- mar, 29/11/2016 - 11:24
à Lushi, Kyungu las, jette l’éponge quand à Kin, l’extrémisme se désintègre
Sans aucun doute, la plate-forme Rassemblement (@rassop) joue dans les cordes. Cela remonte à bien de jours mais le courrier dont l’authenticité est contestée par le camp Tshisekedi (@fatshi13) représenté par le fils le plus en vue Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo mais est confirmée par l’autre camp dont la personnalité apparente est bien le Dép. G-7 (ex-MP) Christophe Lutundula Apala Pen’Apala (@christopLutu2), montre que l’harmonie de façade affichée depuis la réunion de Genval mi-juin 2016 peine à survivre. On savait que le tycoon ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe (@moise_katumbi) ne pouvait à l’infini tenir au pas des hommes dont nombre traînent une longue expérience politique et ne cachent plus leur impatience sinon leur agacement chaque jour qui passe. C’est avec raison que @christopLutu2 poste sur compte Twitter ce texte: «Quand on tourne en rond on finit par s’épuiser et attraper le vertige». On savait que tôt ou tard, le mal congolais allait avoir raison de cette loyauté et emporter @rassop. Il faut au moins féliciter le richissime homme d’affaires pour avoir à ce jour tenu la dragée haute à la Majorité Présidentielle et aux partisans du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine mais plus les jours passaient, plus cela devenait improbable qu’il tienne plus longtemps le pari de la discipline. Il faut régler des questions d’intendance dont l’on imagine la montagne. Des Députés aujourd’hui quasi réfugiés à l’étranger ont des frais à la fois dans les pays d’accueil et au pays. Comment (toujours) y répondre? Moise Katumbi Chapwe n’a été qu’un homme d’affaires et il sait compter... Tant que la perspective d’une prise de pouvoir (par la force ou par abandon) était proche, les finances pouvaient suivre - provenant de ses avoirs personnels ou, plus sûrement, des donateurs qui sont tout sauf des Père Noël. Avec une propagande par voie de médias menée sans désemparer, le tycoon plébiscité parun faux sondage (lire pages 12 à 14) était en situation de lever des fonds sur toutes les places financières. Mais l’argent est un animal peureux.
Peur.
Depuis que l’accord de la Cité de l’Union Africaine a reçu l’appui des Chefs d’état membres de la CIRGL au sommet de Luanda, Angola, en lui donnant une nouvelle légitimité, que le contexte diplomatique international ne paraît plus poussif - comme il y a peu - avec l’élection de Donal Trump (@realDonaldTrump) et ce qui s’ensuit, notamment ce communiqué américain qui «exhorte la coalition du Rassemblement sous la direction d’étienne Tshisekedi à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétorique incendiaire» - soit un vrai carton jaune américain pour rester dans le vocabulaire de @rassop -, la peur paraît avoir changé de camp.
à Lubumbashi, las d’une lutte qui s’éternise et qui n’est plus de son âge - c’est le tweet de @christophLutu2: «Quand on tourne en rond on finit par s’épuiser et attraper le vertige»), Gabriel Kyungu wa Kumwanza, l’un des leaders du G-7, tourne la page de l’extrémisme - les sanctions de l’Oncle Sam ne sont pas que pour un camp - et affirme travailler désormais à privilégier la non-violence dans sa lutte politique.
Schisme.
Il «demande aux uns et aux autres de garder le calme et d’éviter tout acte regrettable».
De poursuivre: «En ce moment-ci, il y a trop d’énervement».
Puis: «Il n’y aura pas d’appel à manifester dans les rues».
Encore que Kyungu est sous la menace d’une levée d’immunité parlementaire, à la demande du PGR, ses collègues de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga envisagent l’entendre qu’éventellement il soit entendu par la Justice. C’est sérieux...
Démarche isolée de Lutundula, prise de position sans importance de Kyungu? Il faut donner à tout cela un sens. Est-ce déjà un schisme, cette «séparation des fidèles d’une religion, qui reconnaissent des autorités différentes», nous définit le dictionnaire? Cela en a tout l’air...
Dans cette partie attendue du @rassop, le Dép. Lutundula est loin d’être seul. Il bénéficie de l’appui du G-7 et d’une coalition de partis politiques qui, à ce jour, se faisaient passer pour alliés fidèles de Tshisekedi, en tête Jean-Pierre Lisanga Bonganga (celui-ci faisait partie de la réunion de Genval mais trop sociologiquement pro-Bemba pour que sa loyauté ne soit pas hautement sujette à caution) et seul justifiait un repositionnement politique.
Encore que ce courrier, l’ex-président du Groupe parlementaire MSR&Alliés désormais président d’une commission de Stratégie du @rassop le signe - d’autorité? - avec le Dr Buassa Butsumbu au titre de secrétaire rapporteur de la commission.
Depuis quand, cette Commission Stratégie présidée par Christophe Apala Pen’Apala-t-elle pris la liberté d’adresser un courrier faisant suite «aux pistes de solution de la crise proposées par la CéNCO» sans la seule signature qui compte et engage - celle d’étienne Tshisekedi wa Mulumba, président du Comité des Sages du @rassop, véritable autorité morale de l’opposition radicalisée? Question.
Quelles réponses donne ce courrier de Lutundula pour le compte de quel @rassop contesté par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans un tweet: «@rassop n’a fait aucune offre de partage de pouvoir avec Kabila mais reste disponible pour la CENCO»?
temps perdu. La lettre de Lutundula-Buassa entérine le glissement, estime que «la séquence des scrutins (à venir) doit tenir compte de la faisabilité des opérations électorales et de l’option politique levée». @rassop accepte des «discussions entre les parties prenantes avec l’appui des experts» en vue d’un consensus; @rassop «reste ouvert aux discussions» avec les signataires de l’accord de la Cité de l’UA sur l’Institution Président de la République, étant donné que «dans le système politique congolais, l’Institution Président de la République joue un rôle central et déterminant dans la conduite des affaires nationales tant en termes d’imaginaire populaire que d’effectivité de l’exercice du pouvoir d’état».
@rassop est toujours aussi acerbe quand il parle de la Céni (dont «les membres sont mêlés à des affaires criminelles de détournement des fonds publics et de corruption» et qu’il veut congédier, ceux du CSAC («qui ne parviennent pas à assurer l’impartialité des médias publics et... privés (sic)» et, last but not least, les hauts juges de la Cour Constitutionnelle (qui ne prennent «position qu’en faveur des thèses du Président Kabila, au mépris du droit».
Quant au Premier ministre, Chef du Gouvernement, @rassop s’attribue le pouvoir de le désigner, comme il s’octroie celui de le congédier. Et que fait @rassop du Premier ministre Badibanga, «cela ne nous regarde pas», écrit Lutundula dans un tweet! Fort de café tout de même!
Si le courrier de Lutundula est au centre d’une polémique (@christopheLutu2 ferraillant sur les réseaux sociaux:
- «évitons débats stériles et de tourner en rond. Attendons plutôt réponse du Prsdt Kabilab et des siens»;
- «CéNCO examine ce document depuis jeud pcq authentique. Elle ne se mêle pas des querelles ridicules d’égo»;
- «Que ceux qui soutiennent le contraire présentent des propositions différentes signées par Tshisekedi pour avancer»;
- «Conseil des sages ne s’est jamais réuni pour désapprouver propositions contenues du document ni nos signatures»;
la seule chose qui reste pour les amis du Dép. G-7 (ex-MP) est, quand le désaveu de Tshisekedi et Moïse Katumbi Chapwe - sera confirmé est de retrouver les siens, de tourner définitivement le dos au camp de l’icône. Mais quel temps perdu?
Alunga Mbuwa.