- lun, 25/09/2017 - 23:11
Les participants à la Conférence sur la paix, la réconciliation et le développement dans l’espace kasaïen, tenue du 19 au 21 septembre à Kananga, dans la province du Kasaï central, ont formulé d’importantes résolutions et recommandations en vue de la restauration de l’autorité de l’État et l’arrêt de toute forme de barbarie dans cet espace regroupant cinq provinces (Kasaï, Kasaï Oriental, Kasaï Central, Sankuru, Lomami).
Il s’agit, notamment, de la restauration de la paix à travers le renforcement de l’autorité de l’état en assurant la sécurité de la population, la garantie du fonctionnement régulier de l’administration et la promotion des droits de tous les citoyens ainsi que de la poursuite et du jugement des criminels en vue de décourager tout recours à la vengeance privée.
Ce forum a ensuite recommandé la mise en place d’un observatoire de prévention des conflits et de renforcement des communautés, un organe consultatif des coutumes, la récupération des armes entre les mains de la population civile ainsi que le bannissement de toute création de nouvelles entités coutumières, groupements ou chefferies et la promotion, par contre, de la municipalisation des grandes agglomérations n’ayant pas statut de ville ou de commune.
La poursuite de la délimitation des entités coutumières à conflit des limites, la signature d’un pacte solennel de non agression pour sceller la paix et la réconciliation dans l’espace kasaïen, l’organisation d’un barza pour la gestion des conflits communautaires et inter-communautaires, de même que la lutte contre l’intégrisme identitaire ont été également pris en compte.
Pardon des Kamwina Nsapu.
Les conférenciers ont recommandé la sensibilisation des communautés autochtones à ne plus quitter l’espace kasaïen, à travers la création des conditions de vie favorables à leur sédentarisation, l’organisation des manifestations culturelles en vue de favoriser le renforcement de la cohésion sociale, la mobilisation, dans toutes les parties de l’espace kasaïen, des ressources financières au profit des projets interethniques et l’élaboration d’un plan d’urgence pour la relance économique et le développement de l’espace kasaïen ayant pour priorité la finalisation de la construction du barrage de KatendeI.
à la cérémonie de clôture, jeudi 21 septembre, les autorités coutumières de ces cinq provinces du Grand Kasaï ont procédé à un rituel de réconciliation entre les communautés.
«Pour toutes les atrocités survenues à la suite des agissements de notre frère, feu le grand chef Jean-Pierre Mpandi, je demande pardon à la nation et à mes frères de l’espace Kasaï», a déclaré mercredi 20 septembre Mathieu Ntolo Mutatayi, porte-parole de la famille Kamuina Nsapu qui a exhorté les autorités «à s’attaquer aux causes de la crise», enterrant ainsi la hache de guerre. à la cérémonie de clôture, présidée par le Premier ministre Bruno Tshibala, des chefs coutumiers ont signé «un acte d’engagement» pour éviter tout recours à la violence dans le règlement des conflits. à l’ouverture du forum mardi, le président de la République avait exigé que «justice soit faite» et «qu’aucun crime commis ne reste impuni».
Début août, des enquêteurs du Haut-commissariat des droits de l’Homme de l’ONU avaient répertorié 250 exécutions sauvages dans le Kasaï entre mars et juin, perpétrées par des agents de l’État, des milices ou des rebelles. Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga, avait estimé que ces témoignages étaient «infondés».
D. Dadei.