit aujourd’hui plus que jamais compter sur la diplomatie. Or, il n’existe pas de diplomatie sans intérêt. La diplomatie ce ne sont pas des paroles, que celles-ci soient brillantes ou non ! La diplomatie c’est d’abord des actes.

Tu me donnes quoi pour que je te donne quoi ? Quand on voit comment la plus grande puissance du monde est portée par des hommes d’affaires, et qu’elle n’est intéressée que par les affaires pour monter encore plus haut que jamais cette puissance, est-on sûr que le Congo aurait moins que le Canada, que le Canal de Panama, que le Groenland qui tentent les États-Unis d’Amérique, ce Congo pourtant présenté comme le plus riche du monde pour son sous-sol et si humilié ?»

Puis : « Si la Régie des Voies Aériennes-Société Anonyme avait disposé d'un système de sécurité et de sûreté qui inspire respect à l'échelle planétaire, un matériel doté d’un système de sécurité et de sûreté certifié par les normes internationales, tel par exemple un mur de protection adéquat comme il en existe ailleurs, il n'est nul doute que la prise de ces aéroports par des rebelles et leur destruction comme on l'a vécu à Goma, ne serait-elle pas sinon évitée, tout au moins anticipée ou atténuée?»

Le Président du Conseil d'Administration rappelle la décision dite NOTAM - « Notice to Airmen » - annoncée le 11 février 2025 par la RVA-SA, d'interdiction de survol de l'espace aérien congolais par tous les aéronefs civils ou d'État immatriculés au Rwanda ou immatriculés ailleurs mais basés au Rwanda, expliquant qu'elle relève de la souveraineté nationale, qu’elle est conforme au droit international et à la Convention de Chicago qui fixe la souveraineté nationale des États en termes de réglementation aérienne, les États possédant une souveraineté complète et exclusive sur l'espace aérien situé au-dessus de leur territoire, comprenant les régions terrestres et les eaux territoriales.

Une décision qui va faire mal au plan commercial en perte de temps et donc de kérosène et en perte de vente face aux passagers qui hésiteraient à passer plus de temps en vol, donc au plan économique pour la compagnie aérienne rwandaise Rwandair qui a aussitôt fait part de sa décision de dérouter ses aéronefs de l’espace aérien congolais.
Mais le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba s'est aussitôt posé une série de questions clés : « La RVA-SA et notre pays disposent-ils de moyens pour contrôler l’application de cette décision souveraine ou empêcher les mouvements des avions ainsi interdits ?

La RVA-SA dispose-t-elle d’un système de radars qui veille à la sécurité du ciel congolais ? Notre pays est-il doté d’avions de chasse en charge de s’approcher d’un aéronef frappé par cette mesure de NOTAM et de le guider vers une piste d’atterrissage d’urgence ? »

Puis : « Comment ne pas dire ici que l’urgence pour nous Congolais est de souligner qu’il est grand temps que nous puissions penser d'abord Congo, penser d'abord Patrie, que nous Congolais arrêtions de penser d’abord nos poches? Ne pensons-nous pas que si nous ne prenons pas garde, le jour n’est pas loin où nous verrions notre pays, notre souveraineté nationale, aller à vau-l’eau ? »

D'où sa rencontre le 12 février - « rencontre d'échange» - dès le lendemain de l'annonce de cette décision, avec son collègue de l'Autorité de l'Aviation Civile, AAC, pour évaluer les moyens du pays à faire exécuter cette décision.
Président du Conseil d'Administration de l'AAC, Désiré Muwala Bol'makob s'était rendu au siège du Conseil d'Administration de la RVA-SA en compagnie du Directeur Général a.i. de l'Autorité de l'AAC, réunion à laquelle avait aussi pris part le Directeur d'Exploitation de la RVA-SA en l'absence du Directeur Général de la RVA-SA en mission.

D'où sa rencontre le 12 février - « rencontre d'échange » - dès le lendemain de l'annonce de cette décision, avec son collègue de l'Autorité de l'Aviation Civile, AAC, pour évaluer les moyens du pays à faire exécuter cette décision.
Président du Conseil d'Administration de l'AAC, Désiré Muwala Bol'makob s'était rendu au siège du Conseil d'Administration de la RVA-SA en compagnie du Directeur Général a.i. de l'Autorité de l'AAC, réunion à laquelle avait aussi pris part le Directeur d'Exploitation de la RVA-SA en l'absence du Directeur Général de la RVA-SA en mission.

Face à cette énième et impensable guerre qui nous est livrée, face à la réalité des forces observée, le Congo doit compter, pour la sauvegarde de sa souveraineté, sur ses relations avec les puissances, mais pas n’importe lesquelles ; le Congo doit compter sur la diplomatie. Or, il n’existe aucune diplomatie sans intérêt. La diplomatie ce ne sont pas des mots, ce ne sont pas des paroles, que ces paroles soient brillantes ou non !

Quand on voit comment la plus grande puissance du monde est portée par des hommes d’affaires, et qu’elle n’est intéressée que par les affaires, est-on sûr que le Congo aurait moins que le Canada, le Canal de Panama, le Groenland ? Et la RVA-SA, Société commerciale, devra-t-elle attendre mille ans pour entrer raisonnablement dans le jeu de la Patrie ?»

ÉTABLIR DU PARTENARIAT.
Et d'en venir à la réunion de New York du Conseil de Sécurité des Nations unies convoquée d’urgence le dimanche 26 janvier 2025. « Les États-Unis (du président américain républicain, conservateur, de droite) Donald Trump, l’Allemagne (du Social-démocrate centre-droit) Olaf Schölz, le Royaume Uni (du Travailliste, de gauche) Keir Starmer (en clair, toutes les sphères politiques et idéologiques), ont été en pointe aux côtés de Kinshasa citant nommément le Rwanda, ce que n’ont pas osé beaucoup de pays, menaçant vertement Kigali de fortes sanctions. Lorsque j’interpelle sur mon pays un officiel européen à Londres sur cette question, sa réponse que je ne pouvais ignorer, m’interpelle à mon tour : « Oui, nous pouvons faire plus pour Kinshasa, mais que pourrait faire Kinshasa pour nous ? »

Puis : « Qu’est-ce que le Congo peut/doit mettre (mieux, qu’est-ce que le Congo a pu/a mis) sur la balance face à ses partenaires en vue de renforcer ses relations, en vue de peser plus que tout autre pays ? Qui ne sait que ceux qui ont leur sort lié ne se font jamais la guerre ?

Qui ignore qu’il n’est pas idiot qu’avant d’effectuer un achat, l’on sache ce que cet achat vous rapporte en retour ? Dans le cas d’espèce, faut-il faire un dessin à un moment où notre pays est désormais appelé à compter ses amis ? Et, s'agissant de la RVA-SA, que pourrait-elle/que devrait-elle mettre sur la balance en vue d'attirer l'estime des partenaires, de consolider l'amitié envers le pays ? »

Kkmtry de citer pour exemple un dossier, celui de Westminster, la firme britannique de réputation planétaire en matière de sécurité aéroportuaire. Et, « quand je me tourne vers les plus Hautes Autorités du pays, leur réaction est sans équivoque. C'est le go head ». Le dossier Westminster est un dossier de sécurité des aéroports. Un dossier qui a vu atterrir à Kinshasa une quarantaine d’hommes d'affaires britanniques permettant d’ouvrir des issues au Royaume Uni. Ce dossier est à la RVA-SA depuis plus de cinq ans.

Il avait été signé par un ancien Directeur Général de la RVA-SA. Il été ensuite approuvé par le Conseil d’Administration de la RVA-SA « après mille va-et-vient et mille travaux dans des commissions », relancé par le fin-novembre 2024 par les Autorités du pays par un courrier explicite adressé au Président du Conseil d'Administration de la RVA-SA. Il s’agissait de « faire le point sans délai sur le dossier Westminster Group PLC ».

Ce qui fut fait, historique du dossier retracée, les étapes franchies jusqu’à la dernière, à savoir, la réponse de l’Unité de Conseil & de Coordination du Partenariat Public-Privé, UC-PPP, qui, en délivrant l’Avis de Conformité, indiquait que l’Autorité compétente qui attendait à cette étape, à savoir, la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics, DGCMP.

Puis, l’État, l’Actionnaire Unique à la RVA-SA de « rappeler utilement ses responsabilités statutaires au Président du Conseil d’Administration de la RVA-SA ». Un courrier officiel écrit notamment : « Compte tenu des préoccupations liées à la modernisation, la sûreté et la sécurité des aéroports (...), il me revient, de vous demander de prendre dans un bref délai des mesures résolutoires pour offrir d’une part des aéroports répondant aux standards internationaux et d’autre part des voyages assurés et sécurisés à nos populations ».

Le 3 février 2025, un autre courrier officiel s’adresse au Président du Conseil d'Administration : « Consécutivement à ma lettre (...), et suite à votre lettre (...) qui présente les motivations et justifications liées au dit dossier, je réalise qu’il y a nécessité de poursuivre le processus. Ayant obtenu de votre part toutes les explications et après examen minutieux dudit dossier, je donne mon accord de principe pour la poursuite de la prochaine étape, celle de la DGCMP en vue de l’obtention d’un avis de non objection conformément à la recommandation de l’UC-PPP (...) ».

Le lendemain 4 février 2025, le Président du Conseil instruit le Directeur Général de la RVA-SA « d’exécuter toutes affaires cessantes les directives » de l’Etat, Actionnaire Unique de la RVA-SA, faites « au travers du Président du Conseil d’Administration de la RVA-SA, qui fera rapport de leurs bonnes exécutions, à savoir, transmettre sans délai à la DGCMP, le dossier de la firme britannique Westminster Group PLC pour l’obtention de l’Avis de Non Objection ».

Outre ce courrier, «vu l’extrême gravité de la situation, vu les dangers que court le pays, vu la volonté d’aider un tant soit peu notre Patrie », le Président du Conseil cherche à s'assurer «qu’il y avait, entre la Direction Générale et le Conseil d’Administration, une réelle compréhension commune». Et pourtant ! Depuis, ni réponse, ni commentaire ! « Y aurait-il complot contre la Patrie !

Y aurait-il faute professionnelle ?». Puis : « Pensons-nous toujours Patrie ? À quoi, nous Congolais jouons tant ?»
Et de donner un extrait d’un communiqué daté de dimanche 16 février 2025 du ministère britannique des Affaires étrangères.

Ci-après : « Ce dimanche, le Royaume-Uni parle d'une violation flagrante de la souveraineté de la RDC et un danger pour la stabilité régionale. Il s'agit d'une escalade sérieuse qui accroît le risque d'un conflit régional plus large dont le coût humain serait dévastateur.

L'entrée du M23 et des Forces de défense rwandaises à Bukavu constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC, ainsi qu'une infraction à la Charte des Nations unies. Le Royaume-Uni appelle en conséquence « à une cessation immédiate des hostilités, au retrait des soldats rwandais du territoire congolais et à un retour au dialogue par le biais de processus de paix conduit par l'Afrique. Il ne peut pas y avoir de solution militaire».

Les Congolais pensent-ils que toutes ces démarches - les va-et-vient de certains officiels étrangers dans notre pays - le seraient sans rien en retour ? Quand nombre de sources parlent de Congolais traîtres et présents au sein des organes officiels du pays, comment ne pas prêter oreille ?
D. DADEI.


Related Posts

About author

Portrait de D. DADEI