Matata II, essai de radioscopie
  • mar, 16/12/2014 - 02:13

Trois provinces - et pour cause? - se taillent la part du lion: le Katanga, le Bandundu et le Maniema.

Au total, ils ont arraché treize maroquins sur les quarante-sept que compte Matata II. Ils auront attendu longtemps - plus d’un an - mais le butin fera date. Dire que les opposants avaient fini par ne plus y croire...

LE MALE PHALLOCRATE.
Et Kabila peut leur répéter que lorsqu’il promet, il tient parole. Mais, dans la majorité qui se perdait en conjectures sur la justification de cette entrée en masse de l’opposition dans l’Exécutif national, cela fait débat. Si la Société civile se contente de deux maroquins, les plus heureux sont les Bembistes (MLC) ou ex-Bembistes et les Kengistes (UFC). Chacun d’eux enlève un vrai butin de guerre: les premiers s’octroient trois portefeuilles de tout premier plan, les PT&NTIC qui retrouvent leur position naturelle de deuxième économie du pays - une Vice-primature avec Thomas Luhaka Losendjola, bombardé n°3 du Gouvernement, mais aussi l’Industrie avec celui qui paraît être le benjamin de l’équipe, Germain Kambinga mais également l’Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat que va diriger un originaire de l’Equateur, Omer Egwake.
Quant aux Kengistes, ils partent avec un véritable jackpot: le Budget que va diriger Michel Bongongo Ikoli Ndombo (Equateur) auréolé du titre de ministre d’Etat mais aussi deux postes de vice-ministre (Finances et Coopération régionale et Intégration régionale). En clair, les Kengistes placent une nasse dans le système afin que les fonds ne s’échappent point.
Autre caractéristique de cette équipe: trois provinces se taillent la part du lion. Le Katanga (huit postes dont six pleins, le plus emblématique est celui des Finances, puis deux postes de vice-ministre). Le Bandundu (huit postes dont six pleins, le plus brillant est celui de Vice-premier ministre qui va gérer le Travail et l’Emploi (c’est dans la veine du PALU) et deux postes de vice-ministre). Il y a le Maniema avec quatre portefeuilles dont celui de Premier ministre, chef du Gouvernement.
La femme peut se mordre les doigts. Si dans Matata I qui comptait 34 membres, elle s’en avait pris six postes (trois ministres pleins dont un régalien et trois vice-ministres), elle pensait pouvoir améliorer sa visibilité dans une équipe qui comprend 47 membres. Mais c’est mal connaître la domination virile. Le mâle phallocrate n’a jamais rien voulu vraiment partager. Sauf s’il y trouve son intérêt... Mais lequel? Il a beau s’en défendre, l’homme reste un prédateur pour la femme. Face à la fureur des dirigeants des partis politiques d’arracher le gros de la bouche de leurs adversaires, il ne s’est trouvé aucun mâle désireux de partager sa proie...
D. DADEI.

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