Le Palais du peuple
Le Palais du peuple dans son plus bel habit
  • ven, 12/10/2012 - 07:20

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1194 DATE DU JEUDI 11 OCTOBRE 2012
La fête a commencé.
C’est bel et bien parti pour le XIVème sommet de la Francophonie.
Désormais, si les réunions succèdent aux réunions sur l’avenue de la Justice, siège du Commissariat Général à la francophonie que préside l’Historien professeur Isidore Ndaywel, c’est assurément pour les derniers réglages.
Si hôteliers, restaurateurs, opérateurs de téléphone mobile ou fournisseurs d’internet se retrouvent, c’est pour s’assurer que tout est au point, que les petits plats ont été mis dans les grands, que le pain beurré grille à petits feux dans le four.

LOIN DERRIERE LA SALE POLEMIQUE.
Ambassadeurs, délégués, correspondants de presse et envoyés spéciaux se croisent désormais dans une chaude ambiance, qui, à la recherche d’un badge ou d’une accréditation, qui, pour s’informer du programme officiel du Sommet. Pour une fête que tout le monde veut réussie, totale.
C’est vrai, la sale polémique est déjà loin derrière nous et plus rien ne peut plus arrêter la machine. Ni les folles rumeurs, ni quoi que ce soit.
L’opposition qui avait sorti la grosse artillerie pour obtenir la délocalisation des assises de Kinshasa a fini par s’incliner, de guerre lasse, sauf l’un d’entre eux... connu mais inconnu dans l’opposition.
Après avoir fait le siège de la cellule Afrique de l’Elysée et du Quai d’Orsay pour convaincre François Hollande de ne pas effectuer le déplacement de Kinshasa, elle a certes jeté l’éponge comprenant trop tardivement que le Français avait lui-même besoin de cette fête pour exister sans doute plus que les R-dCongolais à qui il ne va rien apporter, lui qui recherche l’argent - pas moins de 30 milliards d’euros - en augmentant les impôts pour se reproduire.
On peut imaginer que le nouveau locataire de l’Elysée avait savouré l’effet de la cour assiduë qui lui était faite, prenant du plaisir à se démarquer de son prédécesseur sur ces relations africaines souvent coupables qu’on a appelées «Françafrique».
Il a laissé mijoter sa décision, consultant à gauche, scrutant à droite, prenant le conseil de tout le monde et, last but not least, prenant le temps de dépêcher à Kinshasa sa propre ministre en charge de la Francophonie, la presque toujours adolescente, l’Afrique pur sang Yamina Benguigui.
Séjour à Kinshasa, la ministre a fait le rapport que tous les observateurs savaient inéluctable, sans doute aussi celui que François Hollande lui-même souhaitait pour faire le pas et justifier sa visite dans ce pays si fascinant.

LA OU LA CHINE N’EST PAS LOIN.
Depuis, Madame Benguigui ne cache plus son enthousiasme, se promettant, à son retour à Kinshasa, de prolonger son séjour, bien au-delà du Sommet, pour se rendre sur le terrain de ces violences récurrentes qui pleuvent comme une malédiction sur les populations de l’Est du pays, en allant voir au Kivu ce qui s’y passe...
On pouvait alors se demander si, très sérieusement, la France avait eu un autre choix, si François Hollande aurait pu aller jusqu’à l’incident?
La République Démocratique du Congo, c’est tout de même le plus grand pays francophone du monde. C’est surtout l’avenir de cette Communauté, avec aujourd’hui près de 70 millions d’habitants dont la langue officielle est le français. C’est un scandale géologique - tout le monde l’a dit et redit - ce qui n’est pas rien à une époque où la Chine fait peser une énorme pression sur le marché des matières premières et là où elle n’est pas loin...
C’est, enfin, un réservoir énorme de la biodiversité et le deuxième poumon écologique du monde.
Bien inspirés, les organisateurs du Sommet de Kinshasa avaient justement choisi comme thème des assises «Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale». Thème ambitieux, sans nul doute, à une époque où la Francophonie est encore à la recherche de son ressort économique, où la Communauté internationale peine à définir un modèle pour la protection de l’environnement, la promotion de l’écologie et l’émergence d’une économie verte. Mais d’y avoir pensé ne signifie-t-il pas que, déjà, celle-ci entend s’inscrire résolument dans les grandes batailles de l’avenir, celles de la croissance, de la création des emplois, de l’émergence des économies du sud, du réchauffement climatique…
La fête a commencé
Aujourd’hui, c’est une autre guerre qui agite l’opposition r-dcongolaise: qui se fera recevoir par le Président français et pour lui dire quoi qu’il ignore? Et après? Et après?
La R-dC, il est vrai, revient de loin. Mobutu Sese Seko avait tenté, en vain, d’organiser le IVème sommet de la Francophonie en 1991. Mais une certaine époque était révolue. Gonflés, médiatisés à outrance, les événements de l’Université de Lubumbashi venaient d’avoir lieu et le Grand Léopard avait contre lui une opposition déterminée à l’achever. Mais aussi une Communauté internationale très regardante sur les droits de l’homme et la gouvernance démocratique. Il a fallu, au total, attendre 19 ans et le sommet de Montreux en 2010 pour voir Joseph Kabila monter lui-même au créneau et arracher l’organisation de celui de Kinshasa.
Sous le leadership du Chef de l’Etat, des moyens colossaux ont été mis en jeu par le Gouvernement Matata Ponyo pour réussir le pari. Des hôtels cinq étoiles ont été construits pour accueillir les visiteurs de marque, comme cet «Fleuve Congo Hôtel», sur les décombres de l’ex-CCIZ. Le Palais du peuple qui accueille les travaux a été réhabilité, de même que la Cité de l’Union Africaine où vont loger les Chefs d’Etat. Un village dit de la Francophonie est sorti du sol dans l’enceinte du Stade des Martyrs. La piste de l’aéroport international de Ndjili a été remise à neuf, le boulevard Lumumba retapé.
Enfin et surtout, Kinshasa a revêtu sa plus belle robe après un immense travail d’assainissement conduit par le Premier Ministre lui-même. Le voyageur qui revient dans la capitale rdcongolaise après trois mois d’absence n’en croira pas ses yeux. Garages et constructions anarchiques ont été détruits, les vendeurs pirates évacués. Les principales artères de la ville ont été revisitées, à l’image du Boulevard du 30 juin dont l’éclairage a reçu un coup de neuf. Des éboueurs sont chaque jour à l’œuvre pour maintenir la chaussée dans un état de propreté impeccable. Les Kinois touchent du bois et prient pour que ça dure.
Depuis ce mardi, la grand’messe a démarré, précisément là où on l’imaginait, dans ce village de la Francophonie installé en face du Palais du Peuple, site principal des travaux du sommet, et dans l’enceinte même du Stade des Martyrs de la Pentecôte.
C’est le ministre congolais des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, Raymond Tshibanda N’Tungamulongo, qui était à la baguette, assisté de l’Administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Ce mercredi sera le jour de l’ouverture des travaux du Conseil Permanent de la Francophonie. Jeudi, c’est la Conférence Ministérielle qui se réunira, avant l’arrivée des Chefs d’Etat et de Gouvernement prévue pour ce vendredi. Le sommet proprement dit démarre samedi pour se clôturer dimanche.
BAPA BANGA

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