- lun, 24/08/2020 - 18:04
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1496|LUNDI 24 AOUT 2020.
Inspirée par des exemples d’ailleurs - des contestations populaires d’ampleur et d’intensité variable qui ont chassé du pouvoir des régimes autocrates dans des pays arabes (le Printemps arabe) mais aussi au sud du Sahara par le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Soudan et, depuis peu, par le Mali - , l’opposition congolaise a souvent fait du copier-coller, allant jusqu’à imiter des recettes d’ailleurs tels les mouvements citoyens - le Balai Citoyen au Burkina Faso, Y en a marre au Sénégal - avec Filimbi, Lucha, etc. - sans toujours parvenir à ses fins.
Y’A PAS GARÇONS LA?
L’Afrique Centrale n’aurait-elle pas «garçons-là», comme diraient les Ouestafs ivoiriens? A ce jour, si tout bouge dans la partie d’Afrique noire subsaharienne, en Afrique de l’Ouest par exemple, l’Afrique Centrale est restée rebelle au changement violent par la rue, marquée cependant par divers coups d’Etat ou des assassinats politiques, à Brazzaville, à Kinshasa, par exemple.
Rien à Libreville, ni à Yaounde, ni, moins encore en Afrique de l’Est avec pourtant des régimes forts, à Kigali, à Kampala, à Bujumbura. Cela n’empêche pas le leader de l’ECIDE (Lamuka) Martin Fayulu Madidi, de retour au pays samedi 22 août, après cinq mois de confinement à l’étranger, d’évoquer le Mali. Plus requinqué apparemment comme jamais à ce jour malgré des propos entendus à l’étranger disant avoir «oublié», «pardonné» (...) «sa victoire volée», celui qui se considère toujours, à l’exemple du Sphinx de Limeté, Etienne Tshisekedi wa Mulumba comme « le Président élu » du Congo Démocratique, a dit, devant une foule massée à la Place Sainte Thérèse, à N’Djili, que s’il ne dit pas qu’il est pour ce qui s’est passé au Mali, il n’y pense pas moins.
« Je ne dis pas que je suis pour ce qui s’est passé au Mali. Ce que je dis, c’est qu’à un moment donné, le peuple doit prendre ses responsabilités. Moi, j’ai pris ma responsabilité, celle de la vérité des urnes » voulant aller jusqu’où bout, promettant de se rendre à un sit-in avec la foule devant le siège du Parlement, le Palais du Peuple, d’y rester s’il n’est pas entendu.
IL N’OUBLIE PAS GENEVE.
« Vous devez être prêts. Et, comme nous commençons aujourd’hui, si rien n’est fait, nous irons tous au Palais du peuple », annonçant plusieurs autres manifestations. « Nous ne voulons pas des réformes partielles. Rappelant qu’il y a beaucoup d’initiatives ces jours-ci - G-13, Bob Kabamba, etc., il privilégie la sienne. «Il ne faut pas seulement des réformes sur la loi électorale. Il faut réaliser toutes les réformes avant d’aller aux élections anticipées », a-t-il déclaré Place Sainte Thérèse, reprenant un thème de sa campagne en 2018.
Celui, s’il était élu, de se limiter à un mandat de deux ans, puis d’organiser des élections anticipées qui verraient la participation de ses camarades de l’accord de Genève exclus de la présidentielle, Adolphe Muzito Fumunji avec qui il forme un inséparable duo et qui continue de lui vouer toute la confiance, blacklisté par le Parti Lumumbiste Unifié, depuis son ex-parti, puisqu’il a créé le sien, Nouvel Elan, le MLC Jean-Pierre Bemba Gombo et l’ex-richissime gouverneur du Grand Katanga, Moïse Katumba Mwanke, interdits de course, le premier pour sa condamnation par la Cour Pénale Internationale, le second pour n’être pas de nationalité congolaise, à en croire la CENI et la Cour constitutionnelle.
Rappelons que la réunion de Genève qui donna lieu à Lamuka ayant rassemblé le 11 novembre 2018 par des membres de l’opposition en vue de désigner un candidat commun à la présidentielle de 2018, avait été fut financée par des compagnies minières opérant au Katanga hostiles au nouveau code minier congolais.
D. DADEI.