- lun, 22/06/2020 - 02:38
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1490|LUNDI 22 JUIN 2020.
Peut-être que les églises ne sont-elles pas une solution de rechange pour le Congo. Elles n’auraient pas de leçon à donner aux politiques. Voilà que ces confessions peinent à se mettre d’accord sur le sort de la CENI dont le bureau est arrivé fin mandat depuis des mois déjà. Il s’agit de trouver un successeur à Corneille Nangaa Yobeluo accusé de tous les péchés d’Israël notamment d’avoir «trop mal» organisé les dernières élections surtout législatives.
On sait que les dernières opérations électorales n’avaient pu aller à leur terme, le président de la CENI ayant stoppé le processus de comptage publiant les résultats qu’elle-même savait, communiqués par les tenants du pouvoir.
Mais voilà que comme successeur, on lui trouve son propre Secrétaire Exécutif National de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Ronsard Malonda Ngimbi, un homme qui fut en première ligne dans les tripatouillages de novembre 2018.
Mais les églises, plate-forme qui doit désigner le successeur de Nangaa n’arrivent pas à accorder leurs violons. L’ECC, Eglise du Christ au Congo et la CENCO, la Conférence Episcopale Nationale du Congo restent opposées à la candidature du Secrétaire Exécutif National de la CENI. Secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole Babula explique qu’«il y a eu blocage parce que chacun tenait à son candidat. Les autres ont fait bloc pour soutenir la candidature de Malonda. Pour l’ECC et la CENCO, c’est tout sauf ça. Ça doit être clair. Cela parce que c’est lui le secrétaire exécutif de la CENI qui nous a conduit aux dernières élections. C’est lui la cheville ouvrière du point de vue technique. C’est lui le technicien qui a combiné tout ce que nous avons déploré aux élections de 2019».
Les 8 et 9 juin, les chefs religieux étaient réunis au complexe scolaire Cardinal Monsengwo, à la demande de Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, dans le but de dégager un consensus sur un candidat commun. 24 candidatures ont été soumises, six approuvées par le secrétariat technique mis en place par les confessions religieuses. Très vite, CENCO et ECC ont fait bloc contre la candidature de Ronsard Malonda.
«Avoir ce Monsieur que je respecte par ailleurs et dont je reconnais le professionnalisme, la technicité, l’avoir à la tête de la CENI, c’est la continuité de l’ancienne CENI. Est-ce que les Congolais accepteraient cela? L’enjeu est de taille. Il s’agit de redonner confiance au peuple congolais au système électoral. Si on doit aller aux élections avec la CENI Nangaa-bis, il y a aura peu de Congolais qui se mettront debout pour aller voter», explique l’abbé Donatien Nshole Babula. Avec l’échec de cette approche, l’ECC et la CENCO orientent à présent les efforts vers les réformes électorales nécessaires.
«Ce pays va décoller le jour où ceux qui sont au pouvoir vont comprendre que pour rester au pouvoir, ils doivent travailler de sorte à satisfaire la population. Si ça continue comme aujourd’hui, avec ceux qui pensent que pour rester au pouvoir, il faut des combines avec la complicité de la CENI, le peuple congolais continuera dans la souffrance (…). La CENCO et l’ECC disent non à une CENI qui sera la continuité de Nangaa». Les Kimbanguistes eux aussi n’approuvent pas le choix porté sur Ronsard Malonda.
ALUNGA MBUWA.