Cessez-le-feu à l'Est, le Rwanda n'y croirait pas
  • mer, 06/11/2024 - 14:10

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1623|MERCREDI 6 NOVEMBRE 2024.

Malgré l'existence du cessez-le-feu dans les Kivu, le Rwanda n'y croirait pas. Ceci semble être la conviction de la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Vagner qui l'a souligné lundi 4 novembre à Kinshasa aux ambassadeurs des pays membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, du Conseil de sécurité des Nations Unies, de l’Union africaine et ceux de l’Union européenne ainsi qu'à la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies qu'elle a réunis à son cabinet.

Selon la ministre congolaise, même si ce cessez-le-feu était largement suivi, une certaine contradiction est perceptible entre le discours public du Rwanda et les actions sur le terrain, à savoir : la prise de certaines localités et la supervision de cette prise avec les zones minières. Elle a interpellé une fois de plus la communauté internationale sur le fait que le Rwanda ne soit toujours pas indexé publiquement pour l’exportation des minerais provenant des zones de conflit.

Elle a dénoncé la confusion entretenue par une certaine presse internationale sur le retrait des forces négatives coupables de brouillage GPS présenté comme une levée des mesures de défense du Rwanda. Elle a attiré l’attention du risque d’expansion du conflit au niveau régional, d’où la nécessité d’un mécanisme de justice régionale et de la mise en exergue de la responsabilité du Conseil de sécurité de faire respecter la Charte des Nations Unies, relève la même dépêche.

Elle s'est rendue malgré tout mardi 5 novembre à Goma où le Mécanisme de Vérification ad hoc Renforcée, MVA-R, du processus de Luanda a été lancé lors d'une cérémonie à la frontière entre le Rwanda et le Congo.

Sous la direction de l’Angola, ce MVA-R vise à assurer un suivi non seulement du cessez-le-feu, conclu récemment entre les deux États, mais aussi de leurs accusations mutuelles d’agressions et d’attaques.

La grande barrière entre Goma et Gisenyi est restée fermée à tout mouvement migratoire, toute la matinée de mardi suite à cette cérémonie officielle. Tous les passages étaient orientés vers la petite barrière.

Entre temps, sur le terrain, des combats opposent toujours les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda aux FARDC et groupes armés locaux Wazalendo, notamment dans les territoires de Masisi et Lubero, en violation constant des accords de cessez-le-feu.


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