- lun, 28/08/2017 - 06:07
Attendu vendredi 25 août 2017 à 9h00’ chez le PGR, Anatole Kikwa Mwata Mukambo a-t-il pris la clé des champs? Rfi, Radio France International, a, dans un bulletin d’information capté à Kinshasa, annoncé sa présence à l’étranger. S’est-il extrait des mailles du filet judiciaire à la suite du député Clément Kanku wa Bukasa ou bénéficie-t-il d’une autorisation spéciale? Dans un pays où, malgré l’existence d’un nombre impressionnant de médias, la communication continue de connaître un gap, il n’est pas sûr que l’on puisse un jour percer ce mystère...
Est-ce la guerre des agents?
Le Directeur général de l’Office de Gestion du Fret Multimodal était attendu au bureau du Procureur général de la République pour être entendu sur «des faits dont connaissance» allait lui être «communiquée sur place», écrit une invitation de l’office du PGR diffusée sur les réseaux sociaux.
Lundi 21 août 2017, Kikwa aurait été vu à l’aéroport de N’Djili, en compagnie de sa famille, au départ d’un avion Ethiopian en partance pour Addis Abeba où il ne pouvait être qu’en escale.
La ville haute ne payait pourtant pas cher une procédure bling-bling de l’ancien ministre de la Justice désormais conseiller du Président de la République en anti-fraude et anti-blanchiment des capitaux. Des spécialistes de procédures judiciaires avaient expliqué au Soft International que le Procureur Général de la République ne pouvait être actionné que par le ministre de la Justice, et non par «quelque «quidam». Ils y voyaient l’échec des précédents exploits de «l’inspecteur Colombo» contre des mandataires d’état. Mais voici que les récents exploits de Luzolo Bambi dont la fuite était organisée - et pour cause - dans des tabloïds kinois, donnent lieu à une certaine célérité. De «l’Office de Monsieur le Procureur Général de la République» précisément. Comment expliquer cela?
Le dossier OGEFREM est né suite à des «révélation» d’un certain Cyrus Mirindi Batumike selon qui, plusieurs millions de dollars collectés depuis trois ans depuis trois ans en CDF par l’OGEFREM dans le cadre de l’Impôt Professionnel sur la Rémunération, se seraient volatilisés entre les bureaux de l’entreprise et le fisc.
Si une mission de contrôle de l’Inspection Générale des Finances avait conclu en mars 2017 sous le gouvernement Samy Badibanga à des soupçons de détournement, un autre rapport de contrôle de gestion dûment réalisé en juin 2017 par des inspecteurs des finances ayant plongé dans les mêmes comptes et brandi par l’ancien D-G, le met hors de cause. «L’équipe de contrôle n’a pas pu établir de détournement des deniers publics». Est-ce la guerre des agents? Si l’Ogefrem avait échoué à s’acquitter des impôts et de la TVA, l’équipe de contrôle trouve une explication: «il ressort des éléments analysés par l’équipe de contrôle que les difficultés rencontrées par l’Ogefrem depuis octobre 2015 pour le paiement des impôts susmentionnés coïncident avec l’apparition de nouvelles charges financières découlant des engagements souscrits à la demande de l’état-propriétaire, pour le financement de la participation au capital social de Congo Airways». De préciser: «cette prise de participation financière est intervenue dans un contexte de rétrécissement de la trésorerie de l’Office, suite à la baisse drastique des importations, à la réduction de sa quote-part dans la répartition des frais sur services rendus à l’exportation des produits miniers. Les sommes nécessaires au paiement de ces impôts ayant été remises en garantie des emprunts contractés par l’Ogefrem, les retenues à la source opérées par les banques n’ont pas permis à cet établissement public d’honorer ses obligations fiscales».
Avant que le PGR n’intervienne, Anatole Kikwa Mwata Mukambo se disait serein. A-t-il préféré ne pas courir de risque de se retrouver entre quatre murs?
D. Dadei.