- lun, 17/11/2025 - 09:33
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
LE SOFT INTERNATIONAL N°1648 | VENDREDI 14 NOVEMBRE 2025.
Il a fait l'unanimité totale des votants. Un score jamais réalisé à ce jour par aucun candidat au poste de président de l'Assemblée nationale dans le pays. « Ayant obtenu plus de la majorité des suffrages exprimés, l’Honorable Boji Sangara Aimé est ainsi élu président de l’Assemblée nationale conformément aux prescriptions de l’article 28, alinéa premier du règlement intérieur », a déclaré Jean-Claude Tshilumbayi Musasu, président intérimaire de l’Assemblée nationale à l’issue du vote jeudi 13 novembre 2025. Ils étaient au nombre de 423 députés votants dans la salle de la plénière. Le candidat Aimé Boji Sangara Bamanyirue a recueilli 413 voix, 10 bulletins déclarés nuls par les scrutateurs. Ils avaient certainement été portés dans l'urne par inadvertance par les votants.
Nul doute, pour ce fauteuil à l'Assemblée nationale que se disputaient au départ douze candidats ayant déposé officiellement leurs dossiers, l'Union Sacrée de la Nation - la majorité au pouvoir au Congo - et son Autorité morale, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’étaient investis pleinement sur ce candidat. Un message adressé aux Congolais.
Message de cohésion totale au sein de l'Union Sacrée de la Nation, la méga plate-forme présidentielle. Message d'engagement et de loyauté envers le président
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui avait porté son dévolu sur ce candidat, originaire de la province du Sud-Kivu, la province de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi mais aussi son beau-frère.
Le choix du président de la République était politique et stratégique. Certes, Aimé Boji Sangara Bamanyirue quoique de l'UNC, le parti de Kamerhe, est un proche du cercle présidentiel.
UN VOTE QUI PORTE UN MESSAGE.
Mais, il était surtout question de ne pas priver le Sud-Kivu de ce poste, en frustrant l'une des provinces qui avait le plus massivement voté pour lui aux deux derniers scrutins, ce qui aurait été perçu négativement alors qu'une partie de la province est sous occupation rebelle.
Vital Kamerhe, sous le coup d'une pétition initiée par ses collègues députés visant sa destitution et qui avait été signée par 262 députés sur les 500 que compte l'Assemblée nationale, soit plus que ce qu'exige le règlement intérieur de la chambre et au-delà de la majorité absolue des députés, n'avait plus aucun avenir à la tête de l'Assemblée nationale.
Ceci était tellement évident que le 22 septembre 2025, jour du débat sur la pétition déposée par les députés que suivrait le vote dont l'issue était connue de tous, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi annonça sa décision d'abandonner le marteau, empêchant le débat et le vote de se dérouler. L'autre message que porte cette unanimité dans le vote est que l'homme qui reprenait le marteau abandonné par Kamerhe est loin d'être politiquement faible. Il bénéficie au contraire d'un consensus que nul autre candidat auparavant. Le 22 mai 2024, Kamerhe avait retrouvé pour la deuxième fois le perchoir avec 371 voix sur 407. Ce qui est loin du score de 413 voix recueilli par Aimé Boji Sangara Bamanyirue, appelé familièrement ABS. Et, politiquement et stratégiquement, n'est pas sans signification.
Au nom de son Autorité Morale, l'Union Sacrée de la Nation dont le Secrétaire permanent est le député André Mbata Betu Kumesu Mangu, avait mobilisé comme jamais, allant jusqu'à annoncer le jour du vote « une procession en soutien à Boji Sangara » pour accompagner le candidat de l'USN depuis le siège de l'USN sur le boulevard du 30-juin, commune de la Gombe, jusqu'au Palais du peuple, siège du Parlement, commune de Lingwala. Une distance d'au moins deux kilomètres.
Des députés, des sénateurs, des membres du Gouvernement, des gouverneurs de province présents à Kinshasa, etc., avaient été conviés à cette marche.
Faut-il parler des réunions avant et pendant la campagne électorale ? On en a compté une multitude. À l'Assemblée nationale certes autour du 1er Vice-président du bureau de l'Assemblée nationale, Jean-Claude Tshilumbayi Musawu qui avait repris provisoirement le marteau au titre de président intérimaire, mais aussi autour de André Mbata Betu Kumesu Mangu, comme autour du ministre d'État en charge des Relations avec le Parlement, Guy Loando Mboyo.
Douze candidats avaient pris part à la bataille. Outre Aimé Boji Sangara Bamanyirue (parti UNC, circonscription électorale Walungu, province du Sud-Kivu), on comptait sur la liste officielle onze autres candidats : Doudou Dunia Mangu Mangu (UDPS/Tshisekedi, Lukunga, Kinshasa), Jean-Marie Kalumba Yuma (AAAP, Pangi, Maniema), Didier Kamundu Batundi (ECN/AAAP, Masisi, Nord-Kivu), Patrick Ma’ata Makalamba (UDPS/Tshisekedi, Kisangani Ville, Tshopo), Jean Baudouin Mayo Mambeke (AA/UNC, Mont-Amba, Kinshasa), Crispin Mbindule Mitono (UDPS/Tshisekedi, Butembo Ville, Nord-Kivu), Willy Mishiki Buhini (PEP-AAAP, Walikale, Nord-Kivu), Christophe Mboso N’Kodia Pwanga (CRD/AACRD, Kenge, Kwango), Simon Mulamba Mputu (CODEP/La Patrie, Tshikapa, Kasaï), Mwanza Hamissi Singoma (Debout La Patrie/AAAP, Nyiragongo, Nord-Kivu) et Emil Saidi Balikwisha (AAD/A-Bloc, Beni, Nord-Kivu).
D. DADEI.





