- ven, 07/10/2016 - 14:04
Imparable, comment y est-il parvenu.
Il lui a manqué une larme à l’œil à Corneille Nangaa Yobeluo en prenant la parole ému lors de la présentation de son calendrier électoral samedi 1er octobre 2016 peu avant midi. D’entrée de jeu, il avoue: «C’est avec un sentiment d’humilité que je prends la parole devant vous». Avant de poursuivre sur le même ton allant jusqu’à parler de tragédie... congolaise. «Je suis pleinement pénétré de la gravité de ces instants qui, sous d’autres cieux, sont des moments ordinaires d’une vie démocratique mais prennent d’autres reliefs chez nous à cause de la tragédie qui entoure les efforts de normalisation démocratique». Puis, de se reprendre: «Nous sommes une grande Nation; une grande famille; nous pouvons et nous devons construire notre agir collectif dans la paix et la concorde et parvenir à faire des cycles électoraux des grandes célébrations citoyennes et non des moments de rupture dans le tissu social». Puis: «Je prends la parole en mesurant l’importance de cette communication au regard des attentes de notre peuple qui sont celles d’un peuple jouissant de tous ses droits politiques et qui tient à les exercer». Puis, enfin, de se relancer, heureux car satisfait ou soulagé: «Je prends la parole avec un sentiment de soulagement car je peux légitimement me dire que deux faits concourent à cet état d’âme: le travail actuel a bénéficié de la meilleure expertise interne et externe; il s’est construit autour des intelligences consacrées dans le domaine». Pages 8-12.
Disons-le tout de go: Corneille Nangaa Yobeluo a eu raison de tout le monde. Qu’elle soit l’opposition prenant part au Dialogue - qui a déposé les armes face à des réalités techniques imparables - ou celle du Conclave de Limeté qui va, comme on s’y attend, se joindre au Dialogue convoqué par le Président de la République, «avec la technique, on ne triche pas», avoue le co-modérateur, l’opposant Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi. Un autre opposant Jean-Lucien Bussa peut beau briller - en préparant la meilleure dissertation qui soit - et la présenter à la plénière -, c’est le secrétaire général du PPRD Henri Mova Sakany qui trouve le mot juste: «Corneille Nangaa Yobeluo administré une magistrale leçon électorale aux politiciens congolais». L’un de ses adjoints Emmanuel Ramazani Shadari de surenchérir: «La matière électorale est éminemment technique qu’il ne faut pas chercher à politiser».
Comment ce président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, en abrégé CENI - qui doit encore aller vendre son fichier, ses séquences et... son calendrier à l’étranger - à New York, auprès des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies en vue d’obtenir leur intime conviction - après les avoir vendus avec succès au Dialogue, a-t-il procédé pour conclure que le pays a encore besoin d’un délai d’au moins 504 jours consolidés incompressibles pour tenir ses élections (en réalité entre 784 et 646 jours) - présidentielle, législatives, provinciales, municipales et locales le même jour, suivies des indirects y afférant - c’est-à-dire celles des gouverneurs de provinces et du Sénat - si les contraintes techniques et financières le permettent - s’il ne veut pas laisser loin du processus au moins 10 millions d’électeurs et organiser les scrutins selon l’accord obtenu à la Cité de l’Union Africaine sous la modération de l’ancien secrétaire général de l’OUA, le Togolais Edouard Edem Kodjo? Tout en prévenant: «Une date n’est qu’une date, rien d’autre, elle sera tenue si nous construisons avec panache notre chemin critique pour y arriver».
Et de mettre en garde de la manière claire les acteurs politiques: «Je tiens encore à préciser que les efforts de rationalisation qui ont été menés pour construire une réalité calendaire exigent une perception dynamique du processus en évitant le fétichisme des dates qui, parfois, augmente non seulement la pression sur les acteurs, mais fait dévier les actes attendus de la trajectoire voulue».
Notons les fondamentaux sur lesquels la CENI - pouvoir organisateur des élections au Congo - a assis ses résultats. La Commission Electorale Nationale Indépendante avait, au départ, présenté trois options, en laissant à la classe politique nationale réunie aux assises du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine d’en lever l’option.
Ci-après les trois options:
1. législatives provinciales et locales en premier, suivies des scrutins indirects y afférant, présidentielle et législatives nationales en second;
2. Présidentielle et législatives nationales en premier, législatives provinciales et locales en second, suivies des scrutins indirects y afférant;
3. Tous les scrutins directs (Présidentiel, Législatif, Provincial, Municipal et Local) le même jour, suivis des scrutins indirects y afférant.
Mais la classe politique nationale réunie au Dialogue a levé deux options ci-après:
1. Elections présidentielle, législatives et provinciales le même jour, suivies des indirects y afférant et des élections municipales et locales en second, suivies des indirectes y afférents;
Rappel des options retenues aux assises du présent dialogue :
2. Elections présidentielle, législatives, provinciales, municipales et locales le même jour, suivies des indirects y afférant, si les contraintes techniques et financières le permettent.
ALUNGA MBUWA.